Depuis 1880, Louis Pasteur travaillait sur le virus de la rage. Avec ses collaborateurs, il a montré par exemple que ce pathogène ne siège pas uniquement dans la salive comme on le pensait jusque-là, mais surtout dans le système nerveux central. D’autre part, par des passages successifs dans des animaux, il met en évidence que le pathogène perd de sa virulence. Il émet l’hypothèse que les injections successives de souches de plus en plus agressives permettrait au corps de se protéger.
Durant les mois de mai et juin 1885, on lui amène deux patients malades de la rage, chez qui les symptômes étaient déjà déclarés. Louis Pasteur tente donc de leur injecter le vaccin. Sans succès, les deux personnes mourant de la maladie les jours suivants. Le 6 juillet de cette même année, il reçoit un berger alsacien de neuf ans, Joseph Meister, mordu par un chien supposé enragé deux jours plus tôt. À son arrivée, l’enfant ne présente aucun symptôme. Louis Pasteur hésite à le traiter, mais finit par lui inoculer son vaccin. L’enfant reçoit en tout 13 piqûres de virus atténué, contenant chaque fois une souche de plus en plus virulente, en l’espace de dix jours. Il ne développe pas la maladie.