Décébale, roi des Daces.

Décébale (en latin : Decebalus, et en roumain : Decebal), auparavant Diurpaneus, est un roi dace ayant régné de 87 à 106.

Largement oubliée jusqu’à la fin du XIXe siècle, la figure de Décébale comme représentant de la civilisation dace est progressivement mise en avant à partir du règne du roi Carol Ier, à l’image de celle de Vercingétorix en France à la même époque. Il incarne depuis lors une figure mythique et nationale de tout premier ordre pour la Roumanie, aussi bien monarchique que communiste. Il devient, pour les protochronistes actuels tel Napoleon Săvescu, très prolifiques sur Internet et influents auprès des auteurs de manuels scolaires, le « premier chef des Roumains dressés contre toute oppression étrangère ».

Une sculpture géante du visage de Décébale, comme celles du mont Rushmore aux États-Unis a été réalisée dans les Carpates, au-dessus des Portes de Fer, de 1994 à 2004.


Après la mort du grand roi Burebista en 44 av. J.-C., la Dacie est partagée entre quatre ou cinq petits royaumes. Cette situation se poursuit jusqu’à ce qu’un certain Diurpaneus tente de consolider le cœur de la Dacie autour de Sarmizégétuse, qui se trouve dans l’actuel județ de Hunedoara en Roumanie. Il réorganise l’armée dace, et en 85, les Daces commencent à attaquer la province romaine fortifiée de Mésie, au sud du Danube.

En 87, Diurpaneus parvient à réunir les différentes parties de la Dacie en faisant alliance avec Parorus, prince des Parthes, ainsi qu’avec les Sarmates et les Chattes.

Domitien décide d’envoyer son préfet des gardes prétoriennes, Cornelius Fuscus, pour punir et conquérir les Daces avec quatre ou cinq légions. Deux légions romaines (dont la légion V Alaudae) tombent dans une embuscade et sont battues à Tapae (village de Transylvanie, près de l’actuelle Bucova, dans le județ de Caraș-Severin), et Cornelius Fuscus est tué. Diurpaneus change alors son nom en « Décébale » signifiant « combattant comme dix ».

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La bataille de Calugareni (Roumanie, 1595).

La bataille de Calugreni était une bataille dans l’histoire de la Roumanie moderne. Il a eu lieu le 23 août [O.S. 13 août] 1595 entre l’armée valaque dirigée par Michel le Brave et l’armée ottomane dirigée par Koca Sinan Pacha. Il faisait partie de la longue guerre turque, menée entre les forces chrétiennes et ottomanes à la fin du XVIe début du XVIIe siècle.

L’ensemble de la force ottomane était estimé à 100 000 hommes, mais toutes leurs troupes n’étaient pas sur le champ de bataille de Clugreni. Il semble que seulement 30 000 à 40 000 soldats ottomans aient été impliqués dans la bataille. Michel le Brave avait au total environ 15 000 hommes et environ 12 gros canons de campagne, avec des détachements de Transylvanie (Szkely). Michel le Brave a stratégiquement positionné ses forces au sud du village de Clugreni, où la rivière Clnitea se jette dans la rivière Neajlov. Le terrain y était un marais boueux, entouré de forêts qui nieraient la supériorité militaire des Ottomans. La bataille a eu trois phases différentes. Un pont étroit sur la rivière Neajlov a été utilisé par Michael comme point de passage obligatoire où il a réussi à mener une grande attaque ottomane, bien qu’un deuxième assaut ottoman soutenu par la cavalerie de flanc ait forcé les Valaques à battre en retraite. Cependant, une contre-attaque valaque contre les Ottomans qui les poursuivaient les a forcés à traverser la rivière, mettant fin à la bataille alors que Michael se retirait pendant la nuit. Les Ottomans ont subi des pertes beaucoup plus lourdes.

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Alexandre Ier de Moldavie.

Alexandre Ier le Bon, ou encore Alexandru cel Bun, (mort le 1er janvier 1432) est voïvode de Moldavie de 1400 à 1432. La monarchie étant élective dans les principautés roumaines (comme en Hongrie et Pologne voisines), le prince (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par et parmi les boyards et, pour être nommé, régner et se maintenir, s’appuyait fréquemment sur les puissances voisines, hongroise, polonaise ou ottomane.

Alexandre Ier le Bon est un membre de la famille des Bogdanești. Il jette les bases de l’organisation de l’Église orthodoxe de Moldavie, fait construire beaucoup de monastères et fait aussi venir des catholiques moldaves de Transylvanie.


Il est fils de Roman Ier l’Autocrate (roumain: Roman Autocratul) et de son épouse Anastasia. Il succède le 23 avril 1400 à Iuga Ologul (Iuga le Pâtre) avec l’appui du prince de Valachie Mircea Ier de Valachie à la cour duquel il s’était réfugié. Il partage le trône avec son frère le Jupan Bodgan Jusqu’à la mort de ce dernier en 1407.

Un traité conclu le 12 mars 1402 reconnait la suzeraineté de la Pologne sur la Moldavie. Il renouvelle cet hommage en 1404, 1407, 1415 et 1419. C’est dans ce cadre qu’un contingent moldave participe aux côtés des Polonais à la victoire de Grunwald contre les Chevaliers Teutoniques le 15 juillet 1410.

La preuve en est qu’Alexandre Ier conserve tous ses titres princiers et son armée moldave, qu’en mai 1426 il accorde un sauf-conduit aux troupes polonaises qui traversent la Moldavie pour aller combattre les Turcs, et surtout que par le traité signé à Lublau, le 15 mars 1412 entre le roi de Pologne et le roi de Hongrie, Sigismond, ce dernier s’interdit de troubler l’équilibre suzeraineté-vassalité entre la Pologne et la Moldavie et s’engage à respecter l’intégrité de cette dernière. Ces erreurs sont dues d’une part à la confusion sémantique chez certains historiens modernes, entre voïvodie (province, en polonais) et voïvode (prince régnant, en roumain), ou encore entre suzeraineté et souveraineté, et d’autre part à la rétroprojection nationaliste de l’histoire.

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