Venera 1, ou Station interplanétaire automatique Venus-1 (Avtomatitcheskaïa Mezhplanetnaïa Stantsia), est une sonde spatiale soviétique lancée vers la planète Vénus au tout début de l’ère spatiale. Lancée le 12 février 1961, la sonde devait recueillir des données scientifiques au cours d’un unique survol de la planète. Mais la sonde a été rapidement victime de défaillances de plusieurs de ses composants durant le transit entre la Terre et Vénus et tout contact a été perdu avant que l’objectif soit atteint.
En 1959, Sergueï Korolev, responsable du programme spatial soviétique, décide de lancer des sondes vers Mars et Vénus en profitant des opportunités orbitales d’automne 1960 (pour Mars) et début 1961 (pour Vénus), ce qui n’accorde qu’un délai très court pour la mise au point des sondes et de leur lanceur. Les deux sondes seront alors de conception identique, aux instruments embarqués près.
Le lanceur choisi fut une version modifiée de la fusée Molnia à laquelle on ajouta un quatrième étage Bloc L pour l’injection interplanétaire. Une station de poursuite nommée Pluton fut construite à Eupatoria en Crimée. La conception des sondes fut confiée au département no 9 de OKB-1 sous la direction de Gleb Yourievitch Maksimov. Le programme devait produire les sondes martiennes 1M et trois sondes 1VA#1, 1VA#2 et 1VA#3 (non lancée) pour Vénus.
La sonde pesait 643,5 kg et était composée d’un corps cylindrique de 1,05 m de diamètre, surmonté d’un dôme, le tout faisant 2,035 m de hauteur. Deux panneaux solaires de 1 × 1,6 m s’étendaient du corps et alimentaient une série de batteries argent-zinc. Sa température était régulée à 30 °C par des persiennes mobiles et homogénéisée par une circulation d’azote à 1,2 atm.
Une antenne parabolique de 2 m de diamètre en grillage de cuivre devait être déployée à l’approche de Vénus et servir à envoyer les données vers la Terre à 3,75 et/ou 937,5 MHz. Un mât avec une antenne de 2,4 m servait à communiquer en ondes courtes (187,5 MHz) à proximité de la Terre. Des antennes quadripolaires semi-directionnelles étaient disposées au dos des panneaux solaires pour la télémétrie (1 bit/s à 922,8 MHz pendant 90 minutes toutes les 24 heures) et le passage de télécommandes (à 770 MHz et 1/6 bit/s).