Les jeux olympiques d’hiver de Sapporo (1972).

Les Jeux olympiques d’hiver de 1972 ont lieu à Sapporo au Japon du 3 au 13 février 1972. C’est la première fois dans l’histoire des Jeux d’hiver que ceux-ci sont organisés par une ville de plus d’un million d’habitants, mais également la première fois qu’ils se tiennent en dehors de l’Europe et des États-Unis, bien que la ville de Sapporo ait auparavant reçu l’organisation des Jeux de 1940, finalement annulés en raison de l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit des deuxièmes Jeux olympiques attribués au Japon après ceux d’été à Tokyo en 1964. L’ensemble des sites de compétition, construits spécialement pour l’occasion, se situent à moins de quinze kilomètres du centre-ville de Sapporo, à l’exception des pistes de ski du mont Eniwa, situées à une trentaine de kilomètres.

Les Jeux rassemblent 1 006 athlètes de 35 pays, soit moins que le précédent record établi à Grenoble quatre ans plus tôt. Les athlètes se mesurent dans dix disciplines qui regroupent un total de 35 épreuves officielles, comme en 1968. Les Philippines et le Taipei chinois effectuent leur première participation aux Jeux d’hiver, tandis que la Corée du Nord et la Belgique, absentes à Grenoble, les retrouvent. Six pays présents en 1968 ne participent pas aux Jeux de Sapporo.

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La découverte des îles Crozet & Kerguelen.

Les îles Crozet furent découvertes par l’expédition de l’explorateur français Marc Joseph Marion du Fresne, qui fit débarquer son second Julien Crozet sur l’île de la Possession le 24 janvier 1772. Crozet prit alors possession de l’archipel au nom du royaume de France. Sans y naviguer, le capitaine britannique James Cook décida en 1776 de nommer l’ensemble de ces îles du nom de leurs deux découvreurs îles Marion et Crozet, mais seul le nom de Crozet a été conservé, celui de Marion étant finalement donné à l’une des îles du Prince-Édouard.

Au début du XIXe siècle, les îles Crozet étaient souvent visitées par des chasseurs de phoques et d’otaries. Très recherchées pour leur fourrure, les otaries avaient pratiquement disparu des îles dès 1835. Après cette date, la chasse à la baleine et la chasse à l’éléphant de mer furent les principales activités menée sur et autour de l’archipel, particulièrement par les baleiniers du Massachusetts, aux États-Unis.

En novembre 1837, la corvette française Héroïne, en mission de protection des navires baleiniers français et commandée par Jean-Baptiste Cécille fit escale dans l’archipel.

Les naufrages étaient fréquents aux abords de l’archipel Crozet. Le chasseur de phoques britannique Princess of Wales coule en 1821 et les rescapés du naufrage passent deux ans sur les îles. En 1825, c’est le français Guillaume Lesquin qui connait le même sort sur l’Aventure.

En 1875 le Strathmore à destination de la Nouvelle-Zélande sombre sur les brisants des Apôtres. En 1887, le navire français Tamaris coule et son équipage se réfugie sur l’île aux Cochons. Ils attachent une note à la patte d’un pétrel ; la note est trouvée sept mois plus tard à Fremantle en Australie, mais les naufragés ne peuvent être sauvés. La fréquence des accidents maritimes autour des îles était telle que la Royal Navy y envoyait de temps en temps un navire (à intervalles de quelques années) pour récupérer d’éventuels survivants.

Découverte des îles Crozet & Kerguelen, carte maximum, Paris, 29/01/1972.

Après 1923 et l’affirmation de sa souveraineté, la France administre l’archipel Crozet comme une dépendance de Madagascar, mais il devient un district des Terres australes et antarctiques françaises en 1955. En 1938, l’archipel est classé réserve naturelle. En 1961, une première mission a lieu sur l’île de la Possession. En 1963, la base permanente est construite au-dessus du site de Port-Alfred, elle reçoit en 1969 le nom d’Alfred Faure, qui fut le chef de la première mission. Au gré des missions annuelles, la station est occupée par vingt-deux personnes l’hiver et jusqu’à plus de trente durant l’été austral. Les scientifiques y réalisent des recherches en météorologie, biologie, géologie, magnétisme terrestre et sismographie.

Une des onze stations hydroacoustiques du système de surveillance international de l’OTICE (Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires) est implantée sur l’archipel des Crozet. Il s’agit de la station HA04, installée en décembre 2016 et entrée en service standard après avoir été certifiée le 19 juin 2017.


Inhabité, l’archipel des Kerguelen est découvert le 12 février 1772 par le navigateur français Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec qui l’aborde par le nord-ouest et ne peut accoster, en raison du mauvais temps, que quarante lieues plus au sud dans l’anse du Lion-Marin. Il le baptise « France australe » et, le 23 février, l’enseigne de vaisseau Charles de Boisguehenneuc y débarque et en prend possession au nom du roi de France. Rentré en France, il fait miroiter à Louis XV la possibilité qu’il s’agisse d’un nouveau continent austral, afin d’organiser une seconde expédition. De retour dans l’archipel en décembre 1773, il entre dans la baie de l’Oiseau et envoie le 6 janvier 1774 son lieutenant Henri Pascal de Rochegude à terre y laisser un message dans une bouteille placée en évidence sur un rocher au fond de l’anse. La bouteille contient un document attestant la prise de possession au nom de la couronne française et les deux passages de navires français :

Quatre ans plus tard, James Cook aborde l’archipel le 25 décembre 1776 au nord-ouest également, jetant l’ancre dans la baie de l’Oiseau, et nomme le havre naturel Christmas Harbour avant de découvrir le message dans la bouteille, auquel il ajoute la mention de son propre accostage. De ce fait, James Cook valide l’antériorité de la découverte et de la possession françaises en proposant d’appeler cette île du nom de Kerguelen, alors qu’il avait aussi pensé au terme, approprié à ses yeux, d’« île de la Désolation ».

Le marin britannique John Nunn fit naufrage sur l’archipel en août 1825. Nunn et ses trois équipiers restèrent bloqués sur l’île jusqu’à leur sauvetage en février 1827. L’archipel des Kerguelen est tout au long du XIXe siècle une halte pour de nombreux navires baleiniers et phoquiers, principalement américains et britanniques, lors de leurs campagnes dans les mers du Sud.

L’archipel n’est cependant pas habité à cette époque de manière permanente par des Français, ce qui laissait courir le risque d’une éventuelle prise de possession par un autre pays dont l’Allemagne qui commençait à s’intéresser à l’archipel. Le président Sadi Carnot prend alors la décision de renouveler la souveraineté de la France sur ses terres australes et envoie l’aviso Eure en 1893, sous le commandement du capitaine de frégate Louis Lieutard, réaliser une série de prises de possessions solennelles dans les terres australes françaises. Il mouille en premier à Port-Christmas le 1er janvier 1893, réitère la prise de possession française par vingt et un coups de canon, une levée des couleurs au mât et l’apposition d’une plaque indicative en cuivre portant l’inscription « EURE – 1893 » sur le site, avant de renouveler durant quinze jours ces opérations en différents lieux de l’archipel dont Port-Gazelle.

La même année, le gouvernement concède aux frères Henry et René-Émile Bossière l’exploitation de l’archipel des Kerguelen pour cinquante ans. Ils tentent d’établir un élevage de moutons, sur le principe suivi aux îles Malouines, et l’exploitation des ressources en huile animale ; ces deux entreprises périclitent à l’orée du premier conflit mondial.

En 1908-1909 (à bord du J.-B.-Charcot) puis en 1913-1914 (avec la Curieuse), le navigateur-écrivain Raymond Rallier du Baty et son frère Henri explorent les rivages, les baies et les terres de l’archipel pour établir la première toponymie officielle de ces terres. Le géologue Edgar Aubert de la Rüe, assisté par son épouse Andrée, entreprend l’étude géologique et géographique de l’archipel lors de quatre campagnes (1928-1929, 1931, 1949-1950, 1952) et poursuit les travaux de dénomination.

En 1924, les îles Crozet, Saint-Paul, Amsterdam et Kerguelen sont rattachées à l’administration du gouvernement général de Madagascar, comme districts des « îles Éparses » dépendant de la province de Tamatave.

Durant la Seconde Guerre mondiale, quelques navires corsaires allemands, dont l’Atlantis, feront relâche dans ses baies.

La station permanente de Port-aux-Français créée en 1950 a permis une étude détaillée de l’environnement géophysique et géologique, de la faune marine et terrestre, et de la flore. Depuis cette date, des missions annuelles assurent une permanence scientifique et technique sur l’archipel avec plus d’une centaine de personnes en été et une quarantaine en hiver, les navires Marion Dufresne puis à partir de 1995 le Marion Dufresne 2 assurant les rotations depuis l’île de la Réunion.

En 1990, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc était venu y faire une escale inédite pour la première et dernière fois, en effet, compte-tenu de l’indisponibilité du navire ravitailleur de l’archipel Marion Dufresne, les autorités françaises avaient décidé de confier cette mission au porte-hélicoptères dont la campagne d’application traversait l’océan Indien. Après escale sur l’île de Madagascar, puis sur l’île de la Réunion, mission fut donnée que le trajet ferait cet important détour pour une escale de deux jours, les 4 et 5 février 1990.

La campagne de la Jeanne d’Arc reprit ensuite son cours vers la ville de Perth, sur la côte occidentale de l’Australie. À l’occasion de cette unique escale aux Kerguelen, des oblitérations spéciales du courrier postal furent émises pour marquer l’événement.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

Claude Monet, peintre impressionniste.

Claude Monet, né le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926 à Giverny, est un peintre français et l’un des fondateurs de l’impressionnisme.

Il naît sous le nom d’Oscar-Claude Monet, au no 45 rue Laffitte à Paris. Sachant que l’épicerie de son père Adolphe ne prospérait pas à Paris, la famille déménage au Havre en 1845. Adolphe travaille avec Lecarde qui reprend les rênes de l’affaire à la mort de ce dernier, en 1858. La tante de Claude, restée veuve, s’occupe énormément de lui. Claude grandit ainsi dans un milieu bourgeois. Il suit avec assiduité les cours du lycée où il trouve en la personne de François-Charles Ochard un bon professeur de dessin. Il commence sa carrière d’artiste en réalisant des portraits à charge des notables de la ville. En 1859, il part pour Paris tenter sa chance sur le conseil d’Eugène Boudin et grâce à l’aide de sa tante. Après des cours à l’académie Suisse puis chez Charles Gleyre et après sa rencontre avec Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d’Honfleur. En 1866, il connaît le succès au Salon de peinture et de sculpture grâce à La Femme en robe verte représentant Camille Doncieux qu’il épouse en 1870. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Ensuite, il fuit la guerre de 1870 à Londres, puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d’art Paul Durand-Ruel, qui sera sa principale source de revenus, pendant le reste de sa carrière. Revenu en France en 1871, il participe à la première exposition des futurs impressionnistes, en 1874.

En 1876, il rencontre Ernest Hoschedé, un mécène qui va rapidement faire faillite. En 1878, ce dernier, sa famille et celle de Monet emménagent dans une maison commune à Vétheuil. La mort de Camille en 1879 et les nombreuses absences d’Ernest, conduisent au rapprochement de Monet et d’Alice Hoschedé. En plus de peindre intensivement la Seine, Claude se rend régulièrement sur la côte normande pour peindre. En 1883, lui, ses deux enfants et la famille Hoschedé emménagent définitivement à Giverny. C’est à partir de cette période que prennent fin ses ennuis financiers et que commence une certaine fortune qui n’ira qu’en s’accroissant jusqu’à la fin de son existence. Après l’emménagement, il effectue un séjour à Bordighera, sur la Côte d’Azur puis à Belle-Île-en-Mer.

À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c’est-à-dire qu’il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l’effet présent. Il commence par Les Meules, puis enchaîne successivement Les Peupliers, la série des Cathédrales de Rouen, celle des Parlements de Londres et Les Nymphéas de son jardin, qu’il décline en grand format pour peindre de grandes décorations. En effet, depuis 1903, Monet s’adonne intensivement au jardinage. En 1908, il peint également à Venise, mais sans faire de série.

La fin de sa vie est marquée par la mort d’Alice et par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail. Il s’éteint à 86 ans d’un cancer pulmonaire.

Monet peint devant le modèle sur l’intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu’à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu’il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d’une série pour peindre les autres.

D’un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet est un grand travailleur qui n’hésite pas à défier les éléments pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière :

« Qu’y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d’un homme que rien au monde n’intéresse que sa peinture – et aussi son jardin et ses fleurs ? ”


Claude Monet arrive à Paris en avril 1859 et s’installe à l’hôtel du Nouveau Monde, place du Havre8. Il visite immédiatement le salon qui vient d’ouvrir. Ensuite il est accueilli par Amand Gautier, un ami de sa tante Lecadre. Celle-ci lui verse une pension régulière et gère ses économies d’environ 2 000 francs accumulées grâce à la vente de dessin à charge. Son père a demandé une bourse à la ville du Havre, le 6 août 1858, mais il a essuyé un refus. Il rend également visite à Charles Lhuillier, Constant Troyon et Charles Monginot. Ces deux derniers lui conseillent d’entrer dans l’atelier de Thomas Couture, qui prépare à l’École des beaux-arts. Toutefois celui-ci refuse le jeune Monet10. Début 1860, probablement en février, il entre à l’Académie Suisse, située dans l’île de la Cité, que dirige Charles Suisse11. Il y rencontre notamment Camille Pissarro. Lors du salon de cette année, il admire tout particulièrement les œuvres d’Eugène Delacroix, l’année précédente c’était Daubigny qui attirait son attention. Ce premier séjour n’est cependant pas consacré qu’au travail. En effet, Claude passe une part non négligeable de son temps dans les cafés parisiens et plus particulièrement à la brasserie des Martyrs, alors haut lieu des rencontres entre auteurs et artistes.

Oeuvre de Claude monet, carte maximum, Paris, 17/06/1972.

Le 2 mars 1861, Monet est tiré au sort au Havre pour être conscrit. Certes, sa famille aurait pu payer l’exonération de 2 500 francs, mais celle-ci est liée à son renoncement à la carrière d’artiste pour reprendre les affaires familiales. Monet s’y refuse et intègre le 1er régiment de chasseurs d’Afrique le 29 avril 1861 et va stationner à Mustapha en Algérie. Début 1862, il contracte la fièvre typhoïde à Alger et est autorisé à rentrer au Havre durant l’été. Sa tante, Jeanne Lecadre, accepte de le faire sortir de l’armée et de payer les quelque 3 000 francs que coûtent l’exonération, à condition qu’il prenne des cours d’art à l’académie. Il quitte donc l’armée, mais n’aime pas les styles traditionnels de peinture enseignés à l’académie. En revanche, malgré les expériences pouvant paraître déplaisantes qu’a vécues Monet en Algérie, il en retient un bon souvenir en général. Il dit en effet à Gustave Geffroy : « Cela m’a fait le plus grand bien sous tous les rapports et m’a mis du plomb dans la tête. Je ne pensais plus qu’à peindre, grisé que j’étais par cet admirable pays, et j’eus désormais tout l’assentiment de ma famille qui me voyait si plein d’ardeur. » En 1862, il se lie d’amitié avec Johan Barthold Jongkind et retrouve Eugène Boudin, lors de son séjour à Sainte-Adresse.

La même année en 1862, il commence à étudier l’art dans l’atelier de l’École impériale des beaux-arts de Paris dirigé par Charles Gleyre à Paris, grâce aux recommandations de son cousin par alliance Auguste Toulmouche16. Mais il finit par quitter rapidement l’atelier de son maître, étant en désaccord avec celui-ci sur la manière de présenter la nature. En effet, Gleyre, dont l’art prône le retour à l’antique, privilégie une idéalisation des formes tandis que Monet la reproduit telle qu’elle est. Après qu’il a déclaré à Monet : « Rappelez-vous donc, jeune homme, que, quand on exécute une figure, on doit toujours penser à l’antique. », le soir même, il réunit Frédéric Bazille, Auguste Renoir et Alfred Sisley et leur suggère, selon sa déclaration, de quitter l’atelier de Gleyre, ce qu’ils feront 15 jours plus tard, au printemps 1863.

Ce passage rapide à l’École impériale des beaux-arts lui aura toutefois permis de rencontrer Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille avec qui il entretient, par la suite, une importante correspondance. Au printemps 1863, devenu copiste au Louvre, Monet va, avec Bazille, peindre devant nature à Chailly-en-Bière près de Barbizon.

Mi-mai 1864, Monet retourne sur la côte normande et en particulier à Honfleur en compagnie de Bazille. Il réside un temps à la ferme Saint-Siméon. Frédéric retourne à Paris, tandis que Claude continue à peindre en Normandie. Fin août, il retrouve Jongkind et Boudin. De sa période honfleuraise en compagnie de ces deux peintres, Monet conservera un attachement et ils auront une influence essentielle dans la genèse de son art. C’est aussi à cette période qu’éclate une brouille avec sa famille qui le menace de lui couper les vivres. Il appelle alors pour la première fois à l’aide Bazille.

Fin 1864, Claude s’installe avec Frédéric dans un atelier à Paris. Il présente deux vues de l’estuaire de la Seine prises à Honfleur et à Sainte-Adresse au jury du salon de 1865 : La pointe de la Hève et Embouchure de la Seine. Acceptées par le jury, ces deux œuvres sont exposées et rencontrent un accueil positif, notamment de la part des critiques. Par la suite, il peint au pavé de Chailly son Déjeuner sur l’herbe (de), une toile de grande taille (4,65 × 6 m) qui, donnée par l’artiste en désespoir de cause en 1865 et rachetée par celui-ci en 1920, restera inachevée.

En 1881, la situation financière s’améliore peu à peu d’autant plus que Durand-Ruel se porte régulièrement acquéreur de ses œuvres. Toutefois, en décembre de la même année, n’ayant pu s’acquitter de son loyer, il déménage avec ses deux fils, Alice et les six enfants de celle-ci pour s’installer à Poissy. En vivant sous le même toit, leur concubinage devient connu de tous ; c’est une situation scandaleuse à l’époque.

Le 1er mars 1882, la 7e exposition des artistes indépendants ouvre ses portes dans les salons du Reichshoffen au 251, rue Saint-Honoré. C’est la dernière exposition des impressionnistes à laquelle participe Monet. Il y expose 35 tableaux parmi lesquels Fleurs de Topinambours, deux versions des débâcles sur la Seine et des vues de Vétheuil et de Poissy.

Par la suite, durant l’été, puis durant l’hiver, Monet retourne sur la côte normande : d’abord à Dieppe, puis à Pourville.

Le 28 février 1883, une nouvelle exposition consacrée à Monet ouvre ses portes au 9, boulevard de la Madeleine, dans les nouveaux locaux de Durand-Ruel. Les 56 tableaux exposés offrent une rétrospective complète de la carrière du peintre, des premières toiles de 1864 jusqu’aux dernières réalisées en 1882 sur la côte normande. Malgré cela, l’exposition est peu fréquentée et les ventes sont décevantes, mais les critiques dans la presse sont majoritairement positives.

Désireux de quitter Poissy où il ne s’est jamais vraiment plu, Claude Monet cherche un lieu où lui et toute sa famille pourraient s’installer définitivement. Ses recherches le mènent à Giverny, près de Vernon en Normandie. Dans ce petit village, il trouve une « maison de paysan » au lieu-dit le Pressoir, bordée par un jardin potager et un verger, le Clos normand. L’ensemble clos de murs s’étend sur près d’un hectare. Son propriétaire, Louis-Joseph Singeot, consent à la louer et Monet et sa famille s’y installent le 29 avril 1883. Locataire durant plusieurs années, Monet finira par acheter la maison et le jardin attenant en 1890 quand sa situation financière se sera améliorée.

Fin 1883, il se rend avec Renoir sur le littoral méditerranéen. Tous les deux, ils relient Marseille à Gênes, puis rendent visite à Cézanne à L’Estaque. Après un court retour à Giverny, Monet reprend seul, dès janvier 1884, la route du Sud. Il se rend cette fois à Bordighera et à Menton. Émerveillé par la nature et les paysages sauvages, Monet peint une quarantaine de toiles représentant les sites les plus pittoresques tels que les vallées de Sasso ou de la Nervia.

En novembre 1884, commence une longue amitié avec l’écrivain Octave Mirbeau, qui est désormais son chantre attitré et contribue à sa reconnaissance.

En 1885, à l’occasion d’un déplacement sur la côte normande, à Étretat, Monet conclut un accord avec le galeriste Georges Petit : désormais, celui-ci assure l’achat et la commercialisation d’une partie des œuvres du peintre. De ce fait, l’exclusivité dont bénéficiait Durand-Ruel jusqu’alors est rompue66. À la fin de l’année, Monet lui annonce son souhait de ne traiter qu’avec Petit. Par ailleurs, Monet, ne souhaitant pas dépendre totalement des galeristes, entretient et développe son réseau de collectionneurs.

En 1886, malgré la rupture entre les deux hommes, Paul Durand-Ruel ouvre les portes du marché américain à Monet en nouant des liens avec l’American Art Association (en): la reconnaissance officielle qu’il obtient outre-Atlantique a pour contrecoup de développer le marché de l’art impressionniste en France dans les années 1890.

Toujours la même année, Monet retourne aux Pays-Bas, sur invitation du baron d’Estournelles de Constans, secrétaire d’ambassade auprès de la Légation française à la Haye. Durant ce séjour, il découvre les champs de tulipes qu’il peint à plusieurs reprises (À Sassenheim, près de Haarlem, champ de tulipes ou Champ de tulipes en Hollande).  En fin d’année, à la recherche de motifs originaux, il décide d’aller peindre à Belle-Île-en-Mer. Il y réalise une quarantaine de toiles dont les sujets majeurs sont les Aiguilles de Port-Coton (Les Pyramides de Port-Coton, mer sauvage), et la baie de Port Dormois, en particulier la Roche Guibel. Il y est interrogé par Gustave Geffroy, critique au journal la Justice, dirigé par Clemenceau. Il devient un des plus fervents admirateurs du peintre.

Oeuvre de Claude Monet, essais de couleurs, feuille complète datée du 29/03/1972.

Début 1888, il retourne sur la Côte d’Azur, au château de La Pinède, à Antibes. Il y réalise une trentaine de toiles fortement inspirées par l’estampe japonaise. Dix d’entre elles sont vendues à Théo van Gogh et présentées, l’année suivante, à la galerie Boussod, Valadon et Cie où elles rencontrent un fort succès.

En février 1889, il se rend dans la Creuse chez Maurice Rollinat en compagnie de Geffroy et de quelques amis. Il rentre pour assister à l’inauguration de la quatrième exposition universelle parisienne où il expose trois toiles, puis retourne dans la Creuse, dès le mois de mars, seul cette fois. Durant ce séjour, il peint environ une vingtaine de toiles dont neuf ont pour motif le ravin de la Creuse.

En juin 1889, Auguste Rodin et Claude Monet exposent conjointement « Rien que vous et moi » dans la galerie parisienne de Georges Petit. Cette exposition réunit 145 peintures et 36 sculptures et bénéficie d’un catalogue où apparaissent une notice consacrée à Rodin par Geffroy et une consacrée à Monet par Mirbeau. Le peintre offre une véritable rétrospective de sa carrière allant de La Pointe de la Hève en 1864 jusqu’aux dernières toiles de 1889. Si les commentaires élogieux concernent davantage Rodin que Monet, et si ce dernier reste parfois contesté, l’exposition préfigure ses futurs succès.

En 1889, Monet s’implique totalement dans l’obtention des souscriptions nécessaires à l’achat de l’Olympia de Manet et en fait don au Louvre. Les difficultés et les oppositions auxquelles il a dû faire face pour mener à bien cette transaction l’ont tenu éloigné longtemps de ses pinceaux : le retour à la peinture est donc des plus difficiles. C’est à cette occasion qu’il opère un tournant dans sa carrière en s’attelant aux séries.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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