Hortensia Papadat-Bengescu, femme de lettres.
Hortensia Papadat-Bengescu est une femme de lettres roumaine, née le 8 décembre 1876 à Ivești, et décédée le 5 mars 1955 à Bucarest. Ses œuvres les plus connues sont les romans du cycle des Hallipa, qui retracent l’histoire d’une famille de la bourgeoisie roumaine, dans un milieu urbain, et marquent une évolution importante dans l’évolution du genre littéraire romanesque en Roumanie. Son mode de narration, avec une certaine lenteur de l’intrigue, la mise en exergue des consciences tourmentées et du mouvement de la vie affective, a quelquefois été qualifié de proustien. Saluée par l’essentiel de la critique littéraire dans l’entre-deux-guerres, elle est mise à l’écart de la vie intellectuelle de son pays après la Seconde Guerre mondiale, son œuvre ne s’inscrivant pas dans la politique culturelle du nouveau régime communiste installé à Bucarest, et du réalisme socialiste de la période stalinienne.
Sa mère était professeur, son père, le général Dimitrie Bengescu, frère de George Bengescu-Dabija, dramaturge et lui aussi général. Elle reçut dans sa famille une éducation raffinée, y compris musicale, et en partie en français. Elle étudie dans le pensionnat de jeune filles Dimitrie Bolintineanu à Bucarest de 1887 à 1894. Elle souhaitait poursuivre ses études à Paris mais ses parents refusent et elle épouse alors le premier prétendant venu, le magistrat Nicolae Papadat, son aîné d’une dizaine d’années, en 1896. Elle en eut quatre enfants (Nen, Zoe, Marcela et Elena), mais souffrit de l’absence de communauté intellectuelle avec un époux qui vilipendait ses entreprises littéraires ainsi que de la vie provinciale, au gré de ses mutations professionnelles : Turnu Măgurele, Buzău, Focșani, Constanța, Galați.