Le masque a été connu dès la plus haute antiquité, mais il n’a eu longtemps qu’une signification religieuse ; dans les nécropoles d’Égypte et dans les tombeaux de Mycènes, c’est une simple feuille d’or, dont on a moulé le visage du mort pour conserver ses traits. Le masque proprement dit, ou masque de théâtre, paraît bien être d’origine purement grecque. Selon Suidas, il aurait été inventé par les premiers poètes comiques,
contemporains de Thespis; suivant Horace, il aurait été imaginé par Eschyle. Il est très vraisemblable en effet que le masque, comme tout l’appareil scénique, est sorti des divertissements sérieux ou bouffons des Dionysiaques. On avait commencé par déguiser ses traits en se barbouillant de lie de vin. Ensuite, on fabriqua des masques en écorce, puis en cuir, finalement en toile avec, un enduit de cire. Cet usage avait une double raison d’être. D’abord, les représentations dramatiques ayant un caractère religieux, il fallait figurer exactement aux yeux du public le type traditionnel des héros ou des dieux.