Andrzej Wajda, réalisateur et scénariste de cinéma..

Andrzej Witold Wajda, né le 6 mars 1926 à Suwałki et mort le 9 octobre 2016 à Varsovie, est l’un des plus grands réalisateurs, scénaristes de cinéma et metteur en scène de théâtre polonais.


Andrzej Wajda naît d’une mère institutrice et d’un père officier, capitaine d’un régiment d’infanterie de l’armée polonaise. Jakub Wajda est l’un des 22 000 officiers polonais assassinés en 1940 lors du massacre de Katyń, commis par les Soviétiques et camouflé en crime de guerre allemand. Le jeune Andrzej s’engage deux ans plus tard, à 16 ans, dans la résistance au sein de l’armée de l’intérieur polonaise, Armia Krajowa.

À la fin de la guerre, il étudie à l’Académie des beaux-arts de Cracovie, puis à l’École nationale de cinéma de Łódź.

En 1955, Wajda réalise son premier long-métrage Pokolenie (Une fille a parlé) où il rompt déjà avec le ton partisan des productions du réalisme socialiste prôné à l’époque par le parti communiste. Ce récit sur les jeunes de Varsovie pendant l’occupation est considéré comme le point de départ de la grande vague de films de « l’École polonaise de cinéma ». Deux films suivants de Wajda poursuivent le même sujet en mettant en avant la  destinée de ceux que l’on appellera “génération des Colombs” : Kanał (Ils aimaient la vie) qui reçoit le Prix spécial du Jury au Festival de Cannes en 1957 et Popiół i Diament (Cendres et Diamant ) sorti en 1958. Ses succès lui donnent une position forte dans le cinéma polonais et en 1972, Wajda devient le président l’Union des cinéastes polonais.

Andrzej Wajda (au centre) avec Daniel Olbrychski (à gauche), vers 1970.
Avec des films tels que Le Bois de bouleaux (Brzezina, 1970), Les Noces, (Wesele, 1972), La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana, 1974), Les Demoiselles de Wilko (Panny z Wilka, 1979), Wajda s’impose comme un adaptateur des chefs-d’œuvre de la littérature polonaise. Il est aussi metteur en scène de théâtre.

Proche des idées libérales de Solidarność, il se lie d’amitié avec Lech Wałęsa qui le nommera plus tard au comité des citoyens auprès du syndicat en 19882. Il siégera ensuite au premier sénat élu librement en 1989.

Wajda a souvent été ennuyé par la censure pour sa critique du stalinisme et pour l’évocation d’une Pologne en crise, aspirant à la liberté et à la démocratie ; sujets qu’il traite notamment dans son diptyque, Człowiek z marmuru (L’Homme de marbre, 1977) et Człowiek z żelaza (L’Homme de fer, 1981) inspiré par la naissance de Solidarność et couronné par la Palme d’or à Cannes en 1981.

Ses prises de position contre l’état de siège en Pologne l’incitent à tourner à l’étranger. Il tourne alors Danton (1983) avec Gérard Depardieu, Un amour en Allemagne (1986) avec Hanna Schygulla, ou Les Possédés (1988) dans lequel il dirige Isabelle Huppert et Lambert Wilson. Après la chute du  communisme en 1989, il revient aux sujets historiques polonais avec notamment Korczak (1990), L’Anneau de crin (1993) ou La Semaine sainte (1995). Il adapte aussi de grandes œuvres de la littérature polonaise comme Pan Tadeusz (1999) et La Vengeance (Zemsta, 2002).

En 2007, il réalise Katyń où il revient sur le massacre qui a coûté la vie à son père.

En 2013, il signe L’Homme du peuple, une biographie filmée de Lech Wałęsa.

Son dernier film, Les Fleurs bleues (Powidoki, 2016) est une biographie de Władysław Strzemiński, un peintre d’avant-garde en lutte contre le pouvoir stalinien.

En tout, quatre films de Wajda ont été nommés pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère : La Terre de la grande promesse (1975), Les Demoiselles de Wilko (1979), L’Homme de fer (1981) et Katyń (2007).

Wajda était un grand passionné de la culture japonaise et, en 1994, il crée à Cracovie un centre de civilisation japonaise, Manggha. En 2002, il ouvre sa propre école de cinéma et d’écriture de scénarios, Szkoła Wajdy.

Le chantre de l’histoire polonaise, à laquelle il s’est attaché à donner une dimension universelle, s’est éteint le 9 octobre 2016 et a exprimé le souhait d’être enterré à Cracovie au cimetière de Salwator.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.