Ville de Dakar (Sénégal).

La ville de Dakar (en wolof : Ndakaaru) est la capitale de la république du Sénégal et de la région de Dakar. Elle compte 1 056 009 habitants sur les 3 630 000 habitants (estimation 2018) que compte l’ensemble de la région de Dakar. C’est une des quatre communes historiques du Sénégal et l’ancienne capitale de l’Afrique-Occidentale française (AOF).

Sous la double action des apports migratoires depuis les campagnes et de l’accroissement naturel, la région de Dakar s’est très rapidement développée. Elle est ainsi passée de 400 000 habitants en 1970 à 3,6 millions d’habitants en 2018 soit une augmentation de près de 5 % par an. Métropole macrocéphale, elle accueille la moitié de la population urbaine du pays.

Sa situation à l’extrémité occidentale de l’Afrique, sur l’étroite presqu’île du Cap-Vert, a favorisé l’installation des premiers colons, puis le commerce avec le Nouveau Monde, et lui confère une position privilégiée à l’intersection des cultures africaines et européennes. Organisatrice du premier Festival mondial des Arts nègres voulu par le président Léopold Sédar Senghor en 1966, la ville est le siège de l’Institut fondamental d’Afrique noire et de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest.

N’occupant que 0,28 % du territoire national, la région de Dakar regroupe sur 550 km2, 25 % de la population et concentre 80 % des activités économiques du pays.


Dakar ou encore la presqu’île du Cap-Vert a toujours été administrée par un gouvernement de la République lébou depuis 1793. D’ailleurs quand les premiers colons débarquent à Dakar, ils trouvent sur place les Lébous. La République lébou qui existe toujours a fait face aux colons avec courage et détermination pendant des années. Les colons les respectaient de par leur attitude noble. Traditionnellement pêcheurs, agriculteurs, ils étaient aussi de remarquables commerçants.

Les grattoirs, poinçons, haches, colliers de coquillages et autres vestiges découverts sur la côte occidentale de la presqu’île du Cap-Vert (pointe des Almadies, Ouakam) ou bien à l’est (Hann, Bel-Air) attestent d’une présence humaine sporadique sur la façade atlantique dès le Paléolithique, puis d’un peuplement de l’ensemble de la péninsule au Néolithique.

Les premiers habitants sont des Mandingues. Ce sont eux que découvre le navigateur portugais Dinis Dias lorsqu’il débarque sur ces rivages en 1444. À la fin du xve siècle des pêcheurs lébous fuyant le Tekrour, un royaume situé au nord-est du fleuve Sénégal, commencent à s’y établir. Au XVIIe siècle, leur village ne comporte qu’une trentaine de huttes. Dans l’intervalle l’île de Gorée toute proche, que Dinis Dias avait d’abord nommée Palma, attise davantage les convoitises. Prise et reprise une quinzaine de fois, par les Hollandais (qui la rebaptisent Goed Reed, bonne rade), les Anglais et les Français, l’île connaît une histoire plus mouvementée. Quant à Dakar, la localité voit son nom matérialisé pour la première fois sur une carte lorsqu’en 1750 le naturaliste français Michel Adanson le fait apparaître sur un croquis du cap Vert. En 1843, elle ne comprend toujours, selon le témoignage de Paul Boutet que « plusieurs centaines de cases, toutes construites dans le même genre […], toutes en roseaux, de forme cylindrique et recouvertes à peu près comme les ruches d’abeilles de nos pays ».

Tandis que Gorée s’enrichit grâce au commerce de l’arachide dont les notables mulâtres sont les initiateurs, la démographie galopante fait que ces derniers et leurs épouses signares se sentent bientôt à l’étroit sur la petite île ; c’est la raison pour laquelle, la signare Anna Colas Pépin, son époux François de Saint Jean, maire de Gorée, et le conseil municipal de l’île, demandent la création de la ville nouvelle de Dakar à deux reprises le 3 janvier 1846 et le 25 janvier 1848. Les notables mulâtres de Gorée ne craignent plus les possibles incursions du damel du Cayor et exigent de l’administration coloniale avant même l’abolition de l’esclavage des terres et une aide financière pour leurs ex-serviteurs ; un certain nombre de nouveaux propriétaires de terrain à Dakar sont ainsi d’ex-serviteurs des Signares. L’idée d’une expansion sur le continent fait son chemin. Sous le Second Empire, les troupes françaises, conduites par le capitaine Protet, prennent possession de la côte en 1857. Un petit fort y est construit, sur lequel le pavillon français est hissé. Dakar reste pourtant un « véritable labyrinthe de rues et d’impasses, de tours et de détours », au milieu de la brousse et des dunes. Malgré la construction de quelques maisons de commerce, la bourgade n’est pas encore une vraie ville. Le colonel du génie Émile Pinet-Laprade est son véritable fondateur. Un premier plan cadastral est élaboré en juin 1858. La construction du phare des Mamelles est lancée en 1859, les travaux du port commencent en 1860. Un nouveau plan d’alignement de la ville est proposé par Pinet-Laprade en juin 1862.

La nouvelle cité ne se développe pas sans mal. En 1869, une épidémie de choléra fait des ravages et Pinet-Laprade y succombe lui-même le 17 août. En 1872, un « statut communal » (dit des « quatre communes ») est accordé à la population, ce qui donne une citoyenneté. Alors que Dakar devient centre d’arrondissement à la place de Gorée en 1875, des résistances subsistent, comme en témoignent ces observations du colonel Canard : « Les propriétaires de terrains où l’on pourrait bâtir habitent tous à Gorée et ne paraissent pas disposés à faire construire des maisons à Dakar » (1876) ; « Dakar est toujours très calme, il est même triste. Peu de maisons, peu d’habitants, peu de commerces et pas d’industrie » (1878). La raison de cette présence faible des notables goréens à Dakar est que la ville de Rufisque sur la petite côte connaissait un développement économique important grâce à l’arachide ; ces familles bourgeoises mulâtres et nègres préféraient donc s’installer majoritairement dans cette ville. Ce n’est que lorsque la ville de Dakar eut un quai moderne et que le Warf de Rufisque devint obsolète qu’ils s’installèrent massivement à Dakar. Un nouveau plan cadastral est élaboré en 1876 et deux ans plus tard Dakar compte environ 1 600 habitants. Le 17 juin 1887 Dakar devient une commune distincte. Elle ne dépend plus de Gorée et Jean Alexandre devient son premier maire le 9 décembre 1887. De gros travaux d’aménagement et d’assainissement sont entrepris. La population de Dakar atteint 8 737 habitants, alors que Gorée n’en compte que 2 100.

En parallèle, notamment avec la construction de la gare et de la ligne de chemin de fer, la ville rivalise aussi avec Saint-Louis. Elle l’emporte pourtant en devenant en 1902 la capitale de l’AOF (Afrique-Occidentale française). Son premier gouverneur général, Ernest Roume, lance de gros travaux d’urbanisme, parmi lesquels figurent le Palais du gouverneur, l’actuel Palais présidentiel, ainsi que le marché Kermel.

De 18 500 en 1904, Dakar passe à 25 000 habitants en 1909 et devient le premier port du Sénégal. La reconstruction de la gare ferroviaire est entreprise et l’Hôtel de ville est édifié en 1918.

Blaise Diagne qui a obtenu la citoyenneté pleine de tous les habitants des quatre communes en 1916, est élu maire de Dakar en 1920 et le restera jusqu’à sa mort en 1934. En 1921, la capitale compte 32 440 habitants dont 1 661 Européens, alors que l’île se dépeuple progressivement pour se réduire à 700 habitants en 1926. Gorée est finalement rattachée à Dakar en 1929. Pendant cette période on observe une vague d’immigration libanaise ; cette immigration libanaise a en réalité commencé dès 1890 à Saint Louis. Dans la capitale ces nouveaux venus s’intègrent le plus souvent dans le petit et moyen commerce. La cathédrale du Souvenir africain est inaugurée le 31 mars 1929 en présence de nombreuses personnalités dont Blaise Diagne. Une des cloches de la Cathédrale est offerte par Armand-Pierre Angrand et sa famille. À la fin des années 1930, l’agglomération compte 100 000 habitants.

Pendant la Seconde Guerre mondiale le contrôle de l’AOF constitue un enjeu non négligeable. Une tentative de débarquement des Alliés (Opération Menace) échoue le 25 septembre 1940, au bout d’une lutte fratricide connue sous le nom de bataille de Dakar.

En 1947, le président Vincent Auriol est le premier chef d’État français à se rendre en visite officielle en Afrique noire. À ce moment-là, Dakar compte environ 135 000 habitants. L’essor démographique engendre une pénurie de logements, d’emplois et de matières premières. Le 26 août 1958 le général de Gaulle se rend à son tour à Dakar où il est accueilli fraîchement par des manifestants réclamant l’indépendance du pays, qui se concrétisera deux ans plus tard. Dakar devient d’abord la capitale de l’éphémère Fédération du Mali, puis celle de la République du Sénégal le 4 avril 1960.

Dans la foulée de la décolonisation, la Grande Mosquée de Dakar est édifiée en 1964.

En juin 1978, le siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est transféré de Paris à Dakar.

Plusieurs réformes portant sur la décentralisation et la déconcentration marquent des étapes importantes dans l’évolution de la commune, d’abord en 1972, puis en 1983 et surtout en 1996 lorsque la commune de Dakar est découpée en 19 communes d’arrondissement.

Le 3 avril 2010, le Monument de la Renaissance africaine est inauguré pour le cinquantenaire de l’indépendance sénégalaise. Il est haut de 52 mètres et a été construit par des Nord-Coréens. Peu avant son inauguration, des centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Dakar pour demander la démission de Abdoulaye Wade, le président du Sénégal, car cette statue a coûté entre 9 milliards et 15 milliards de francs CFA (15 à 23 millions d’euros) alors que le pays connaît une crise économique et que la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.

L’agglomération dépasse depuis 2010 les trois millions d’habitants et son engorgement croissant (pas facilité par la position géographique de la ville qui lui permet difficilement de s’étendre) constitue un défi majeur pour les transports, le développement et l’environnement, à tel point que la fondation d’une nouvelle capitale administrative est à l’étude depuis cette même année.

Dakar est située à 167 km au nord-ouest de Banjul, à 408 km au sud-sud-ouest de Nouakchott, à 705 km au nord-ouest de Conakry et à 1 046 km à l’ouest-nord-ouest de Bamako. La cité se trouve sur un ancien volcan — aujourd’hui surmonté par le phare des Mamelles — qui aura donné, après une longue érosion, le promontoire rocheux de la presqu’île du Cap-Vert, l’île de Gorée au sud, les îles de la Madeleine à l’ouest et l’île de Ngor au nord. Du Plateau administratif aux faubourgs tentaculaires de Pikine et Guediawaye, le Grand Dakar s’étend sur la quasi-totalité de la presqu’île du Cap-Vert.

Dans une zone subtropicale désertique, Dakar bénéficie d’un microclimat de type « désert doux » (BWn) dans la classification de Köppen, influencé par les alizés maritimes et la mousson. La saison chaude et humide s’étend de juin à octobre avec des températures avoisinant 27 °C et un pic de précipitations en août (250 mm). Des inondations exceptionnelles se sont produites en août 2005. Pendant la saison sèche et un peu plus fraîche qui commence en novembre et dure jusqu’en mai, il ne pleut pratiquement pas (environ 1 mm par mois).

Source : Wikipédia.

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