Ville de Yaoundé (Cameroun).

Yaoundé, souvent appelé Ongola en béti, langue de l’ethnie autochtone, la « ville aux sept collines/montagnes », est la capitale politique du Cameroun. Peuplée de 2 765 000 d’habitants en 2015, elle est, avec Douala, la ville la plus peuplée de cet État et de la zone CEMAC.

Communauté urbaine constituée de sept communes d’arrondissement, chef-lieu de la région du Centre et du département du Mfoundi (les limites administratives se confondant avec celles du département), Yaoundé abrite les sièges des institutions et administrations camerounaises.

La ville de Yaoundé est située au sud de la région du Centre et est éloignée de 250 km à l’est des côtes du Golfe du Biafra. Ce site de montagnes se décompose en trois unités topographiques inscrites dans un socle rocheux de gneiss précambrien : la barrière d’inselbergs au Nord-Ouest dominée par les monts Mbam Minkom (1 295 m) et le mont Nkolodom (1 221 m) et au sud-ouest avec le mont Eloundem (1 159 m) ; un ensemble de collines de 600 à 700 m d’altitude et de plateaux ; les vallées appelées également élobis.

Les différents quartiers s’ordonnent en fonction du relief accidenté du site de la ville. Les routes et les bâtiments se développent principalement sur les hauteurs des différentes collines, tandis que les bas-fonds marécageux laissent souvent place à de l’agriculture vivrière, à la végétation et à de nombreux petits cours d’eau. Quelques-uns parmi eux sont les rivières Mfoundi, Ékozoa, Biyeme et Mefou. Près du centre administratif de Yaoundé se trouve un lac appelé « Lac municipal de Yaoundé », crée en 1951-1952. Les bas-fonds marécageux sont également une réserve foncière pour le développement de l’habitat précaire : le géographe Martin Luther Djatcheu a montré comment ce type d’habitat autoconstruit s’est développé dans les parties inondables de la ville, à la suite de la forte croissance démographique.


Fondée en 1889 par les Allemands, Yaoundé est structurée ensuite par les Français dès 1916. Dans le but de pénétrer la zone de la forêt, l’administration coloniale allemande a organisé deux expéditions vers l’Hinterland de la côte camerounaise. Pendant que l’expédition sous le commandement d’Eugen Zintgraff se dirige au nord-ouest, celle des lieutenants Richard Kund et Hans Tappenbeck se rend à Kribi pour ensuite pouvoir contourner la zone d’influence des peuples Sawa par l’est.

En février 1888, partis de Grand Batanga, les lieutenants Kund et Tappenbeck arrivent dans une région à moins de 100 km des rives du Sanaga. Ils y aperçoivent des planteurs d’arachides, des Ewondo, dans cet endroit vallonné et leur demandent où ils se trouvent.

Les planteurs n’ayant probablement pas compris la question répondirent dans leur langue, qu’ils étaient des Mia wondo (litt. « semeurs d’arachides »), expression que les Allemands ont perçue comme la réponse à la question qu’ils avaient posée, transcrivant approximativement le nom de l’endroit en Jaundo ou Jaunde.

Cette explication sur l’origine du nom de la ville n’est, malgré sa popularité, pas prouvée, car Kund et Tappenbeck faisaient une différence entre le paysage du pays Jaunde et le poste qu’ils appelaient Jeundo. Ce n’est que pendant l’époque de Georg August Zenker (décembre 1889 – mai 1895) que le nom Jaunde est devenu commun dans les textes de l’administration coloniale allemande.

Les populations locales surnomment la ville du nom de Ngola, qui vient du terme Ongola qui signifie « clôture » en ewondo et se réfère au mur de l’ancien poste allemand. Pour d’autres historiens, la clôture était celle qui protégeait le village d’Epsum signifiant « chez Essomba » ou N’tsonum qui signifie « chez Essono Ela », situé alors sur le site de Yaoundé.

À la limite septentrionale de la forêt et au milieu des deux fleuves importants (le Nyong et la Sanaga), l’expédition allemande a trouvé en février 1888 un accord avec un des chefs locaux du nom d’Esono Ela, pour créer un poste.

Yaoundé fut dès sa fondation un poste scientifique, puis dès 1895 un poste militaire sur une colline du pays ewondo. Elle se développa grâce à des commerçants allemands, comme base pour le commerce de l’hévéa et de l’ivoire.

Les premières constructions de Mvolyé datent de 1901 à 1907, alors que le palais de Charles Atangana d’Efoulan a été construit entre 1904 et 1910, mais le plus vieux bâtiment de la ville est situé derrière le ministère des finances, à côté du petit cimetière allemand. Il a été construit d’abord par Georg Zenker et ensuite complété par Hans Dominik entre 1896 et 1899.

Durant la Première Guerre mondiale, la chute de Douala intervient dès le début du conflit le 27 septembre 1914. Les Allemands se replient dès lors à Yaoundé et en font provisoirement la capitale de leur colonie. À partir de janvier 1916, Yaoundé fut occupée par les troupes alliées (françaises, britanniques et belges) marquant la fin de la présence allemande dans la région (ces derniers se repliant vers le Sud du Cameroun et la Guinée espagnole — actuelle Guinée équatoriale —). Dès cette période Yaoundé, comme une grande partie de l’ex-colonie allemande, fut administré par les Français. Après la guerre en 1919, le territoire fut officiellement placé sous mandat français.

Sa croissance fut d’abord assez lente, l’exode rural privilégiant Douala, puis s’accéléra après 1957 en raison de la crise du cacao et des troubles intérieurs touchant principalement la région de Douala.

Des « émeutes de la faim » éclatent fin février 2008 et sont brutalement écrasées, faisant une centaine de morts.

Source : Wikipédia.

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