Ville de Quimperlé (Finistère).

Quimperlé est une commune française, située dans le département du Finistère en région Bretagne.

Au Paléolithique, l’homme de Néandertal a selon toute vraisemblance fréquenté les abords de Quimperlé comme en atteste un lieu de taille de l’époque moustérienne situé à la limite même de la commune de Clohars-Carnoët, dans la forêt, avec une très belle roche locale, entre calcédoine et jaspe . En des temps plus proches de nous, correspondant à la période allant du Néolithique à l’époque gallo-romaine, des traces d’un habitat épars existent dans la région mais aucune trace d’une quelconque agglomération n’a été trouvée sur le site actuel de Quimperlé. À Quimperlé même se trouvent le dolmen (un dolmen, non-quimperlois, déplacé par La Villemarqué) de Keransquer, rue de Lorient et dans le voisinage des menhirs et des allées couvertes. En forêt de Lothéa, on peut voir un dolmen et plusieurs tumulus dont l’un livra, en 1843, des pointes en silex, des armes en bronze et trois chaînes de cou, l’une en bronze, l’autre en argent et la troisième en or. Des tuiles trouvées près du cimetière de la chapelle Saint-David attestent d’une présence gallo-romaine, avérée aussi en forêt de Carnoët.

La région de Quimperlé formait au Haut Moyen-Âge le pagus Karnoued (ce nom se retrouve dans la forêt de Carnoët et la paroisse de Clohars-Carnoët), un pays historique ; c’était un pagus, c’est-à-dire une subdivision administrative de la Cornouaille.

Quimperlé, carte maximum, 17/06/2016.

Une première agglomération vit le jour sur le site actuel de la basse ville. Elle s’appelait villa Anaurot du nom d’un prince originaire de Grande-Bretagne ayant vécu au Ve siècle. D’autres historiens estiment que le nom ancien de la ville de Quimperlé ne provient pas d’un anthroponyme, mais signifierait “les deux gués” ou le “gué d’or”. Un prince breton, Saint Gurthiern, y aurait fondé un ermitage, mais celui-ci aurait été détruit par les Normands, en même temps que la ville, trois siècles plus tard, en 868. La ville fut reconstruite et elle prit le nom que lui nous connaissons aujourd’hui.

Selon la tradition, le 14 septembre 1029 fut fondée l’abbaye bénédictine Sainte-Croix de Quimperlé par le comte de Cornouaille Alain Canhiart. Les historiens penchent plutôt pour une fondation vers 1050. L’abbaye s’enrichit rapidement grâce à la protection des comtes de Cornouaille puis des ducs de Bretagne, et grâce à de nombreuses donations. Cette richesse ne tarda pas à susciter la convoitise des ducs de Bretagne qui réclamèrent qu’une partie des revenus leur soient reversés. Le géographe arabe Al Idrissi mentionne en 1154 « une ville bien située, petite et animée, qui possède des marchés actifs et beaucoup d’industries » du nom de Kimberlik qu’on peut identifier à Kemperlé.

Au XIIIe siècle, le duc Jean Ier le Roux (duc de 1237 à 1286) fit édifier des remparts autour de la basse ville pour la protéger. Une douve reliant l’Ellé et l’Isole fut creusée pour la ceinturer d’eau. Il fonda aussi, par l’intermédiaire de sa femme Blanche de Navarre, une abbaye de frères prêcheurs (dominicains), appelée plus tard “Abbaye Blanche” (probablement en souvenir de Blanche de Navarre, à moins que ce ne soit en référence à la couleur du costume des moines), destinée à limiter la puissance de l’abbaye de Sainte-Croix et établie à l’est de la ville sur des terres dépendant de l’évêché de Vannes et autour de laquelle s’établit le nouveau quartier du Bourgneuf.

Pendant la guerre de Succession de Bretagne, Quimperlé est conquise en 1342 par Charles de Blois, puis prise par les Anglais qui soutenaient le prétendant Jean de Montfort. Celui-ci mourut vers 1345, des suites de ses blessures lors du siège de Quimper. Il fut inhumé dans l’église abbatiale des dominicains (Abbaye Blanche) de Quimperlé, où on lui éleva un tombeau. Un petit trésor, peut-être une bourse cachée par un soldat de l’armée franco-bretonne au moment de la bataille de Quimperlé en juillet 1342 se trouve au Musée de préhistoire de Carnac.

En 1347, durant la guerre de Succession de Bretagne, le roi Édouard III d’Angleterre afferma plusieurs places fortes bretonnes à ses capitaines. Il donna Quimperlé et la région de l’Ellé à Roger Davidson, plus connu sous le nom de Davy. Celui-ci mis en coupe réglée Quimperlé et sa région jusqu’à sa mort en 1364 à la bataille d’Auray. En 1373, Du Guesclin vint assiéger en personne la place forte qui était aux mains des Anglais. Il fit passer au fil de l’épée la garnison. La ville subit un nouveau siège en 1375. C’est à cette époque que fut aussi détruit le château de Carnoët, situé en forêt de Toulfoën. Quimperlé fut à nouveau pillée en 1590.

Le pont Lovignon, dit aussi “Pont Fleuri”, fut construit probablement au xve siècle juste en amont du gué qui permettait à la voie antique Quimper-Nantes de franchir l’Ellé. Ce pont donnait accès à l’une des trois portes fortifiées permettant d’entrer dans la ville close (ceinte de remparts), celle qui lui donnait accès à partir de l’évêché de Vannes. En 1746, une violente crue de l’Ellé emporta les quatre arches centrales du pont, lesquelles furent remplacées lors de sa reconstruction par deux grandes arches en anse de panier. de nombreux peintres furent séduits par la suite par l’aspect pittoresque de ce pont.

En 1505, la duchesse Anne de Bretagne se rend à Quimperlé.

En 1590, durant la Guerre de la Ligue, la ville était aux mains des Ligueurs, hostiles au protestantisme. Pour le compte du roi de France Henri IV (devenu récemment roi en abandonnant le protestantisme), le prince de Dombes s’empara de Quimperlé par surprise en avril 1590 au détriment de François Duchastel, marquis de Mesle et seigneur de Châteaugal en Landeleau, qui commandait la place de Quimperlé, comme le raconte le chanoine Moreau : « Arrivés donc entre minuit et le point du jour, pour faire leurs approches plus secrètement […] jusques à la porte de la ville du côté de Vannes, appliquèrent les pétards.[…]. On le fit jouer avec un tel effet qu’il emporte la porte de la ville et donne l’entrée libre à l’ennemi qui entre en foule où, trouvant l’habitant, capitaine, soldat qui dormaient à la française, en eurent bon marché, car ils ne rendirent aucun combat, et ceux qui résistèrent furent tous tués. Plusieurs cependant se sauvèrent, tant hommes que femmes et filles par la rivière du côté de Cornouaille. […] Les habitants de Quimperlé avaient, dès le début de la guerre fortifié l’abbaye noire dite de Sainte-Croix,où ils avaient resserré tout ce qu’ils avaient de plus cher tant il y avait un grand butin. […] Ils se rendirent vie sauve, et tout le butin demeura aux soldats, encore y eut-il quelques-uns qui furent retenus prisonniers et payèrent rançon. La ville était bien riche en ce temps-là, si bien que la perte de ce ravage fut très grande. Voilà comment la négligence d’un capitaine guère expérimenté et habitué à prendre ses aises, comme était celui-ci, a porté de ruine où il commandait. […] Le sieur de Mesle, capitaine, […] ayant reçu cette honteuse escorne, se retira tout honteux au Châteaugal, près Landeleau ». En 1553, l’abbaye bénédictine passa sous le régime de la commende (son abbé n’était plus désigné par les moines, mais par le roi).

En août 1594, la ville abrita une garnison espagnole conduite par Juan d’Aguila qui peu de temps après s’en alla incendier Rosporden.

La deuxième moitié du XVIIe siècle vit l’installation de nouveaux religieux, en haute ville : en 1652, les Ursulines, venues de Tréguier, arrivent à Quimperlé, installant leur monastère en haut de la montagne Saint-Michel, au Bel-Air, à l’initiative de Claude de Kerouartz, qui en fut la fondatrice et la première Mère supérieure sous le nom de Claude des Anges ; la chapelle, de style jésuite (caractéristique de la Contre-Réforme), et le cloître sont construits à partir de 1667 et les bâtiments conventuels furent achevés en 1674 ; les Ursulines commencèrent à y enseigner aux filles de bonne famille et du peuple. En 1653, les Capucins s’installèrent sur les pentes de la montagne Saint-Michel. Plus tard, en 1760, les Filles de la Sagesse s’occupèrent des pauvres et des malades à l’hôpital Frémeur.

En 1680, la plus grande partie des murailles fut abattue et les matériaux ainsi récupérés servirent à l’édification d’un quai (le futur quai Brizeux).

En août 1746, une crue catastrophique endommage sérieusement les ponts de la ville et plusieurs d’entre eux doivent être entièrement reconstruits.

Quimperlé est à l’époque un important lieu de marchés (le vendredi) et de foires, notamment en haute ville (la “Foire des vieilles”, du nom du poisson ainsi dénommé, qui se tenait chaque Lundi de Pâques, remonterait au XIVe siècle).

De nombreux moulins à eau y sont actifs, pour le grain et le tan. La ville compte de nombreuses tanneries (13 tanneurs en 1670), dont la manufacture du Suisse Engler, sur le Dourdu, fondée en 1764 (et rachetée plus tard par Vincent Samuel Billette). En 1785, le papetier Georget installe un moulin à papier fabricant notamment du papier timbré. Il y avait aussi une pêcherie aux Gorrets. On y pêchait des saumons en grande quantité car ce poisson venait frayer en grand nombre dans l’Ellé et ses affluents (en 1750 le nombre de prise était de 8000/an contre 20 en 1979). À la fin de l’Ancien Régime, la création d’une entreprise de céramique, et une autre de couvertures en laine, échouèrent. À la même époque, Quimperlé construit des bateaux. Par contre, l’activité portuaire reste réduite à cause de l’ensablement de la Laïta limitant le tonnage des navires. Le port exporte essentiellement du blé en direction de Nantes et de Bordeaux. Des billes de bois abattues dans la forêt de Carnoët sont acheminées via la Laïta à Lorient. Le port importe du vin et du sel. En matière de justice, la sénéchaussée royale ne cesse pas, aux xviie et xviiie siècles, de rogner sur les pouvoirs judiciaires de l’abbaye Sainte-Croix. Dans le dernier quart du XVIIIe siècle, la ville connaît d’importantes modifications : en application des idées du Duc d’Aiguillon, gouverneur de la Bretagne, il est décidé d’améliorer la traversée de la ville d’est en ouest : l’accès au Bourgneuf en venant de Lorient est élargi, le pont du Moulin de la Ville est construit sur l’Isole, une rue nouvelle est ouverte (la rue Neuve, aujourd’hui rue La Tour-d’Auvergne), le moulin passe de la rive droite à la rive gauche de l’Isole, des hôtels sont détruits et une nouvelle route est construite en direction de Pont-Aven, Concarneau…

Quimperlé est érigée en commune en 1790. Le territoire communal nouvellement constitué englobe en 1791 les paroisses de Saint-Michel, de Saint-Colomban, de Lothéa (et sa trève de Trélivalaire) qui dépendaient de l’évêché de Quimper, ainsi qu’une partie de la paroisse de Rédené (la trève de Saint-David), qui dépendait de l’évêché de Vannes.

Plusieurs communes appartenant historiquement au Vannetais (Arzano, Rédené, Guilligomarc’h) sont rattachées au département du Finistère, nouvellement créé, pour fournir un hinterland à l’est à la ville, qui est promue au rang de chef-lieu de district.

La ville est peuplée de bourgeois et d’artisans acquis aux idées révolutionnaires comme dans les autres villes de l’Ouest, alors que les paysans de la campagne environnante, limitrophe du Morbihan, deviennent hostiles aux nouvelles réformes, surtout lorsque la Convention impose le serment aux prêtres et décide la levée en masse.

En avril 1789, Vincent Samuel Billette, changeur du roi, maître de la plus importante tannerie de la ville, est élu député aux États généraux de Versailles, qui devinrent Assemblée nationale constituante. Le Capitaine Duboisdaniel est le premier maire élu de Quimperlé (au suffrage censitaire masculin), en février 1790. À son retour de Paris, Billette est élu maire de la ville, jusqu’à sa suspension en septembre 1792 ; sa réhabilitation intervient trop tardivement pour qu’il puisse se représenter. En septembre 1792, les Ursulines sont expulsées car elles n’ont pas voulu prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. En décembre 1792, c’est Pierre Daveau, ex-moine de l’abbaye Sainte-Croix et prêtre constitutionnel, qui est élu maire (au suffrage universel masculin). En janvier 1793, Jacques Tanguy Marie Guermeur, ancien procureur du roi de la sénéchaussée et membre de la Convention, vote la mort de Louis XVI, alignant son vote sur une demande des autorités et du club des Jacobins quimperlois. À la fin de 1793, Jacques Cambry (1749-1807) est désigné président du district de Quimperlé, à son corps défendant, par les délégués du représentant en mission Jeanbon Saint-André. Au printemps 1794, Daveau est encore maire de la ville pendant la Terreur (il n’était pas courant qu’un prêtre, même constitutionnel, soit maire à cette époque) : les mêmes délégués exigent qu’il remette ses lettres de prêtrise (ce qu’il fait, et ce qui lui permet une promotion au District). En juin 1794, Cambry et les Quimperlois, plutôt Girondins, ne peuvent empêcher la condamnation à mort, par le tribunal révolutionnaire de Brest, et l’exécution d’Antoine Cuny, administrateur du Finistère originaire de Quimperlé, et de deux autres administrateurs originaires du district (mais ils réussissent à en sauver deux autres).

C’est de Quimperlé que Cambry part pour effectuer, à la demande du département du Finistère, son enquête sur les « objets échappés au vandalisme » dans le département : en 1799, il publie à Paris son Voyage dans le Finistère ou état de ce Département en 1793 et 1794, qu’il rédige, dans le district, à Moëlan chez de Mauduit. Il est encore président du district lorsque, dans le cadre de l’affaire de Quiberon, la ville de Quimperlé est menacée en juillet 1795, par une troupe de Chouans débarquée à Névez, Moëlan et Riec sur les côtes du district. Au cours et à la fin de l’année 1795, la menace chouanne augmente sur la ville et ses patriotes. Un juge et des prêtres constitutionnels sont tués dans le district : deux jeunes chefs chouans sont capturés et fusillés à Quimperlé, après jugement militaire, sur la place au Soleil (sud de la place Saint-Michel) en novembre et décembre 1795 : Augustin Dupays du Guilly (en Moëlan), et Alexandre de Poulpiquet (originaire de Gouézec).

Pratiquement toute la période révolutionnaire est marquée par des difficultés économiques et sociales : le départ des nobles pour leurs manoirs de campagne (puis leur émigration à l’étranger en 1792-1793) et la fermeture des monastères en 1790 entraînent la fin des aumônes et un considérable manque-à-gagner pour les artisans et les journaliers de Quimperlé. La très importante dépréciation de l’assignat (puis de son successeur, le mandat territorial), la mauvaise conjoncture climatique et économique, l’économie dirigée (le « maximum » des prix et des salaires, les nombreuses réquisitions de grains ou de main-d’œuvre) et la guerre entraînent la mauvaise volonté paysanne (ils refusent d’alimenter les marchés) et l’accroissement de la misère.

Les questions religieuses, comme ailleurs, ont des répercussions à Quimperlé : en juin 1793, deux femmes sont inquiétées pour avoir caché un prêtre réfractaire ; elles s’en tirent à bon compte en raison de la non-rétroactivité des lois. Des prêtres insermentés de Quimperlé et du district, et les religieuses ursulines connaissent expulsions, emprisonnements, exils forcés. En 1795, Guermeur, toujours conventionnel, avec d’autres représentants en mission, met en œuvre la nouvelle politique de (relative) pacification religieuse de la Convention, libérant prêtres et religieuses ; cette politique est brutalement stoppée par le débarquement anglo-émigré de Quiberon en juin 1795.

L’Abbaye Blanche (le couvent est fermé en 1790) est vendue comme bien national et sert de carrière de pierres, mais les bâtiments du XVIe siècle sont quand même partiellement conservés, ainsi que le portail du XVe siècle ; le couvent des Ursulines est lui aussi vendu comme bien national en 1793.

La loi de mars 1793 donne une grande liberté aux parents pour prénommer leurs enfants. Plusieurs habitants de Quimperlé choisissent de donner comme deuxième ou troisième prénom à leur enfant Montagne, constituant ainsi une double référence au quartier de la Montagne et à la Montagne.

Marie-Hyacinthe de Geslin est né le 3 juillet 1768 au château de Kerlut en Plobannalec. Seigneur de Pennarun (le manoir de Pennarun se trouve en Ergué-Gabéric) et de Quimperlé, il fut réputé être, selon un rapport de gendarmerie, « un des plus cruels parmi les chouans qu’il commandait. Surnommé “le chouan de Pennarun”, il a dirigé une grande partie des assassinats qui ont eu lieu dans le Finistère ». Il est mort le 1er novembre 1832 à Quimperlé.

Quimperlé devient le siège d’une sous-préfecture en 1800. Le premier sous-préfet de Quimperlé, Joseph Morellet (1748-1816) est un Lorientais qui, comme Cambry et d’autres, s’est réfugié à Quimperlé pendant la Révolution. Il était originaire de l’Île Bourbon (La Réunion, actuellement). Deux sous-préfets sont à distinguer au XIXe siècle à Quimperlé : Auguste Romieu, célèbre pour ses bons mots peu favorables aux Bretons, et Anatole de Brémond d’Ars (1823-1911) ; ce dernier est lié au développement de l’ostréiculture dans l’arrondissement, et s’est impliqué dans les sociétés savantes de l’époque : la rue principale de la basse ville (ancienne rue du Château sous l’Ancien Régime, et rue de l’Égalité pendant la Révolution) porte son nom. En janvier 1871, Émile Zola, que la Guerre franco-prussienne et la débâcle ont laissé sans emploi, sollicite une charge de préfet ou de sous-préfet du gouvernement provisoire qui vient de s’installer à Bordeaux. On lui offre Quimperlé, qu’il refuse car, écrit-il, « c’est trop loin et trop laid ». La sous-préfecture fut supprimée en 1926.

Les religieuses de La Retraite28 s’installent en 1803 dans l’Abbaye Blanche et y installent une maison de convalescence dans les bâtiments du XVIe siècle. Elles ont été remplacées en 1960 par les Filles de Jésus de Kermaria. Les Ursulines récupérèrent leur couvent dès 1803, et y tinrent un établissement scolaire réputé tout au long du XIXe siècle.

Une résurgence de la Chouannerie se produisit en 1815 : connue sous le nom d’Insurrection de Quimperlé et dirigée par Michel-Armand de Cornouaille, c’est un épisode de la Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815. Une description de Quimperlé en 1815, rédigée par A. Brillet, est consultable.

Charles Brevini (père), un immigré italien né le 4 novembre 1804 à Modène, s’ installa comme entrepreneur de maçonnerie à Quimperlé ; il réalisa notamment les voûtes du couvent des Ursulines. Son fils, Charles Brevini construisit en 1886 la ferme de Kerdaniel. Ces deux sites sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques.

La ville connut au XIXe siècle un important essor industriel avec notamment des tanneries, des minoteries, une scierie mécanique qui compta jusqu’à 80 ouvriers, les usines Savary et Rivière. De nombreuses conserveries virent le jour au début du xxe siècle ainsi qu’une fonderie. En 1855, Joseph de Mauduit, dans l’ancien moulin à foulon de Kerisole, se lance dans la fabrication de papier à cigarette. En 1875, son fils Henri crée une usine de pâte à papier à Combout. L’entreprise, devenue Papeteries du Mauduit, fut rachetée en 1920 par l’American Tobacco Company et reprise par la suite en 1974 par la Kimberley Clark Corporation ; elle est désormais la propriété de Schweitzer Mauduit International, leader mondial de la production de papier à cigarettes.

Le 21 mars 1862, la chute du clocher de l’église abbatiale Sainte-Croix détruisit une bonne partie de l’édifice. « L’église de Quimperlé s’est écroulée il y a quelques heures, elle n’est plus qu’un monceau de ruines. On n’a à déplorer la mort que d’une personne. Le sous-préfet et le maire avaient fait fermer l’église une demi-heure avant l’événement ». L’église fut reconstruite en style néo-roman par l’architecte diocésain Joseph Bigot. La même année voit l’ouverture de la gare de Quimperlé, sur la ligne de Paris à Quimper de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.

Les halles de Quimperlé, à l’architecture en fer forgé et brique, avec des ornements en fonte et acier, sont construites en 1886. Elles ont été rénovées en 2002.

Le monument aux morts de Quimperlé porte les noms de 342 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, à titre d’exemples, les deux frères Augustin et Henri Bréart de Boisanger, Guy Guyot d’Asnières de Salins, François Hersart de la Villemarqué, Maurice Le Moaligou, Dominique Pasqualaggi, décorés de la Légion d’honneur et de la Croix de Guerre ; Édouard L’Helgoualch, Jean Le Bars, Alphonse Masson-Morinière, décorés de la Légion d’honneur ; Yves Gargam, Mathurin Guégant, Jacques Guellec, Jean Guéroué, Corentin Guillemine, Yves Guillemot, Alain Guillou, les deux frères François et Gabriel Guillou, Jean Guillou et de nombreux autres, décorés de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre, etc. ; 14 marins au moins sont des marins disparus en mer ; 18 soldats au moins sont morts sur le front belge, Georges Duboure, matelot fusilier, a été tué à Athènes le 1er décembre 1916 ; Alexis Le Corre est décédé des suites d’une maladie contractée en Hongrie après la fin de la guerre le 23 novembre 1918, François Péron en Italie le 5 mai 1919 et Pierre Primal à Sébastopol en Russie le 17 janvier 1919 dans les mêmes circonstances ; la plupart des autres sont des soldats décédés sur le sol français.

Par ailleurs le même monument aux morts porte les noms de 57 personnes mortes pour la France sans aucune indication concernant le conflit pendant lequel elles sont décédées.

Quinze soldats non originaires de Quimperlé sont décédés des suites de leurs blessures ou de maladies contactées en service alors qu’ils étaient hospitalisés à l’hôpital de Quimperlé et inhumés dans une tombe collective du cimetière communal.

Le monument aux morts de Quimperlé porte les noms de 51 personnes au moins mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles de nombreux résistants morts en déportation, par exemple Auguste Génot, mort en déportation ainsi que quatre membres de sa famille, son épouse Jeanne (gazée en février 1945 à Ravensbruck), ses filles Annie (morte des suites de sa déportation en avril 1945 à Bergen-Belsen) et Marie (gazée en février 1945 à Ravensbruck) et son fils Eugène Genot (mort le 1er mars 1945 à Neuengamme) ; d’autres encore sont morts en déportation comme Eugène Le Grand (mort le 2 mai 1945 à Bergen-Belsen), Pierre Lemée (mort le 3 mars 1945 à Nordhausen), et Mathurin Tibulle (mort en mer en baie de Lubeck alors qu’il venait d’être libéré du camp de concentration de Neuengamme), eux aussi, comme la famille Genot, membres du groupe Turma-Vengeance ou encore Hervé L’Helgouach (mort le 7 février 1945 à Schandelah). Julien Mauduit, dont le nom ne se trouve pas sur le monument aux morts de Quimperlé, fut aussi un résistant, arrêté à Moëlan-sur-Mer et décédé le 22 février 1944 à Buchenwald. Des soldats sont morts en captivité en Allemagne comme Yvon Huiban, Pierre Jaffro et Mathurin Postec. D’autres sont disparus en mer comme le matelot Jean Louis Stéphan, alors qu’il était à bord du cuirassé Bretagne et Louis Leymarie, qui était à bord du croiseur Dunkerque morts tous les deux à Mers el-Kébirle 3 juillet 1940 et le second maître Georges Vary, membre de l’aéronautique navale, disparu au large de Dakar le 2 février 1944. L’aviateur Yves Even a été tué lors d’une mission de bombardement en Allemagne le 24 décembre 1944.

Entre 1940 et 1944, les Allemands torturèrent des Résistants dans la prison du Bel-Air (l’ancien couvent des Ursulines) ; les interrogatoires étaient menés par deux sous-officiers de la Feldgendarmerie, Walter Rübsam et Robert Schneider, assistés d’un interprète portant l’uniforme allemand, Beck, et deux gardiens de prison français connus sous les prénoms de Maurice et Gérard.

Le 30 mars 1943, un train composé d’une grue et de deux wagons est mitraillé par un avion anglais à l’entrée de la gare de Quimperlé. Le 27 août 1943, deux avions anglais mitraillent des trains se dirigeant vers Lorient à la sortie de Quimperlé ; quelques maisons sont touchées43. La ville sera libérée le 9 août 1944 par les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et les Allemands seront ensuite tenus en respect à bonne distance de Quimperlé dans ce qui deviendra la poche de Lorient. Le “front de la Laïta” (qui s’étendit de Quimperlé au Pouldu) fut, après la libération de Quimperlé, une ligne de résistance contre les Allemands (une vingtaine de résistants furent tués pendant ces combats, qui firent aussi une vingtaine de victimes civiles) qui dura jusqu’à la capitulation du général Fahrmbacher le 10 mai 1945 qui marqua la fin des combats de la poche de Lorient.

La ville fut épargnée par les bombardements et les destructions durant la Seconde Guerre mondiale sauf pendant la période de la Poche de Lorient, à la différence de ses voisines Lorient et Hennebont

Six soldats au moins (Eugène Pellant, Jean Petit, Louis Queirard, Raymond Rivalain, Jean Trebern, Robert Ulloa) originaires de Quimperlé sont morts pendant la Guerre d’Indochine et cinq au moins (Corentin Le Berre, Louis Nicolas, Bernard Panaget, Denis Petit, Émile Poupon) pendant la Guerre d’Algérie.

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Sources : Wikipédia, youTube.

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