Ville de Pékin (Beijing), Chine.

Pékin (chinois : 北京 ; litt. « capitale du nord »), ou Beijing, est la capitale de la République populaire de Chine. Située dans le Nord-Est du pays, la municipalité de Pékin, d’une superficie de 16 800 km2, est entourée par la province du Hebei ainsi que la municipalité de Tianjin. Pékin est considérée comme le centre politique et culturel de la Chine, tandis que Hong Kong et Shanghai dominent sur le plan économique.

D’abord ville périphérique de l’empire chinois sous les Han et les Tang, elle prend de l’importance lorsque les Jurchen, qui fondent la dynastie Jin, la choisissent comme leur capitale principale en 1153. Le prince mongol Kubilai Khan en fait de même sous le nom de Dadu (« grande métropole »), enfin les Ming y transfèrent leur administration en 1421, parachevant le choix de Pékin comme capitale de la Chine. Située à proximité de la Grande Muraille, Pékin abrite des monuments célèbres comme la Cité interdite et le Temple du ciel, qui sont inscrits au patrimoine mondial. De nombreuses réalisations architecturales et structurelles ont modifié la ville à l’occasion des Jeux olympiques d’été dont elle a été l’hôte en 2008. Pékin a été choisie par le CIO pour organiser les Jeux olympiques d’hiver de 2022 et sera la première ville à avoir accueilli les deux éditions de l’évènement sportif international.

Avec 21,3 millions d’habitants en 2020, Pékin est la deuxième ville la plus peuplée de Chine après Shanghai. La zone urbaine compte quant à elle 19.4 millions d’habitants. Le parler pékinois forme la base du mandarin standard. D’un point de vue économique, Pékin est la deuxième ville de Chine par le PIB total derrière Shanghai.


Les premières traces d’habitations humaines à Pékin ont été retrouvées dans les cavernes de la Colline de l’os de dragon, près du village de Zhoukoudian dans le district de Fangshan, où l’Homme de Pékin vivait. Des fossiles d’homo erectus de ces cavernes remonteraient à 230 000 ou 250 000 années. Durant le paléolithique, l’homo sapiens y a également vécu il y a environ 27 000 ans. Des cités datant du premier millénaire avant notre ère ont été découvertes à proximité de Pékin. La ville de Ji (薊 jì), au sud de l’actuel Pékin, fut la capitale du puissant État de Yan (燕 yān) à l’époque des Royaumes combattants (473-221 av. J.-C.). Qin Shi Huang (246-210 av. J.-C.) se rend maître de la ville et de tout le royaume. Devenu le premier empereur de Chine en 221 av. J.-C., il réorganise son vaste territoire en trente-six commanderies et Ji devient le siège de l’une d’entre elles. Ji, rebaptisée Youzhou sous l’empereur Wudi conserve une certaine  importance sous les Han, mais il s’agit d’une ville périphérique par rapport aux grands centres chinois, situés plus au sud. Pendant la chute des Han, la ville devient le fief du seigneur de guerre Gongsun Zan. Sous la dynastie Tang, Ji devient le siège du jiedushi Fanyang, le gouverneur militaire de la région actuelle du Hebei. La révolte d’An Lushan part de là en l’an 755.

Au IXe siècle, Youzhou passe sous le contrôle des Khitans, peuple d’origine nomade. Ceux-ci fondent en 947 la dynastie Liao qui régnera sur le nord de la Chine et le sud de la Mandchourie jusqu’en 1122. Ils font de Pékin une de leurs quatre capitales secondaires en 938. En 979, l’empereur Taizong tente, sans succès de reprendre la ville. À cette époque, la région de Pékin, point de passage entre la Mandchourie et les centres politiques chinois traditionnels devient un point stratégique. Certains monuments actuels comme la mosquée de Niujie et le temple de Tianning datent de l’époque Liao.

En 1125, les Jurchen, un autre peuple nomade, conquièrent l’empire Liao et fondent la dynastie Jin. En 1153, ils renomment la ville Zhongdu (« capitale du centre ») et en font leur capitale principale. Pour la première fois, Pékin est capitale d’un grand empire, mais pas de toute la Chine. La ville s’agrandit considérablement, mais en 1215, elle est pillée par les Mongols de Gengis Khan. Soixante ans plus tard, en vue de préparer la dynastie Yuan, le prince mongol Kublai Khan, maître d’une grande partie de la Chine, décide de faire de Pékin sa capitale sous le nom Dadu (« grande capitale »). Par ailleurs, elle est appelée Cambaluc ou Cambuluc dans les récits de Marco Polo. Il fait reconstruire et agrandir considérablement la ville. Son centre bouge vers le nord, à son emplacement actuel. Il est centré sur ce qui est aujourd’hui la partie septentrionale du 2e boulevard périphérique et vers le nord s’étendait entre les 3e et 4e boulevards périphériques. Il existe des restes de la muraille de l’époque Yuan encore debout, et ils sont connus sous le nom de Tucheng (土城 littéralement, « le mur de terre »). La construction de Dadu s’achève en 1293. La décision de Kublai Khan a grandement accru le statut de la ville située au nord de la Chine historique.

En 1368, Zhu Yuanzhang se déclare premier empereur de la dynastie Ming, puis prend le pouvoir de la cité. Le dernier empereur Yuan est renvoyé à Shangdu et les palais de Dadu sont anéantis. La ville est alors rebaptisée Beiping et la préfecture de Shuntian est établie autour de la ville. La capitale est à cette époque Nankin, située à un millier de kilomètres au sud de Pékin.

Cependant, en 1403, l’empereur Yongle renomme la ville Pékin et en fait le siège du gouvernement, ce qui la met symboliquement sur un pied d’égalité avec Nankin. En 1421, il y fait transférer son administration. Yongle, entreprend des grands travaux à Pékin : il fait construire notamment la Cité interdite et le Temple du ciel. Une fois la Cité interdite établie, l’empereur prend résidence à Pékin. À partir de 1421, Pékin, également connue sous le nom de Jingshi (京师), devient la capitale officielle de la dynastie Ming et Nankin est reléguée au statut de capitale secondaire. Ce système de deux capitales (Pékin ayant une plus grande importance) perdure durant la dynastie Ming. Ainsi, 13 des 16 empereurs Ming sont enterrés dans des tombeaux majestueux près de Pékin.

Au cours du XVe siècle, Pékin prend essentiellement sa forme actuelle et les murs de la cité sous l’époque Ming servent de murs de protection pour la ville jusqu’à l’époque moderne, au cours de laquelle ces murs sont détruits pour construire le second boulevard périphérique. On estime que Pékin a été la plus grande ville du monde entre 1425 et 1650 puis entre 1710 et 1825. D’autres constructions notables datent de l’époque Ming dont le Temple du Ciel, construit en 1420. Tian’anmen (porte de la Paix céleste), symbole actuel de la République populaire de Chine qui l’utilise sur son emblème, est construit pour la première fois en 1420, avant d’être reconstruit au cours de l’histoire. La Place Tian’anmen a été construite en 1651 et élargie en 1958. Les Jésuites construisent la première église catholique de style roman en 1652, près de la porte Xuanwu, où le jésuite italien Matteo Ricci a vécu. On leur doit aussi l’ancien observatoire. La cathédrale de l’Immaculée Conception de Pékin a été construite en 1904 sur la cathédrale originelle.

La fin des Ming se produit en 1644 quand, pendant 40 jours, l’armée paysanne de Li Zicheng s’empare de Pékin et renverse le gouvernement Ming. Quand la puissante armée mandchoue arrive aux portes de la ville, Li et ses partisans abandonnent la ville si bien que les forces mandchoues, sous la direction du prince Dorgon, capturent Pékin sans livrer de combat.

Le prince Dorgon établit la dynastie Qing comme succession directe à la dynastie Ming, et Pékin devient la capitale de la Chine. Les empereurs Qing apportent quelques modifications à la résidence impériale mais, dans l’ensemble, les constructions Ming et la disposition générale restent inchangés. À cette époque, Pékin est connue sous le nom de Jingshi, qui correspond au nom mandchou Gemun Hecen. Le roman classique chinois Le Rêve dans le pavillon rouge se déroule dans les premières années du règne Qing (fin des années 1600).

Pendant la seconde guerre de l’opium, en 1857, les troupes britanniques marchèrent sur Pékin qu’elles mirent à sac.

À la fin de la période Qing, Pékin est le siège des légations étrangères durant la Révolte des Boxers en 1900. Certaines structures impériales importantes sont détruites pendant les affrontements, dont l’Académie Hanlin et l’Ancien palais d’été.

La Révolution Xinhai de 1911, visant à remplacer le règne Qing par une république, avait à l’origine comme intention d’établir sa capitale à Nankin. Après que le haut fonctionnaire Yuan Shikai a forcé l’abdication de l’empereur Qing à Pékin et assuré le succès de la Révolution, les révolutionnaires à Nankin acceptent qu’Yuan soit président de la nouvelle République de Chine et que la capitale soit établie à Pékin. Yuan accroît progressivement son pouvoir et devient en 1915 le nouvel empereur de la Chine, mais décède moins d’un an après le début de son règne. La Chine passe sous le contrôle des seigneurs de guerre locaux et les factions les plus puissantes s’affrontent lors de nombreuses guerres pour prendre le contrôle de la capitale Pékin. Suivant le succès de l’expédition du Nord du Kuomintang (KMT), qui a pacifié les seigneurs de guerre du Nord, Nankin est officiellement déclarée capitale de la République de Chine en 1928. Pékin est renommée Beiping (北平) en juin de la même année, ce qui signifie Paix du Nord ou Nord pacifié.

Le 29 juillet 1937, pendant la seconde guerre sino-japonaise, la ville devint partie intégrante de l’empire nippon lors de l’expansionnisme du Japon Shōwa. Pékin devient la capitale du gouvernement collaborateur chinois, un gouvernement fantoche qui dirige les zones chinoises du nord occupées par le Japon. Le gouvernement fusionne plus tard avec le gouvernement collaborateur de Wang Jingwei basé à Nankin.

Durant son occupation, l’armée japonaise implante à Pékin l’unité de recherche bactériologique 1855, une filiale de l’unité 731, où des médecins japonais pratiquaient des expérimentations sur des cobayes humains.

Le 31 janvier 1949, pendant la guerre civile chinoise, les forces communistes rentrent dans Pékin sans résistance. Le 1er octobre de la même année, le Parti communiste chinois, sous la direction de Mao Zedong, annonce à Tian’anmen la création de la République populaire de Chine et renomme la ville en Pékin. Quelques jours plus tôt, la Conférence consultative politique du peuple chinois avait décidé que Pékin deviendrait la capitale du nouveau gouvernement.

Au moment de la fondation de la République populaire, la municipalité de Pékin est constituée de la zone urbaine et des banlieues immédiates. La zone urbaine est divisée en plusieurs petits districts à l’intérieur de ce qui est maintenant le second boulevard périphérique. Les fortifications de Pékin sont démolies pour construire le second boulevard périphérique, qui est terminé en 1981. Cette route est la première construction ayant pour but de privilégier les automobiles par rapport aux vélos.

Pendant la Révolution culturelle, les gardes rouges rentrèrent dans les logements et « chassèrent de chez eux 100 000 habitants, environ 2 % de la population de la ville », censés appartenir à des catégories « ennemies ».

Suivant la réforme économique de Deng Xiaoping, la zone urbaine de Pékin est largement étendue. Autrefois confinée dans les second et troisième boulevards périphériques, la zone urbaine de Pékin s’étend jusqu’aux limites des actuels cinquième et sixième boulevards périphériques, avec de nombreuses anciennes zones agricoles devenues des zones résidentielles et commerciales. Selon le rapport de 2005 d’un journal, la taille des nouvelles zones développées de Pékin est une fois et demie plus importante que l’ancienne ville de Pékin.

Wangfujing et Xidan sont développées en zones de commerce florissantes, alors que Zhongguancun devient un centre majeur de l’électronique en Chine. Dans les dernières années, l’expansion de Pékin s’est heurtée à des problèmes d’urbanisation, tels que des embouteillages, l’appauvrissement de la qualité de l’air, la perte de quartiers historiques et un influx significatif de migrants venant des diverses zones rurales du pays.

Pékin a été choisi pour organiser les Jeux olympiques d’été de 2008 par le CIO, le 13 juillet 2001 à Moscou. À cette occasion, l’urbanisme de la ville a subi d’importantes transformations. La destruction de nombreux quartiers a, selon certaines estimations, fait déplacer 1,5 million de Pékinois. Un parc public de 7 km2, baptisé « forêt olympique », a été aménagé au nord du quatrième périphérique : il a été planté de 530 000 arbres, parmi lesquels beaucoup ont été déracinés en province.

La ville est pour la deuxième fois hôte olympique avec les Jeux olympiques d’hiver de 2022.


Pékin est située à l’extrémité nord-est de la plaine de la Chine du Nord, à 110 km de la mer de Bohai, à 809 km à l’ouest de Pyongyang, à 1 170 km au sud-est d’Oulan Bator, à 5 795 km à l’est-sud-est de Moscou et à 8 219 km au sud-est de Paris. Des montagnes se dressent à l’ouest et au nord de Pékin. Plus au nord encore se trouvent des régions rattachées tardivement à la Chine. C’est la raison pour laquelle la Grande Muraille de Chine, qui marquait la limite du territoire chinois vers le nord, passe à proximité de Pékin.

La grande plaine du Nord de la Chine, où se trouve Pékin, est géologiquement une zone de sédimentation constituée d’alluvions, amenées depuis des millénaires principalement par le fleuve Jaune, la rivière la plus riche en boue dans le monde, et dont les contreforts septentrionaux et méridionaux de la péninsule de Shandong atteignent la mer Jaune. Elle se compose de lœss alluviaux et de sables, apportés par les différentes rivières en provenance des montagnes de l’Ouest du pays. Cela a formé au cours du temps le delta du Nord de la Chine.

D’un point de vue climatique (étés chauds et humides et hivers froids et secs avec des tempêtes de poussières) et phytogéographique (paysage proche des caractéristiques des steppes), la région de Pékin est semblable aux paysages de collines voisins.

La région est soumise à de fréquents séismes à cause de l’activité tectonique et le lent passage de la plaque indienne sous la plaque eurasienne continentale. La vitesse de la tectonique de ces plaques est en moyenne d’environ quatre centimètres par an. Ainsi, le 28 juillet 1976, s’est produit à Tangshan, à 140 km à l’est de Pékin, un des séismes les plus catastrophiques du XXe siècle (voir le séisme de 1976 à Tangshan). D’une magnitude de 8,2 sur l’échelle de Richter, le bilan officiel du nombre de décès de la part du gouvernement de la République populaire de Chine fait mention d’un chiffre de 242 419 avec une puissance du séisme officiellement annoncée à 7,8, mais certaines estimations avancent un chiffre de près de 800 000 morts. Ce séisme a également donné lieu à des dommages à Pékin et dans d’autres villes de la région.

Pékin n’est pas très éloigné de la mer, mais celle-ci se trouve à l’est, alors que les vents dominants viennent plutôt de l’ouest, comme c’est souvent le cas dans les latitudes moyennes. C’est la raison pour laquelle le climat de Pékin est de type continental des façades orientales des continents, comme celui de New York mais de manière encore plus marquée. Les hivers sont froids et secs et les étés sont très chauds et humides avec des indices de chaleur qui peuvent atteindre ou dépasser les 45 °C pendant les fortes vagues de chaleur. Les différences de températures entre les saisons sont très fortes comme le montre le record maximal qui est de 42,6 °C et le record minimal qui est de −27,4 °C. Il pleut surtout en été, les pluies tombent sous forme de pluies chaudes. En effet juillet est le mois le plus pluvieux avec environ 13 jours de pluie en moyenne tandis qu’on compte seulement 2,8 jours de pluie en novembre.

Les températures moyennes vont de −2,7 °C pour le mois le plus froid à 27,0 °C pour le mois le plus chaud, avec une moyenne annuelle de 13,2 °C. La pluviométrie atteint 532,0 mm en moyenne par an, les pluies estivales sont dues à la mousson et s’abattent sous forme d’averses chaudes ; la ville, qui connaît un climat sec, compte tout de même environ 70 jours de pluie par an.

Début 2008, les premières dunes du désert de Gobi se trouvaient à 80 km de la capitale. Le réservoir de Guanting, qui alimente Pékin en eau, a vu son niveau baisser de moitié entre 2002 et 2007.

Source : Wikipédia.

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