Sofia Kovalevskaïa, mathématicienne.

Sofia Vassilievna Kovalevskaïa (également Sonia, Sofa ; en russe : Со́фья Васи́льевна Ковале́вская ; en français et en allemand, elle signe Sophie Kowalevski) est une mathématicienne russe née à Moscou le 3 janvier 1850 (15 janvier dans le calendrier grégorien) et morte à Stockholm le 10 février 1891.

Elle est la première femme à obtenir un doctorat en mathématiques d’une université allemande, la première femme professeur d’université en Europe et également la première femme en Europe à rejoindre le comité de  rédaction d’une revue scientifique.

Elle est l’auteure de plusieurs travaux notables, dont un sur la théorie des équations aux dérivées partielles.


Une fois leurs doctorats obtenus, celui de Sofia à Göttingen et celui de Vladimir à Iéna, les Kovalevsky décident de rentrer en Russie. Les années berlinoises de Sofia ont été très productives d’un point de vue  mathématique et universitaire, mais elle est épuisée. Elle avait consacré toute son énergie à ses recherches, isolée du monde et, après l’obtention de son doctorat, elle traverse une phase de profond abattement. C’est la raison pour laquelle elle se tient à l’écart des mathématiques et retourne à Bilibino, chez ses parents. Après quelques semaines, les Kovalevsky décident de s’installer à Saint-Pétersbourg pour s’intégrer au milieu scientifique, mais ils découvrent que les portes ne s’ouvrent pas facilement pour eux. Pour Sofia parce qu’elle est une élève de Weierstrass, que son titre n’est pas officiellement reconnu en Russie, que les portes de l’université lui sont barrées en tant que femme. Vladimir, pour des raisons totalement différentes mais tout aussi insurmontables, ne parvient pas non plus à obtenir un poste universitaire. La mort de son père, en 1875, plonge Sofia dans une profonde dépression et met fin à ses efforts. Elle délaisse totalement les mathématiques de 1875 à 1878, leur préférant la superficielle vie sociale de la grande ville. Son père lui a laissé en héritage 30 000 roubles,

Vladimir possède en propre 20 000 roubles. Ils s’imaginent qu’en investissant dans l’immobilier leur avenir est assuré, ils mènent grand train dans une maison avec jardin, ils reçoivent des intellectuels tels le poète Nikolaï Nekrassov, l’écrivain Ivan Tourgueniev. C’est lors d’une soirée à leur domicile que Sofia fait la connaissance du mathématicien suédois Gösta Mittag-Leffler, un élève de Weierstrass de passage à Saint-Pétersbourg. Celui-ci s’efforce, sans grand succès, de convaincre Sofia de revenir aux mathématiques, car elle fait sur lui une très forte impression. C’est à cette époque que Sofia et Vladimir décident de fonder famille, et elle accouche d’une fille « nommée Sofia et prénommée Fufa » le 17 octobre 1878. Les finances du couple s’effilochent — ils vivent d’emprunts —, leur vie sociale s’amenuise et Sofia décide de revenir aux mathématiques et de trouver un moyen de s’établir professionnellement. Elle se rend à Berlin auprès de Weierstrass pour y trouver un poste, mais en revient bredouille. Vladimir finit par obtenir un poste de professeur à la faculté de géologie, mais l’échec de ses investissements provoque sa ruine financière et l’éclatement du couple. En mars 1881, Vladimir rejoint son frère à Odessa, Sofia et sa fille prennent le train pour Berlin, où elle s’immerge auprès de Weierstrass dans le travail mathématique. Weierstrass lui suggère d’étudier un problème lié à la réfraction de la lumière dans un milieu cristallin. Elle y consacre un certain temps et finit par publier un article en 1885. À la fin de l’automne 1881, alors qu’elle se trouve à Berlin depuis plusieurs mois, elle décide de se rendre à Paris, dans l’espoir d’y travailler avec des mathématiciens français, et aussi pour y retrouver sa sœur Anna qui y réside. Les premiers mois à Paris sont difficiles, elle a de sérieux soucis financiers et sa fille tombe gravement malade. Après le rétablissement de sa fille, elle l’envoie vivre auprès de son amie Julia Lermontova, première femme chimiste russe. Leur séparation durera deux ans, jusqu’au jour où Sofia aura obtenu un poste à Stockholm. En 1882, Gösta Mittag-Leffler se rend à Paris et la présente à ses collègues et amis mathématiciens. On commence à la convier aux différentes activités, elle est rapidement acceptée et est même élue membre titulaire de la Société mathématique de Paris. Parmi ses nouveaux amis, on trouve Gaston Darboux, Charles Hermite et Henri Poincaré. Elle rédige son article sur la réfraction de la lumière et fait, pour la première fois depuis longtemps, des progrès importants dans ses recherches. Mais la nouvelle du suicide de son mari, par inhalation de chloroforme dans la nuit du 27 au 28 avril 1883, l’affecte profondément pendant de nombreux jours. Elle termine son article sur la réfraction et se rend à Berlin pour le soumettre à Weierstrass, qui l’invite à le publier. Elle se rend ensuite en Russie pour mettre de l’ordre dans les affaires de son mari et présente au juge la volumineuse documentation qui prouve que son mari a été escroqué honteusement par les frères Ragozine, qu’il était honnête et innocent. Pendant qu’elle règle les questions financières et s’efforce de laver l’honneur de son mari, elle demande à Mittag-Leffler de l’aider à obtenir un poste à Stockholm, où il enseigne. Elle obtient, à l’essai pour un an, un poste de privat-docent à l’université de Stockholm.

Son premier cours a lieu le 30 janvier 1884 devant un auditoire composé de douze étudiants, plusieurs professeurs, quelques employés de l’université et quelques habitants de Stockholm. Il est évident qu’elle est une enseignante formidable puisqu’elle parle des équations aux dérivées partielles, auxquelles elle a fait des contributions très importantes. Au début, la vie en Suède est très agréable, elle est très appréciée de ses étudiants. Pendant l’été, elle se rend en Russie pour voir sa fille Fufa, et en Allemagne pour rencontrer Weierstrass.

Peu de temps après son arrivée à Stockholm, Sofia commence son travail sur la toupie, dont elle estime la durée à cinq ans. En juin 1884, elle obtient un contrat de professeur extraordinaire pour une durée maximale de cinq ans. Il y a un autre événement important d’un point de vue professionnel. Grâce au soutien de Mittag-Leffler, Sofia — première femme à occuper un tel poste en Europe — est nommée au comité éditorial de la revue Acta mathematica, ce qui lui permet de correspondre avec beaucoup de mathématiciens, surtout en France, en Allemagne et en Russie. Pendant l’été 1886, elle se rend en France et explique à Charles Hermite, Joseph Bertrand, Gaston Darboux et Émile Picard les calculs qu’elle effectue sur la dynamique des corps rigides. À ce moment, elle a déjà découvert la « toupie de Kovalevskaïa » et la fin de son travail semble proche, puisqu’il ne reste plus qu’à régler méticuleusement les derniers détails. Son travail fait forte impression, et l’Académie des sciences décide que le thème du prochain prix Bordin sera consacré au meilleur travail qui parviendra à « améliorer significativement la théorie du mouvement d’un corps solide ». Elle décide donc de se présenter au prix et poursuit ses recherches sur la dynamique des corps rigides. Le défi est considérable, et comme sa fille Fufa lui manque beaucoup, elle la fait venir auprès d’elle. Pendant l’hiver 1887-1888, Sofia tombe éperdument amoureuse du sociologue russe Maxime Kovalevski, un cousin éloigné de Vladimir, invité par l’université de Stockholm pour y donner une série de conférences. Partagée entre ses multiples devoirs et sa passion, elle doit négliger quelque peu ses recherches, en conséquence de quoi son mémoire n’est rendu à l’Académie qu’à la fin de l’été 1888. Quinze mémoires anonymes sont soumis, mais celui de Sofia se détache tellement du lot que le jury décide de lui attribuer le prix, porté exceptionnellement à 5 000 francs au lieu de 3 000. Elle est à présent une mathématicienne reconnue et a droit à une reconnaissance internationale. Après la joie et la sérénité, Sofia connaît l’abattement et doit être hospitalisée. Elle demande à Mittag-Leffler de lui accorder un temps de repos pour se rétablir. Après son rétablissement au printemps 1889, elle reste en France au grand  mécontentement de Gösta Mittag-Leffler. L’université de Stockholm lui accorde enfin la chaire tant convoitée, grâce aux rapports favorables d’Hermite et du mathématicien norvégien Carl Anton Bjerknes. Elle se trouve à Paris pendant l’Exposition universelle de 1889, à laquelle elle assiste en tant qu’invitée spéciale. Elle obtient le prix de l’Académie des sciences de Stockholm en 1889. En décembre 1890, elle rompt avec Maxime et décide de rentrer à Stockholm, depuis Cannes, en passant par Paris et Berlin pour y rencontrer ses amis mathématiciens. Elle s’enrhume et son état s’aggrave durant le voyage. Son rhume se transforme en pneumonie, qui l’emporte, à Stockholm, le 10 février 1891. Elle avait atteint le sommet, mais n’eut jamais l’occasion d’en profiter. Son roman Une nihiliste, inspiré partiellement de sa propre vie, est publié un an plus tard.

Sofia et Vladimir apprennent le siège de Paris par les Prussiens en septembre 1870 et décident de s’y rendre. Ils arrivent à Strasbourg le 29 janvier 1871 et grâce à un laissez-passer donné par un officier d’État-major prussien, ils se rendent à Versailles après le 28 janvier, date de l’armistice, et puis à Paris avant le 18 février.

Ils retournent à Berlin puis reviennent à Paris entre le 5 avril et le 12 mai.

À cette période, Sofia Kovalevskaïa participe activement à la Commune de Paris avec sa sœur Anna Jaclard en tant que brancardières à l’ambulance de l’Élysée-Montmartre, organisée par le Comité de vigilance. Elle est alors membre du Club de la Boule noire, un club exclusivement réservé aux femmes où l’on discute de sujets de sociétés comme la prostitution, l’organisation du travail ou encore de l’éducation.

Anna est mariée à Victor Jaclard, qui fut — six mois auparavant — un membre important de la Commune de Lyon avant de s’illustrer lors de la Commune de Paris.

Suite à l’écrasement de la Commune lors de la semaine sanglante, Sofia retourne à Berlin travailler avec Weierstrass.

En l’honneur de sa sœur Anna décédée à Paris d’une opération faisant suite à un cancer, elle écrit un livre intitulé Souvenirs d’enfance, dans lequel elle évoque leur enfance à Bilbino. En 1890, elle publie un roman partiellement autobiographique, dans lequel elle expose ses opinions politiques. En collaboration avec Anne Charlotte Leffler, la sœur de Gösta Mittag-Leffler, elle écrit des pièces de théâtre.

Source : Wikipédia.

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