Le Mérinos.
Le mérinos est une race ovine originaire d’Espagne élevée principalement pour sa laine. Dès 1801, Napoléon Bonaparte, Premier Consul lança un vaste projet d’élevage, visant à la production en quantité, à la fois bouchère et lainière, pour s’affranchir du quasi-monopole anglais du coton.
La race des mérinos est championne du monde de la production lainière. La laine de mérinos est surtout recherchée pour sa finesse (exprimée en microns) et sa blancheur, laquelle provient d’un fastidieux processus de croisements de moutons à travers les siècles, faisant des moutons mérinos une race dite « pure ». En effet, contrairement à la croyance populaire, la laine n’est pas toujours blanche, mais se matérialise plutôt en une déclinaison de couleurs variant entre le crème, le gris, le beige, le brun et le noir. De nos jours, 90 % de la laine mérinos utilisée par l’industrie de la mode vient d’Australie. Des années 1990 à l’aube de l’an 2000, le prix de la laine est au plus bas, à cause de surstocks importants ; depuis, il ne cesse de remonter alors que le pays maitrise sa production. Les trois quarts de cette production sont traités en Chine et les meilleurs lots en termes de qualité partent en Italie.
Trois-quarts des fermiers australiens pratiquent, de façon routinière, le mulesing.
Le mérinos trouve son origine en Asie Mineure. Introduit en Afrique du nord par les Phéniciens, il est implanté en Espagne, dans l’Al-Andalus, à la fin du XIIe siècle, par les Maures. Le royaume espagnol conserve un véritable monopole des laines fines jusqu’au XVIIIe siècle, période qui voit la race introduite dans plusieurs pays dont la France à l’initiative de Daubenton dans la région de Montbard, à la veille de la Révolution, où les croisements de béliers mérinos avec des brebis locales donnent une race métisse Mérinos. Les colonies australiennes reçoivent des mérinos d’Espagne à la fin du xviiie siècle, et par l’acclimatation de cette race et la sélection, créent la race mérinos moderne.