Ville de Biskra (Algérie).

iskra (anciennement Biscra , en arabe : بسكرة, en tamazight : ⴱⵉⵙⴽⵔⴰ) est une commune du Nord-est du Sahara algérien, chef-lieu de la wilaya de Biskra, située à 400 km environ au sud-est d’Alger.

Capitale des Zibans et premier pôle urbain saharien, la ville comptait 205 608 habitants en 2008 et se place au 10e rang au niveau national. Elle est située sur un point stratégique, car elle est la porte du désert du Sahara.

La ville est entourée par les monts du Zab. L’activité agricole est très présente, notamment pour la culture des dattes. Localisée au début du désert du Sahara, Biskra possède un climat désertique chaud.


Les traces de présence humaine dans la région de Biskra, remontent approximativement à 1 000 ans avant J.-C. Biskra et la région des Ziban, alors nommée la « Gétule », faisaient partie de l’empire numide proclamé par Massinissa.

Les Romains ont établi dans la région une ville fortifiée, appelée Vescera, chargée de surveiller les Aurès. La ville est née de la sédentarisation de la tribu de Vescera/ Bescera. Elle est aussi appelée Ad Piscinam, en référence à une source (Hammam Essalihine).

L’oasis de Biskra constitua une étape sur les parcours commerciaux nord-sud depuis l’Antiquité et, sous l’Empire romain, un des points des limes délimitant l’Empire au sud18. Vescera s’est développée et devient durant la période chrétienne, le siège d’un évêché, celui de Bescera. Le nom des Besceri est identifiable avec la tribu gélule des Misiciri. Au ve siècle, les Vandales, qui s’en emparent, exilent son évêque, Optat de Vescera.

Pendant l’ère musulmane, la ville est le siège de Koceïla qui est le commandant des Awerbas et avaient également le pouvoir avec les Chaouis et les Zénètes. Et après ce litige, la ville sera sous le contrôle des Omeyyades.

Le conquérant arabe Oqba ibn Nafi est mort dans les environs de la ville. Une mosquée sera érigée à l’endroit de son décès et elle portera son nom (la mosquée de Sidi Okba). Le rayonnement commercial et culturel de Biskra continuait de s’affirmer avec la conquête musulmane. Au début de la période islamique, la région du Zab connaît la diffusion du courant ibadite.

Dès le IXe siècle, Biskra devient un centre important grâce au commerce saharien. Elle supplante Tobna et devient le centre actif d’une province et la concurrente directe de Sedrata. La ville est gérée par un conseil administratif au sein duquel siègent les représentants des principales familles. Après les Fatimides, Biskra et sa région passèrent ensuite sous le contrôle des Hammadides. Sous les Hammadides, elle est autonome avec un conseil de cheikh où deux familles se disputent la prééminence: les Banou Rummān et les Banou Sindi.

L’arrivée des Arabes hilaliens au XIe siècle, provoque la formation d’une nouvelle carte socio-religieuse dans la région et contribue à arabiser les autochtones22. Ils occupent les lieux puis les Almohades vont les en chasser au début du xiie siècle et y imposer leur domination. C’est à cette époque qu’elle supplante Tobna et définitivement Tabouda.

Au XIe siècle, Al-Bakri qui décrit son bel aspect et sa prospérité, ses remparts et la richesse de son oasis, écrit que les habitants de Biskra sont des convertis au malikisme et que sa région était peuplée de Berbères Sadrâta et Maghraouas, et le mentionne comme une étape nécessaire de la route d’Oran à Kairouan. Au XIIe siècle, Al Idrissi situe Biskra sur eux grands axes, le premier Est-ouest et le second nord-sud, de Bougie à Tobna.

Biskra était reliée aux réseaux juridiques et son apparition dans le corpus juridique malikite de la fin du Moyen Âge marque la disparition totale de l’ibâḍisme du Zâb. C’est à la fin du XIIIe siècle que Biskra est dotée d’une citadelle. Au XIVe siècle, elle atteint son apogée politique mais aussi économique. On y reçoit les ambassadeurs du Mali pour traiter des affaires, et ce, malgré la concurrence de Ouargla et Touggourt.

Biskra s’impose au XIVe siècle comme la véritable capitale du Zab, sous la famille des Béni Mozni, qui s’appuyaient tour à tour sur les différentes dynasties du Maghreb et les tribus nomades du Sahara pour imposer leur hégémonie. En effet, elle devient la capitale d’une principauté pratiquement indépendante et prospère. Les Béni Mozni s’allient aux souverains de Béjaïa, de Tlemcen ou de Fès.

À la fin du XVe siècle, Biskra et le Zab deviennent le fief des nomades arabes Dawāwida. La ville fut occupée par les Turcs au XVIe siècle, à la suite des deux expéditions de Hassan Agha en 1542 et de Salah Raïs en 1552, viennent y établir une garnison et y construire un fort.

Le beylik de l’Est s’appuie sur Biskra pour s’assurer le contrôle de la région. Hassan Agha donne à Ali Bou Akkaz, le titre de Cheikh El Arab avec le commandement des tribus du Zab. Pendant toute l’époque ottomane, la ville et les Ziban étaient dominés par deux grandes familles, les Benganah et les Bouakkaz, qui s’y disputaient le pouvoir8. En 1680, une épidémie de peste provoque le décès de 7 000 personnes. Des Biskris vivaient dans l’agglomération algéroise, notamment dans les gourbis de Bab-Azzoun, et occupaient des métiers tels que ceux de portefaix, d’agent de police ou de vidangeur.

Biskra est occupée par le duc d’Aumale le 4 mars 1844. À l’arrivée des Français, Ahmed Bel Hadj, le représentant d’Abdelkader dans l’oasis, s’était replié avec ses hommes. Les habitants se révoltent ; dès 1844, la garnison française est massacrée. L’émir Abd El-Kader dirige tout le Zab. Le mouvement va s’étendre à la région des Zaatchas. Les Zaatchas se révoltent sous la direction du cheikh Bouziane. Une « ville française » se développe à côté de la « ville arabe ».

Les Ben Gana sont restés la famille la plus influente et ont occupé la plupart des postes de commandement de la région. Quelques Juifs vivaient dans la ville vers 1960. La plupart de ses membres étaient originaires de la ville ou de ses environs : Ouled Djellal, Tolga, Sidi Okba ou El Oued. Certains vivaient de la même manière que les musulmans, et certains étaient aussi agriculteurs, producteurs de dattes, notamment dans l’oasis de Gharta. La nouvelle synagogue construite dans les années 1950 fut changée en chambre de commerce lors de l’indépendance.

Dans le cadre de l’organisation du Front de libération nationale, Biskra fait d’abord partie de la Zone 1 (Aurès) sous la direction de Mostefa Ben Boulaïd ; à partir du congrès de la Soummam (août 1956), elle relève de la Wilaya VI (Sahara). Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, le poste de police de Biskra est attaqué, ce qui marque le début de la guerre d’Algérie. La région joua un rôle important sous la conduite du colonel Si El Haouès.

Source : Wikipédia.

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