Ville d’Ostrava (Tchéquie).

Ostrava, en polonais : Ostrawa, en allemand : Ostrau, autrefois Mährisch-Ostrau) est une ville du nord-est de la Tchéquie, la capitale de la région de Moravie-Silésie et le chef-lieu du district d’Ostrava-Ville. Sa population s’élevait à 283 504 habitants en 2023.

Située à la confluence de deux rivières, au débouché de la Porte de Moravie, ce fut dès l’Antiquité un lieu de passage important. En raison de la richesse de ses mines de charbon, elle fut aux XIXe et XXe siècles un des grands bassins sidérurgiques d’Europe centrale.

Ostrava a été nommée d’après le fleuve Ostrá aujourd’hui appelé Ostravice.

Ostrava se trouve à l’extrême nord-est de la Moravie, à l’est de la Bohême, entre le bassin des Sudètes et les Beskides, au débouché nord de la Porte de Moravie, col qui formait la frontière historique entre Moravie et Silésie.

Elle est située à une dizaine de kilomètres de la frontière polonaise, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière slovaque et à 276 km à l’est-sud-est de Prague.

Ostrava est aussi à la confluence de la rivière de Lučina et de l’Ostrawitza (Ostravice), qui se déverse à son tour en aval, via l’Oppa (Opava) et la Porubka, dans l’Oder.

La commune est limitée par Dobroslavice, Děhylov, Hlučín, Ludgeřovice et Šilheřovice au nord, par Bohumín, Rychvald, Petřvald et Šenov à l’est, par Vratimov au sud-est, par Paskov, Krmelín et Stará Ves nad Ondřejnicí au sud, et par Jistebník, Klimkovice, Vřesina, Čavisov, Dolní Lhota et Velká Polom à l’ouest.


Ostrava s’est formée à partir de quelques campements à la confluence de l’Ostravice et de l’Oder. La Route de l’ambre, passée la Porte de Moravie, aboutissait en ce lieu. La présence de la tribu slave des Holasici est attestée dans le bassin de l’Ostrava depuis au moins le Xe siècle. La région était auparavant occupée par des Germains, et encore antérieurement par des Celtes.

L’Oder et l’Ostravice ont formé pendant des siècles une frontière naturelle entre Moravie et Silésie. À la confluence de l’Ostravice et de l’Oder, se trouvent sur les deux rives des villages s’appelant Ostrava. La localité de Polska Ostrawa est mentionnée pour la première fois dans les sources écrites en 1229. Moravská Ostrava (Mährisch Ostrau) apparaît en 1267 dans les chroniques, et obtient en 1279 une charte. En 1297, Polska Ostrava doit accepter la construction du château fort des Piast de Silésie. Tout au long du Moyen Âge, de nombreux colons germanophones s’établissent en ville.

La ville de Mährisch-Ostrau brille d’un rayonnement mineur jusqu’à la fin du XVIIIe siècle : en 1794 elle ne compte encore que 1 578 habitants, alors qu’en 1869 sa population atteint 6 881 habitants. Le développement urbain et économique résulte du creusement des premières mines de charbon dans la région à partir de 1763.

En 1828, l’archiduc et cardinal Rodolphe d’Autriche fonde les Forges Rudolf (Rudolfshütte) à Vítkovice. Après son décès trois ans plus tard, ces usines sont rachetées par la suite par le banquier Salomon Mayer von Rothschild et aussitôt rebaptisées en Forges de Witkowitz (Witkowitzer Eisenwerke). Ostrava devient le cœur du bassin sidérurgique et minier de Bohême.

Selon les recensements, la population passe de 13 448 habitants (1880) à 19 240 (1890), puis à 30 116 (1900) et 36 754 (1910). Toute la région connaît d’ailleurs la même explosion de peuplement : de 18 711 (1843) la population bondit à 186 613 en quelques décennies (1910). Un tel bouleversement s’explique par un exode rural massif, non seulement depuis les campagnes moraves, mais aussi et peut-être surtout de Galicie, l’unité de nationalité facilitant la chose. Cet exode s’accompagne de troubles sociaux et de difficultés socio-économiques sérieuses.

Mährisch-Ostrau est rattachée à la Marche de Moravie et Polnisch-Ostrau au duché de Silésie.

Jusqu’en 1918, la ville de Mährisch Ostrau – Moravska Ostrava (nom bilingue seulement après 1867) fait partie de la monarchie autrichienne (empire d’Autriche), puis Autriche-Hongrie (Cisleithanie après le compromis de 1867), chef-lieu du district de même nom, l’un des trente-quatre Bezirkshauptmannschaften en Moravie8. Polnisch Ostrau – Polska Ostrava est en revanche dans la Silésie autrichienne, district de Freistadt – Frysztat (Fryštát). Cette ville nouvelle n’eut son bureau de poste qu’en 1884.

De 1919 à 1939, elles sont rattachées à la Tchécoslovaquie, la partie orientale de la ville prenant le nom de Slezská Ostrava (Ostrava-de-Silésie). Au 1er janvier 1924, les faubourgs de Mariánské Hory, Přívoz et Vítkovice, ainsi que trois autres communes (Hrabůvka (Petit Grabau), Nová Ves (Neuville) et Zábřeh nad Odrou sont incorporées à Moravská Ostrava.

De 1939 à 1945, Mährisch-Ostrau et Schlesisch-Ostrau, en tant que villes du Protectorat de Bohême-Moravie, sont annexées au Reich allemand. En 1941, Mährisch Ostrau et Schlesisch Ostrau sont officiellement réunies. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le bassin industriel est une cible privilégiée des attaques aériennes alliées.

Le 30 avril 1945, les unités du quatrième front ukrainien du général Andreï Ieremenko libèrent la ville.

En 1945, les quartiers germanophones sont évacués à la suite des décrets Beneš. Deux cents prisonniers allemands sont exécutés11. Les quartiers sont repeuplés par ceux que les autorités appelèrent « rapatriés » : des familles venant du sud de la Moravie, de Slovaquie, et des Roms.

Avec la dissolution du CAEM, les industries chimiques et métallurgiques, déjà affectées par les mesures anti-pollution, sont frappées par la crise. La fermeture du dernier puits d’extraction de charbon, à Přívoz, a lieu le 30 juin 1994. Les hauts-fourneaux de Vítkovice s’éteignent le 27 septembre 1998.

 

Source : Wikipédia.

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