Ville de Skikda (ex Philippeville) (Algérie).

Skikda (en arabe : سكيكدة ; en berbère : ⵙⴽⵉⴽⴷⴰ), anciennement Philippeville pendant la période coloniale française, est une commune algérienne située en bordure de la mer Méditerranée, à 471 km à l’est d’Alger, dans la wilaya de Skikda. Elle est le chef-lieu éponyme de la wilaya de Skikda et de la daïra de Skikda.

La population de la commune de Skikda s’élève, au dernier recensement de 2016 à 320 000 habitants pour l’ensemble de l’agglomération.

Skikda est située à 471 km à l’est de la capitale Alger, à 140 km à l’est de Jijel, à 80 km au nord-est de Constantine et à 100 km à l’ouest d’Annaba.

La commune de Skikda est située au nord de la wilaya de Skikda, sur le littoral maritime. Elle est bordée au nord par la mer Méditerranée et est attenante aux communes de Filfila (à l’est), d’El Hadaiek et Hamadi Krouma (au sud) et de Aïn Zouit (à l’ouest et au sud-ouest).

La commune couvre une superficie de 5 200 hectares. Les coordonnées géographiques de la commune au point central de son chef-lieu valent respectivement 36° 52′ 00″ Nord et 6° 54′ 00″ Est.


Cette période sur laquelle on connaît très peu de choses se compose de deux âges : la préhistoire et la protohistoire. Le premier âge se traduit par l’existence d’un ensemble de vestiges qui ont été recensés dans les localités de Tamalous et de Kerkera, dans la zone ouest du bas massif, ainsi qu’à Souk Lihoud, près de Bounaghra, dans la presqu’île de Collo. Ces vestiges sont représentés par des monuments mégalithiques importants. Il s’agit, en l’occurrence, de dolmens, monuments datant de l’ère néolithique (20 000 ans av. J.-C.). On y trouve également des grottes anciennes. Quant au second âge, la protohistoire, qui représente en fait l’aube ou le début de l’ère historique, elle a été décrite par l’historien français : Stéphane Gsell (1864-1932) qui lie cette période à une peuplade qui avait élu domicile dans cette région et que des sources latines auxquelles il a été fait référence appelaient les Gutuma. II s’agit en fait des Kutama, une tribu berbère dont les limites territoriales occupaient, selon le sociologue et historien: Ibn Khaldoun, l’axe Béjaïa, Annaba et Baghaï, dans les Aurès.

Ancien comptoir phénicien fondé durant l’extension de la civilisation des Phéniciens au-delà de leurs frontières originelles. Sa création se situe à l’arrivée de ces derniers sur les côtes de l’océan Atlantique vers 2 000 ans av. J.-C.

Entre les XIIe et XIe siècles avant notre ère, virent le jour les comptoirs de Rusucade (Skikda), Chullu (Collo), Tsaf-Tsaf et Astora (Stora), tous quatre faisant partie de l’actuelle wilaya de Skikda. Le comptoir de Tsaf-Tsaf fut érigé à proximité de l’ancienne embouchure de l’actuel Oued Zeramna, non loin de l’actuelle gare ferroviaire et de la place du 1er novembre, au pied de cet autre comptoir qu’est Rusucade, appellation phénicienne composée de deux mots « Rus » désignant le cap, et « Ucade » (prononcé Oucade) signifiant feu, le tout donnant ainsi une traduction littérale de « cap du feu ».

Cette signification étymologique se retrouve également dans deux autres villes côtières auxquelles les Phéniciens donnèrent les noms de Rusazir (Azeffoun) et Rusuccum (Dellys). Les phares n’existant pas encore, le premier ayant été édifié par les Grecs d’Alexandrie, en Égypte, sur l’Île de Pharos sous le règne de Ptolémée II Philadelphe au iiie siècle avant notre ère, les Phéniciens allumaient chaque soir un brasier sur le promontoire de Rusucade afin de diriger vers Astora les navires venant de l’Est. II faut dire que du fait de sa position altitudinale avantageuse car plus élevée que les autres promontoires environnants, Rusucade était l’emplacement idéal pour accueillir le phare.

D’ailleurs, à ce propos, notons qu’en berbère “Askad” désigne le belvédère et Skikda signifierait donc le belvédère d’où l’on peut admirer la beauté de la baie de Stora. Pour sa part, Tsaf-Tsaf désigne également le nom de l’antique Zeramna. Tout cours d’eau bordé de saules est appelé par les Phéniciens Tsaf-Tsaf (Saf-Saf en arabe). À cette époque (antiquité), beaucoup plus loin en amont, et la plaine alluviale actuelle située entre Merdj Eddib et Ben M’hidi n’existait pas encore, un lagon ainsi que d’immenses marécages que finira par combler la rivière venant des Zerdezas en représentaient le paysage originel.

En outre, à 3 km à l’ouest de Rusucade est localisé le comptoir de Astora dont le mot tire son origine de la racine sémitique « STR » qui signifie « protéger ». Astora désigne également la déesse phénicienne de l’amour et de la beauté, déesse considérée par la même occasion protectrice des navigateurs. Il est, par ailleurs, à signaler que le trait particulier de Astora, qui est aussi un golfe montrant donc une eau toujours calme, renforce la croyance des navigateurs sur le caractère protecteur de Astora, car les protégeant, ainsi que le port, des vents violents de direction nord-ouest soufflant sur la région.

Rusucade connut un développement important sur tous les plans à telle enseigne qu’il devint le centre névralgique des activités commerciales autour duquel perlaient notamment Chullu et Tsaf-Tsaf. Actuellement, il ne reste plus de cette grande ville phénicienne que quelques vestiges funéraires localisés sur les hauteurs de Stora, à travers les nécropoles de Stora, le djebel de Skikda, antique Rusucade, à proximité du siège de la wilaya, dans un site dominant le golfe.

Durant cette phase d’occupation de Rusucade, les Phéniciens introduisirent l’usage du bronze et du fer ainsi que celui de leurs nombres et de leur alphabet. Ils enseignèrent également aux autochtones de meilleurs procédés de culture de la vigne et leur apprirent à greffer l’oléastre pour donner l’olivier.

En 202 av. J.-C., l’armée du général carthaginois Hannibal est vaincue lors de la bataille de Zama (Tunisie actuelle) dans de violents affrontements qui l’ont opposé à l’alliance scellée entre les Romains dirigés par Scipion l’Africain et la cavalerie numide menée par le chef des Numides Massyles, Massinissa. Tsaf-Tsaf, que les Romains transcrivent Thapsa ou Thapsus, ainsi qu’Astora et Rusucade font partie du royaume numide gouverné par Massinissa et qui s’étend de Vaga (Béja en Tunisie) à la Mulucha (actuelle Moulouya), rivière frontalière avec la Maurétanie turgitane (le Maroc actuel). La capitale de ce royaume est Cirta, qu’on prononce Qurta (quourta), mot d’origine punique signifiant la ville.

Durant cette période, Rusucade connut un niveau de développement des plus importants. À cet effet, elle contribua de façon notable à la promotion et l’amélioration des relations commerciales avec le siège principal des Romains, à savoir la grande ville de Rome. Cette coopération bilatérale permit à Cirta de devenir le point nodal de la production agricole qui a atteint un degré d’évolution tel que la capitale du royaume numide constitua pour les Romains le principal centre d’approvisionnement en viandes, huiles, olives et autres denrées alimentaires pour toutes leurs colonies et leur territoire situes à l’intérieur des plaines. Cependant, malgré cette embellie commerciale, la période numide fut caractérisée par une faiblesse clans le réseau routier, problème d’ailleurs que les Romains rencontrèrent lors de l’approvisionnement de leurs colonies situées à l’intérieur des terres qui étaient desservies par de simples chemins de terre non aménagés à travers monts et collines. C’est ce qui poussa les Romains, lors de leur occupation, à développer tout un réseau de maillages routiers, notamment à Rusucade. Seulement, cette coopération numidoromaine est loin d’être un havre de paix, car les intentions belliqueuses des Romains commencèrent à poindre à l’horizon, notamment après la destruction de Carthage en 146 av. J.-C., qui vit les Romains s’intéresser de près au royaume numide afin d’empêcher et de mettre un terme à l’expansion et l’essor de ce dernier.

La grandeur du royaume numide a aiguisé les velléités hégémonistes autour du trône. En 105 av. J.-C., Jugurtha fut arrêté et Cirta devenait la capitale de la nouvelle confédération romaine qui intégra en son sein des villes importantes, à l’image de Colic, Mila et Skikda. Rusucade, devenue Rusicade, et Astora devinrent des colonies romaines et connurent durant cette période un développement économique et commercial important. Conséquence de cette occupation, Rusicade vit son réseau routier se développer à une vitesse vertigineuse et ce, pour drainer les multiples échanges commerciaux qui se font avec les villes alentour et dont Rusicade fut la plaque tournante d’un commerce florissant. Parmi ces routes celle qui relie Cirta au port de Rusicade; la route nord-ouest qui longe le littoral en traversant l’oued Annab et qui rejoint la ville d’Hippone (Annaba); la route en direction de l’est qui plonge dans les villes de l’intérieur pour se bifurquer selon deux autres directions: l’une menant vers Guelma et l’autre menant vers le sud pour atteindre Mila. Plus tard, le général Pompée, rival de Jules César dans la lutte pour le pouvoir, est vaincu avec son allié Juba Ier, roi de Numidie, à Thapsus de l’Afriqua (Tunisie actuelle) en 46 av. J.-C. Ce dernier se donna la mort et son fils Juba II, élevé dans la cour de Rome, fut proclamé roi de Maurétanie à Iol Caesarea (Cherchell actuelle) vers 25 av. J.-C. et marié à Cléopâtre Séléné, fille d’Antoine et de la reine Cléopâtre d’Égypte, à la gloire de laquelle son mari érigeât le monument le « Tombeau de la chrétienne ». Nonobstant les origines numidiennes du roi, ce royaume fut contrôlé par les Romains.

Après donc la victoire de César en 47 av. J.-C., la ville de Rusicade a connu de nombreuses modifications à travers notamment l’extension de la zone portuaire où furent construits de nombreux hangars dans le but de répondre aux besoins sans cesse croissants des activités et des échanges commerciaux.

Par ailleurs, un siècle après l’occupation romaine, Rusicade devint un municipe se gouvernant selon ses propres lois (conformément à la définition même du terme Municipe), mais s’acquittant néanmoins de l’impôt en nature (ou impôt de l’Annone) à destination de Rome. Les habitants des Municipes deviennent progressivement des citoyens à part entière et sont dirigés par un magistrat imposé (praefectus) et des magistrats librement choisis. L’occupation romaine durant plusieurs siècles ne fut pas sans laisser de traces. En effet, de nombreux édifices imposants furent érigés çà et là et dont quelques-uns sont encore visibles à travers des vestiges sauvegardés dans un musée.

À l’origine, la ville de Rusicade était dédiée à l’Astora des Romains, la déesse Vénus, d’où son nom de « Colonia Veneria Rusicade » ou « colonie de Rusicade dédiée à Vénus ». L’âge d’or de Rusicade correspond au règne des Antonins, au iie siècle apr. J.-C., plus exactement entre 182 et 96 apr. J.-C. La ville connut une richesse et une opulence des plus enviables et abritait une population estimée à l’époque à 100 000 âmes, les dimensions du théâtre romain en faisant foi vu qu’il pouvait accueillir 30 000 spectateurs. Il est à noter que le plan des rues de la ville coloniale française Philippeville est superposable à celui de la ville romaine de Rusicade, à une exception près, le Zeramna a cédé la place à la rue Nationale, actuelle rue Didouche Mourad, après avoir été détourné de son lit par les autorités françaises, durant la colonisation, vers le Saf-Saf par le biais d’un canal.

Dans toute ville romaine, il y a une rue principale appelée le « Cardo maximus » et traversée en son centre par le « Decumanus ». Pour Rusicade, le Cardo maximus à une direction nord-sud de part et d’autre du lit du Tsaf-Tsaf ou Thapsus (actuel Zeramna et plus précisément la rue Didouche Mourad) et le Decumanus montre une direction est-ouest et correspond à l’actuelle rue Boudjemâa Lebardi qui traverse la rue Nationale vers le siège de la direction de l’Éducation.

Durant longtemps, Rusicade préserva sa réputation de ville-phare et de centre commercial très important par où transitent de nombreux navires venant de toutes les contrées avoisinantes et lointaines et servit pendant une longue période, avec Stora, de plaque tournante économique dans l’approvisionnement et les échanges commerciaux entre Rome et ses colonies en Afrique du Nord. Mais cette embellie économique et cette relative accalmie connurent une fin tragique avec l’arrivée des Vandales sur les côtes de l’Afrique du Nord.

En 439, à la suite d’une attaque surprise, les Romains furent défaits à Carthage qui tomba entre les mains des Vandales. C’était le début d’une nouvelle ère pour Rusicade, nouvelle mais néanmoins funeste, car l’occupation vandale fut des plus destructrices. C’était le commencement de la fin. En fait, avec l’arrivée des Vandales rien n’a changé, en bien cela s’entend, car ils n’apportèrent aucune amélioration à leurs nouvelles colonies, en général, et à Rusicade, en particulier. Ils ont maintenu en place tous les systèmes de gouvernance et économiques à l’exception du mode de gestion immobilière qui se traduisait notamment par l’expropriation violente des terres fertiles et cultivables. Les actes de répression étaient le lot quotidien des habitants. L’anarchie, la décadence et la dégradation des conditions de vie n’augurent rien de bon et la création de sites militaires était le jeu prisé des Vandales, ce fut d’ailleurs le seul domaine dans lequel ils excellaient. II fut ainsi jusqu’à la destruction de Rusicade, fait du dernier roi vandale fuyant le général byzantin Bélisaire et ce, en 533.

Au terme de la période romaine et vandale, et à la suite des bouleversements qui s’ensuivirent, la région de Rusicade connut de nombreuses tentatives de recouvrement de la souveraineté berbère qui était sous la domination byzantine.

À partir du VIIe siècle, la région fait partie de l’Ifriqiya, elle est tour à tour omeyyade, abbasside, fihride, muhallabide, aghlabide, fatimide, ziride, hafside et ottomane.

L’arrière-pays Skikdi connaît une islamisation à partir de Mila sous le gouverneur omeyyade Abou al-Mouhajir Dinar 674-681. La chute de Carthage aux mains des Arabes (omeyyades), arrive vers 698 sous Hassan ibn Numam al-Ghassani, (692-703), Bone (Annaba) suit vers 699 la région côtière est touchée en même temps, Avec l’avènement de l’islam, la langue arabe est introduite et facilement assimilée car les autochtones maîtrisent déjà l’usage de la langue sémitique punique, parallèlement aux autres langues telles que le berbère et le latin.

D’ailleurs, la nouvelle appellation de Rusicade tire ses origines de l’arabe, donnant Sucaïcada ou Ras Skikda. Les premiers chroniqueurs arabes, dont l’un des premiers à avoir écrit sur les conquêtes arabes lbn Abd El Hakam, rapportent l’appellation au toponyme de Taskikdit. Avec l’arrivée des Ottomans qui dominent longtemps Constantine et Collo, les régions montagneuses échappent plus ou moins et relativement à la domination turque, dont Skikda et Stora.

Les tribus de la région appartenaient autrefois à la tribu berbère des Ketamas (Kutama) qui ont rallié et suivi le calife fatimide Ubayd Allah al-Mahdi al-Fatimi vers l’Égypte où ils fondent le Caire après avoir vaincu Abbassides et Aghlabides, l’histoire des tribus Bani Hilal et Bani Sulaym, mis à part ce qu’en a dit Ibn Khaldoun, n’est retenue dans la région que sous la forme de chants et de poèmes.

Selon le géographe al-Idrissi dans la région entre l’ancienne Collo et Constantine qui correspond au territoire de la wilaya de Skikda, entre la mer et Constantine se trouvaient des populations arabes hilaliennes : « De Constantine au port d’al-Collo, 2 journées, en traversant une contrée fréquentée par les Arabes ». Plus loin l’auteur continue : « D’al-Collo à Constantine, on compte 2 journées, en se dirigeant vers le sud et en traversant un pays occupé par les Arabes »

Les ruines de la ville antique, détruite par les Vandales au Ve siècle de l’ère chrétienne, furent investies par les Français en janvier 1838 lors de la colonisation de l’Algérie peu après la chute de Constantine. Repoussées lors d’une première tentative par voie terrestre en provenance de Constantine, les troupes françaises étaient entrées par la baie de Stora, un ancien comptoir phénicien dont l’histoire remonte à 1000 av. J.-C., devenue plus tard le port de pêche de Skikda, et installèrent leur quartier général sur l’emplacement actuel de l’hôpital, situé en hauteur, pour faire face à la résistance armée des tribus des environs. La ville fut rebaptisée Fort de France du nom du navire qui permit le débarquement des Français dans la baie, puis Philippeville en hommage au roi Louis-Philippe. Elle conservera ce nom jusqu’en 1962.

C’est en négociant avec les tribus hostiles des environs, notamment les puissantes confédérations guerrières des Béni Méhenna et des Béni Béchir, que les Français purent occuper, en premier lieu, une des deux rives de l’oued Saf-Saf (l’antique Thapsus) qui coupe les deux vallées sur lesquelles se trouve la ville actuelle. Les Français négocièrent également les hauteurs de Bouabbaz en échange de la construction de la Mosquée de Sid Ali el-Adib en 1840 sur l’autre versant de la ville faisant face au lieu. La mosquée de Sid-Ali el-Adib, du nom d’un saint d’origine syrienne venu de Béjaïa du nom de Sayyidi Ali al-Adib al-Qaysi, est aujourd’hui la plus ancienne mosquée de la ville.

Lors de son second voyage en Algérie, l’empereur Napoléon III fit escale à Philippeville le 28 mai 1865 ; il y fut accueilli par le maire et le sous-préfet Nouvion.

En 1911, au cours d’une grève de protestation des dockers du port de Philippeville, les ouvriers musulmans lèvent un drapeau turc et un autre, de couleur verte, frappé du croissant et de l’étoile qui est considéré comme l’un des ancêtres du drapeau algérien, pour exprimer leur solidarité et leur fidélité à l’Empire ottoman.

Le 4 août 1914, le port de Skikda est violemment bombardé par un bâtiment de guerre de la marine allemande, le croiseur de bataille SMS Goeben qui arborait un pavillon russe pour faire diversion, dès qu’il fut en position de tir, il le remplace par le pavillon allemand. Les pertes françaises furent de 16 morts et de nombreux blessés. En 1935, le réformateur religieux Abdelhamid Ben Badis visitant la ville y fut mal accueilli. Ce qui a donné naissance au mythe d’une ville dont les enfants auraient été maudits par le célèbre prédicateur.

Durant les années 1920-1930, un prédicateur religieux errant du nom de Ben Aroua émit une série de prophéties sur l’avenir de la ville dont celles, demeurées célèbres dans la mémoire collective, relatives à la guerre et à l’indépendance, à un serpent métallique dont les origines se perdent dans les sables du désert et la tête dans la mer, allusion allégorique au pipeline qui relie les champs pétrolifères du Sahara au terminal pétro-chimique, ainsi qu’à la survenue d’une catastrophe de type apocalyptique dont ne seront rescapés que ceux qui se réfugieront sur les hauteurs du Djebel Messiouen situé non loin de la ville.

En 1942, les troupes alliées y débarquent, notamment sur les plages de Jeanne d’Arc (actuellement Larbi Ben M’hidi) où la carcasse rouillée d’un mini sous-marin gît toujours au niveau de la 7e plage. La ville est également la cible de bombardements aériens effectués par des avions-bombardiers italiens et allemands.

La venue des GI alliés suscite l’enthousiasme général des populations musulmanes de la ville. Le 25 juillet 1943, un incident entre un tirailleur sénégalais et des Algériens sert de prétexte à un massacre commis au niveau du quartier arabe (l’actuelle Souika) durant lequel des tirailleurs sénégalais tuent une trentaine de civils algériens. C’est grâce à l’intervention d’un colonel de l’armée anglaise que cesse le massacre dont les victimes sont inhumées en présence du maire de la ville, Cuttoli, et des principaux notables européens et musulmans.

Philippeville a été décorée, le 28 février 1950, de la croix de guerre 1939-1945 (France) avec étoile d’argent20 par Marcel-Edmond Naegelen, gouverneur général d’Algérie, en place à l’époque.

Au cours de la Guerre d’Algérie (1954-1962), Skikda fut le théâtre d’atroces massacres : le 20 août 1955, une série d’attaques menées par des unités de l’Armée de libération nationale (ALN), sous la responsabilité de Zighoud Youcef et de Lakhdar Bentobal a massacré des cibles européennes, parfois dans d’horribles souffrances. Des enfants, certains de moins de 3 ans, sont égorgés, ou fracassés contre les murs, les femmes sont violées. En tout on dénombre plus d’une centaine de morts ces massacres touchent aussi des notables musulmans au voisinage et dans la ville entraîne de terribles représailles de la part des milices armées constituées par le maire, des forces de commando-parachutistes et de bérets rouges de l’armée française dont l’école était située à Jeanne d’Arc (7 km de la ville) et des milices armées constituées d’extrémistes pieds-noirs.

Les militaires tiraient à vue sur tous les hommes de 14 à 70 ans. Ceux qui ne furent pas sommairement exécutés sur place furent rassemblés et emmenés au stade municipal (aujourd’hui Stade du 20 août 1955) où ils furent massacrés et ensevelis dans des fosses communes recouvertes à la chaux vive tandis que des hameaux (notamment le Béni-Melek) subissaient des pilonnages massifs à l’artillerie et des bombardements aériens.

Le militant anticolonialiste Daniel Guérin estimait le nombre des victimes algériennes dans la ville de Skikda à 2 000. Les recherches récentes évaluent le nombre des victimes du côté des insurgés pour l’ensemble du Constantinois entre trois et cinq mille morts9.

En 1962, la ville de Skikda connut un exode de la population européenne (pieds-noirs) vers la France. Durant les années 1950, mais plus particulièrement à partir des années 1960 et 1970, la ville connut un afflux massif de populations rurales (mais également celles en provenance d’autres régions aussi lointaines qu’Oran) à la recherche d’emplois dans le secteur tertiaire puis dans le domaine pétrolier; ce qui a eu pour effet de recomposer totalement les structures sociales et démographique de la ville. Le même phénomène s’accentua au cours des années 1990 durant lesquelles les populations fuyant l’insécurité, vinrent s’établir dans les grandes agglomérations urbaines.

Source : Wikipédia.

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