Ville de Médéa (Algérie).

Médéa (en arabe : المدية, en tamazight : ⵍⵎⴷⵉⵢⵜ) est une commune algérienne, chef-lieu de la wilaya de Médéa.

Capitale du Titteri, elle est située à 90 km au sud-ouest d’Alger. Médéa est refondée au xe siècle par Bologhine ibn Ziri, elle devient au xvie siècle le siège du beylik du Titteri. La commune compte 138 355 habitants en 2008.

Médéa, à 981 m d’altitude, est une ville de montagne de l’Atlas tellien. Capitale de la région montagneuse du Titteri, elle est située dans une dépression entre le massif de l’Ouarsenis au sud et l’Atlas blidéen au nord, au pied du djebel Nador qui culmine à 1 108 m d’altitude. La ville est bâtie en amphithéâtre sur un plateau incliné.

La commune se trouve au nord-ouest de la wilaya. La ville est située à 90 km au sud-ouest d’Alger, à 48 km à l’est de Khemis Miliana, à 24 km au sud de Blida et à 42 km au nord de Ksar el Boukhari.


Médéa occupe l’emplacement d’un établissement romain, Lambdia. Des indices matériels témoignent de l’emplacement de la ville de Médéa sur un établissement romain tel que l’aqueduc et des objets archéologiques découverts après la conquête française. Le site de Médéa a été choisi pour la fondation d’un camp militaire et la construction d’un rempart défensif. Cet établissement reliait Berrouaghia à Miliana, selon le parcours de crête secondaire.

Médéa est refondée par Bologhine ibn Ziri au Xe siècle, en même temps que sont créées Alger et Miliana. Elle joue un rôle important au Moyen Âge.

Selon Ibn Khaldoun, ce territoire était habité par la tribu sanhadjienne des Lamdiyya, dont le nom survit dans l’ethnique Lemdānī que portent les personnes originaires de Médéa. Il mentionne que la région de Médéa comme celles d’Alger, Blida et M’Sila font alors partie du territoire de la grande confédération des tribus berbères sanhadjas, devenues très puissante sous Ziri ibn Menad qui réussit à les unifier au Xe siècle. Mais épuisées par des luttes incessantes contre les Berbères nomades (les Zénètes et les Almoravides à l’ouest) et le harcèlement des tribus nomades arabes au sud, les tribus ne peuvent résister au coup final que leur portent les Almohades.

Puis un gouverneur zianide est installé dans la ville, dès le règne de Yaghmoracen Ibn Ziane. Léon l’Africain la décrit comme une ville fertile, riche grâce à son commerce.

Après avoir pris Alger en 1516, Arudj Barberousse occupe Médéa en 1517 et y installe une garnison d’infanterie turque avec quelques cavaliers andalous émigrés d’Espagne. Dans le cadre de la régence d’Alger, Médéa devient la capitale du beylik du Titteri, l’un des quatre provinces de la régence, résidence des beys, sous Hassan Pacha en 154821. Les beys n’exerçaient toutefois aucune autorité sur les habitants de la ville qui étaient soumis à un ḥākim.

Malgré son rôle de capitale régionale, la ville avait une importance moyenne. Son originalité lui vient de sa fonction économique, en tant que grand centre d’échanges. Elle était la dernière étape des caravanes venant du Sud et la zone de contact entre deux économies complémentaires : celle du Tell et celle des Hautes Plaines. Par ailleurs un groupe de commerçants très actifs assuraient le ravitaillement de l’ensemble de la population du Titteri en produits de provenance d’Alger. Comme Blida, elle doit son essor à la culture des arbres fruitiers, développée surtout par les musulmans andalous. Marmol voyageur du xviie siècle, parle de ce commerce et de l’abondance en blé et en troupeaux. Le commerce a influé sur le niveau de vie des habitants qui possédaient de belles maisons et une mosquée splendide.

La ville était peuplée par hadars, des kouloughlis et des Turcs surtout des retraités. Le quartier élevé appelé Dakhla, était habité par les kouloughlis et abritait les bâtiments administratifs et militaires. La ville basse composée des maisons plus anciennes et de bâtiments d’utilité publique, était habitée par le reste de la population. Le nombre des habitants de Médéa est difficile à déterminer de manière définitive. Avant 1839, les estimations des auteurs ne dépassent pas 10 000 habitants. Sa population urbaine aurait subi une régression au début du XIXe siècle. Après 1830, les chiffres oscillent entre 4000 et 7000 habitants22. Le dernier bey, Mostéfa Boumezrag, la dirige de 1819 à 1830, date de la conquête de l’Algérie par la France.

Après la prise d’Alger en juin 1830 par les troupes du maréchal de Bourmont et le retrait d’Hussein Dey, Mostéfa Boumezrag reconnaît d’abord le nouveau pouvoir, puis déclare son insoumission à la suite des exactions commises à Alger, participant dès lors à la rébellion aux alentours de cette ville.

En novembre 1830, le nouveau commandant en chef français, le général Clauzel, qui envisage une conquête facile de l’ensemble du pays, lance une expédition et s’empare de Blida puis de Médéa (22 novembre). Mostéfa Boumezrag réussit à quitter la ville, mais se rend peu après. Clauzel nomme un nouveau bey, Mostéfa ben Omar, lui laissant une garnison française, puis repart à Alger. Dès la fin du mois, Blida doit être évacuée et une colonne de renfort (général Boyer) doit être envoyée à Médéa, attaquée par les tribus de la région. La situation paraissant rétablie, les troupes françaises sont évacuées. Cet échec relatif du général Clauzel est une des raisons de son départ au début de 1831.

La rébellion reprend un peu plus tard sous la direction du fils de Mostéfa Boumezrag, Oulid. En juin 1831, le général Berthezène (nouveau commandant en chef) dirige une deuxième expédition à Médéa le 29 juin ; Oulid Boumezrag refusant l’affrontement direct, Berthezène parcourt la région en détruisant les récoltes, puis quitte Médéa le 2 juillet en emmenant Ben Omar. Cette opération, considérée comme une défaite de l’Armée française, renforce les rebelles. En 1836, une nouvelle expédition, sans résultats est menée.

Le traité de la Tafna, conclu en 1837 entre le maréchal Bugeaud et l’émir Abd el-Kader, accorde à celui-ci, entre autres, le contrôle de la province du Titteri. Médéa devient donc une des capitales de l’émirat d’Abd el-Kader. Sa population est à l’époque voisine de 5 000 habitants. Il confie le beylik à son frère Mustapha.

En 1840, l’armée française reprend possession de Médéa. La ville subit à chaque expédition, les mêmes ravages et sa population est contrainte de se déplacer lors de son occupation définitive. En 1850, Médéa abrite l’une des trois « médersas » créées par les autorités coloniales, les deux autres sont situées à Constantine et Tlemcen ; peu après elle est transférée à Alger.

Dans les années 1950, le Larousse du xxe siècle qualifie Médéa de jolie ville dont la région prospère est riche en produits agricoles comme les vins, les céréales, les asperges et les olives.

En 1956, elle devient le chef-lieu du département de Médéa, qui correspond à l’ancien arrondissement du même nom du département d’Alger.

Source : Wikipédia.

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