Le collège Sainte-Barbe (Paris).
Le collège Sainte-Barbe fut fondé le 1er octobre 1460… et subsista jusqu’à l’aube du XXIème siècle. Il perdura presque au même emplacement pendant prés de 539 ans sur la Montagne Sainte-Geneviève, dans le cinquième arrondissement de Paris.
Une querelle historiographique entre ceux qui ont écrit une histoire de Sainte-Barbe est née quant à son fondateur. Il semblerait qu’en 1430, Jean Hubert ait ouvert une pension dans l’hôtel des Coulons. Puis, trente ans plus tard, c’est dans l’ancien hôtel des Chalons, rue de Reims, que Geoffroy Lenormand, professeur réputé du collège de Navarre, achète à l’abbaye de Vézelay ses bâtiments. Il s’entoure de maîtres capables d’appliquer les méthodes qui avaient fait sa réputation et, pour fonder sa pension, se passe de dotation. Le nom qu’il donne à son institution est également une singularité pour l’époque : Sainte-Barbe. Les collèges portaient en effet jusqu’alors les noms des provinces ou des pays qui les avaient dotés et dont ils recevaient les boursiers. Le collège de Lenormand, lui, n’a pas de dotation, et se propose de recevoir les élèves, non pas d’une province mais de toutes les provinces. Lenormand place alors sa pension sous l’invocation de la vierge savante qui, dans la discussion, avait triomphé des plus habiles défenseurs du paganisme grec. Le succès de Sainte-Barbe est si rapide que les familles des parlementaires y envoient leurs enfants, et le roi du Portugal lui confie une colonie de cinquante élèves. Le collège jouit alors d’un grand renom et l’effectif s’accroît. Dès sa quinzième année, il a ainsi dû demander la jouissance de l’hôtel des Coulons, acheté par Jean Hubert, que le collège annexe seulement définitivement en 1556.
La querelle vient de là : certains donnent la priorité à Jean Hubert qui a été le premier à acheter le terrain ; d’autres à Geoffroy Lenormand qui a donné à l’institution le nom qui lui est resté. C’est ce dernier que le collège garde en mémoire comme fondateur de l’institution.