Sebastiano Ricci, peintre.

Sebastiano Ricci, né le 1er août 1659 à Belluno, en Vénétie et mort le 15 mai 1734 à Venise, est un peintre italien baroque de la fin du xviie et du début du XVIIIe siècle, formé à Venise.

Il travailla dans de nombreuses villes d’Italie, mais aussi à Londres, aux Pays-Bas et à Paris.

Il est reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris en 1718.

Son voyage à Londres entre 1712 et 1716 permit l’importation du baroque en Angleterre.


Fils de Livio et d’Andreana, Sebastiano Ricci est baptisé à Belluno le 1er août 1659. En 1671, il serait apprenti à Venise de Federico Cervelli. Selon Tommaso Temanza (1705 – 1789), par contre, il aurait eu comme premier maître Sebastiano Mazzoni. Il est tout à fait probable qu’il fut, en premier, l’élève de Cervelli et ensuite de Mazzoni.

Sebastiano Ricci, qui travaillait en 1678 dans un petit atelier du Rialto, aurait mis enceinte une jeune fille et, pour éviter de l’épouser, aurait cherché, sans y réussir, à l’empoisonner. Emprisonné et par la suite libéré grâce à une « noble personne », probablement appartenant à la puissante famille Pisani, il s’installe à Bologne.

Là, domicilié dans la paroisse Saint-Michel du Mercato di Mezzo, il reçoit la commande, le 28 septembre 1682, d’une « Décapitation de Saint Jean  Baptiste », venant de la confraternité de Saint Jean des Florentins pour leur chapelle.

Le 9 décembre 1685, il passe contrat avec le comte de San Secondo, à côté de Parme, pour le décor de la chapelle de la Vierge de Serraglio qu’il complète, avec la collaboration de Ferdinando Bibiena en octobre 1687 pour une rétribution de 4 482 lires.

En 1686, il peint une « Pietà » commandée par le duc Ranuccio Farnèse pour le couvent des Nouveaux Capucins à Parme. Entre-temps, grâce aux bons offices du cardinal Antonio Pignatelli, le futur pape Innocent XII, le peintre épouse la jeune Vénitienne qu’il avait séduite et qui lui a donné une fille.

De 1687 à 1688, il décore les appartements de la duchesse Farnese dans le palais Farnese de Piacenza avec une série de peintures à l’huile représentant « Histoires de Paul III ».

Hercule luttant avec un centaure, 1706 – 1707, Florence, Palazzo Marucelli
Les faits divers rapportent que Sebastiano Ricci avait abandonné sa femme et sa fille en 1688 à Bologne, pour s’enfuir à Turin avec Madeleine, la fille du peintre Giovanni Peruzzini. Là, dénoncé, il est arrêté et condamné à mort. Gracié par l’intervention du duc de Parme, il est libéré et banni de Turin. Il profite évidemment des faveurs du duc Ranuccio Farnese, car, le 2 mars 1691, il lui accorde une « patente de familiarité », une sorte de lettre de recommandation, et lui alloue une pension mensuelle de 25 couronnes : en avril de cette année-là, avec ces moyens, il est logé au Palais Farnèse à Rome.

Les documents romains ne rapportent que les vicissitudes de la commande, donnée en 1692 à Sebastiano Ricci, de copier le « Couronnement de Charlemagne » de Raphaël au Vatican, pour le compte de Louis XIV, terminé seulement en 1694, à cause de la difficulté pour reproduire le dessin de Raphaël, et ensuite disparu. Les circonstances de la mort de son protecteur Ranuccio Farnese en décembre 1694 auraient poussé Sebastiano Ricci à quitter Rome pour Milan où, du reste, il avait déjà obtenu la commande pour réaliser des fresques dans la chapelle de l’église San Bernardino alle Ossa, œuvre terminée en novembre 1695.

Le 22 juin 1697, le comte Giacomo Durini charge Sebastiano Ricci, désigné dans le contrat comme « célèbre peintre » de peindre le retable « Théodolinde fonde la basilique » du Dôme de Monza. À partir de 1698, Sebastiano Ricci se trouve à Venise mais travaille aussi à Padoue, où, dans l’église Sainte Justine, il inaugure le 24 août 1700 son « Retable de saint Grégoire » et commence à peindre les fresques de la chapelle du Saint-Sacrement.

En 1701, il reçoit commande du géographe vénitien Vincenzo Maria Coronelli du retable l’« Ascension » à insérer au plafond de la sacristie de la basilique des SS Apostoli à Rome. L’année suivante, il est à Vienne au château de Schönbrunn où il peint une fresque au plafond du salon Bleu, l’« Allégorie des Vertus cardinales » qui illustre l’éducation du futur empereur Joseph Ier et qui représente une figure allégorique l’« Amour de la Vertu » qui détourne le prince des plaisirs de Vénus avant de parvenir au trône où l’attendent la « Gloire » et l’« Éternité ». À Vienne il reçoit également la commande d’une « Ascension » de l’électeur de Saxe, Frédérique Auguste II, converti au catholicisme pour garantir la succession à la couronne de Pologne.

En 1704, il exécute à Venise les retables des saints Procole, Fermo et Rustico pour le Dôme de Bergame et de la « Crucifixion » pour l’église florentine San Francesco de Macci, aujourd’hui aux Offices.

Rencontre de Vénus et d’Adonis, 1707, Firenze, Palazzo Pitti. Entre l’été 1706 et le 25 octobre 1707, il est à Florence où il développe un vaste ensemble décoratif, le plus grand de ceux qui nous sont restés du peintre, dans le Palazzo Marucelli-Fenzi. Les fresques se situent dans cinq salles au rez-de-chaussée du palais : dans les deux premières, elles célèbrent la victoire de la « Paix » sur la « Guerre » et du « Vice » sur la « Vertu », dans les deux suivantes, le triomphe de la « Chasteté » sur la « Passion » et de la « Sagesse » sur l’« Ignorance », et dans la cinquième, la salle d’« Hercule », il célèbre les « Travaux » du héros, présentés comme un exemple de vertu morale et civique.

De 1724 à 1729, il travaille intensément pour la Maison de Savoie. En 1724 il peint la « Répudiation d’Agar » et « Salomon adorant les idoles », en 1725 la « Vierge en Gloire ». En 1726, il envoie à Turin « Susanne devant Daniel » et « Moïse faisant surgir l’eau du rocher ». Admis en octobre 1727 à  l’Accademia Clementina de Venise, il remercie le peintre Giovanni Battista Piazzetta d’une lettre dans laquelle il rappelle son apprentissage dans les écoles de peinture « savantes » de Bologne.

Le 12 janvier 1730 il dicte son deuxième testament – un premier testament date du 12 novembre 1718 – et le 21 meurt son neveu Marco Ricci. Il rédige un autre testament le 18 décembre 1732. Il termine le « Festin de Baldassarre » et « Esther devant Assuérus » pour le palais royal de Turin. Aujourd’hui, ces deux œuvres sont, toutes deux, au palais du Quirinal.

Il finit en 1734 sa dernière œuvre importante, l’« Ascension » de l’église Saint-Charles à Vienne, commande de la cour de Vienne : « la toile rapidement installée, il y mit la main, ne la leva plus jamais jusqu’à ce qu’il la voit finie, une fois achevée, il recueillit la pleine satisfaction, non seulement de Sa Majesté Christianissime, mais aussi de toute la noblesse, de tous les professeurs et intendants ».

Il n’aura pas le temps de recevoir ses honoraires : le 12 mai 1734, dans une annotation à son testament, il confirme son épouse comme unique héritière « puisqu’il n’avait pas de fils ». Malade, il survit à une opération  chirurgicale, mais meurt le 15 mai.

Source : Wikipédia.

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