Louis XIV, roi de France dit “le roi soleil”

Monarque absolu pendant 54 ans, le Roi-Soleil laisse une France rayonnante, comme en témoigne le château de Versailles. Son règne est marqué par la Fronde, les guerres et les femmes.

Roi de 1643 à 1715, Louis XIV est né le  5 septembre 1638 à Saint-Germain-en-Laye, et décédé le 1er septembre 1715 à Versailles. Au cours d’un règne personnel de 54 ans, le rayonnement du “Roi-Soleil” a su apporter à la France un immense prestige au sein de l’Europe. Malgré les guerres et les crises financières, il s’est toujours efforcé de protéger et d’enrichir son royaume, tant sur les plans économique et géographique que culturel. Le “Roi-Soleil”, grand monarque absolu, laisse le souvenir d’une France rayonnante, comme en témoigne le splendide château de Versailles.

Louis XIV est né à Saint-Germain-en-Laye en 1638. Ses parents, Louis XIII et Anne d’Autriche, attendaient désespérément la naissance de leur premier enfant depuis plus de vingt ans. Surnommé “Dieudonné”, le futur roi était donc plus que désiré. Mais seulement cinq ans plus tard, Louis XIII décède, laissant seuls son fils et sa femme. Cette dernière obtient alors la régence du pays, aidée de Mazarin, tandis que Louis XIV devient roi de France. L’éducation du roi est prise en charge par Mazarin, lequel influence considérablement le jeune enfant. Il lui trouve plusieurs grands précepteurs, mais Louis XIV n’est pas un élève très assidu et préfère des activités plus concrètes, telles que la danse, l’art ou la stratégie militaire.

D’un point de vue général, l’enfance du Roi n’est pas très heureuse, profondément marquée par les événements de la Fronde. A partir de 1648, le parlement et la haute noblesse, puis le prince de Condé se révoltent contre le pouvoir, obligeant la famille royale à fuir, sous les affronts et la violence. Anne d’Autriche regagne finalement la capitale en octobre 1652, puis rappelle Mazarin en 1653, mettant un terme aux insurrections.

Témoin des événements, le jeune Louis XIV en est quelque peu traumatisé. C’est sans doute la raison pour laquelle il mènera plus tard un règne absolutiste, affaiblissant toujours le pouvoir de la noblesse. Le 7 juin 1654, il est sacré roi à Reims mais préfère, pour l’instant, laisser les rênes du royaume entre les mains de Mazarin. Pendant ce temps, il parfait son initiation militaire auprès de Turenne. En 1659, la guerre franco-espagnole prend fin avec la signature du traité des Pyrénées. En respect de l’une des closes de cet accord, Louis XIV épouse Marie-Thérèse d’Espagne en juin 1660.

Mazarin meurt en 1661, laissant au roi le pouvoir. Ce dernier décide de régner seul, sans Premier ministre. Cette décision d’un pouvoir absolu et centralisé ne l’empêche pas de s’appuyer sur des hommes de confiance, dont il sait s’entourer et qui sont principalement issus de la bourgeoisie. Plusieurs conseils, tels que celui des finances, à la tête duquel sera placé Colbert, guident le jugement du roi. Comme pour montrer sa détermination et inspirer le respect parmi ses hommes, Louis XIV fait arrêter et condamner le surintendant des finances, Fouquet.

De même, le roi s’applique à organiser un réseau d’intendants afin d’être informé de tous les événements du royaume, tant économiques qu’humains. Les parlementaires perdent leur pouvoir d’autrefois, désormais limité au simple enregistrement des édits. Poursuivant cette politique de centralisation, Louis XIV prive les états provinciaux de leur autorité, ou va jusqu’à les supprimer. Le roi se lance dans de grandes réformes. Le Code Louis, pouvant s’assimiler à un code civil, est promulgué en 1667, le Code forestier en 1669, le Code criminel en 1670, l’ordonnance de commerce en 1673 et le Code noir, portant sur l’esc

lavage, en 1685.

 

Louis XIV attache une importance capitale à l’image du royaume. Ce n’est donc pas par hasard qu’il a choisi le Soleil comme emblème. D’une prestance exceptionnelle, il veut que le pays rayonne à tous les niveaux, autant que lui-même. Depuis son enfance, il s’est toujours passionné pour l’art et la culture. Aidé de Colbert, il s’applique à valoriser ce domaine au sein du pays, en fondant tout d’abord l’Académie royale de peinture et de sculpture (1655), puis la Petite Académie (qui deviendra l’Académie des inscriptions et belles-lettres), l’Académie royale d’architecture, l’Observatoire et bien d’autres encore. Louis XIV se fait également le mécène de nombreux artistes, tels Lully, Racine ou Molière.

Parallèlement, Louis XIV applique son désir de grandeur et de rayonnement culturel à l’architecture. C’est ainsi que naissent, entre autres, la colonnade du Louvre, l’hôtel des Invalides et la future place Vendôme. C’est aussi dans cette optique qu’il fait agrandir le château de Versailles et lui donne une splendeur sans pareille. Il en fait le centre du royaume en y installant définitivement la Cour en 1682.

Louis XIV ne conçoit pas son règne sans conquête. Tout commence avec la modernisation de l’armée française, placée sous la responsabilité de Le Tellier puis de son fils, Louvois. Cette totale réorganisation militaire accroît considérablement la force et l’enthousiasme de l’armée. Avec elle, le roi marche tout d’abord vers les Pays-Bas, déclenchant la guerre de Dévolution (1667-1668). Grâce à cette première entreprise, il obtient Lille et une partie de la Flandre. Le conflit est suivi de la guerre de Hollande, qui commence dès 1672 et se conclut en 1678 par la paix de Nimègue. Le roi détient désormais la Franche-Comté, mais s’est trouvé un ennemi en la personne de Guillaume d’Orange.

Louis XIV ne s’en tient pas là. La politique des “réunions” qu’il applique, et par laquelle il annexe Strasbourg et le Luxembourg, fait naître de nouvelles tensions internationales. De plus, lorsqu’il révoque l’édit de Nantes, il se met à dos l’Allemagne et les puissances protestantes. C’est dans ce contexte que débute la guerre de la ligue des Augsbourg (1688), qui ne s’achève qu’en 1697, avec la signature des traités de Ryswick. Malgré l’affaiblissement du royaume, lié au coût des campagnes militaires, Louis XIV approuve le testament de Charles II et provoque la guerre de Succession d’Espagne. Cette fois, le conflit, qui prend fin avec le traité d’Utrecht en 1713, finit de vider les coffres du pays.

Louis XIV lutte contre les protestants, c’est-à-dire à l’époque les “huguenots” ou “religionnaires”, d’abord de façon modérée puis à force de persécutions. En effet, durant les vingt premières années de son règne personnel, Louis XIV applique l’Édit de Nantes (1598) de façon stricte tout en organisant une entreprise de conversion des personnalités influentes, comme Turenne dans son entourage. Les mariages mixtes sont interdits puisque non mentionnés dans l’Édit ; les temples construits depuis l’Édit ne sont pas autorisés ; une récompense est promise à ceux qui se convertissent. Cependant, cette attitude plutôt modérée du roi ne conduit à aucun changement significatif. Étant lui-même “très chrétien” depuis son plus jeune âge, Louis XIV décide d’agir par la violence pour éradiquer cette hérésie. En effet, il n’est pas possible de tolérer plus longtemps les protestants qui troublent son idéal de “un roi, une foi, une loi”. Les dragonnades sont employées comme moyen de conversion et se révèlent particulièrement efficaces. Elles consistent à faire loger les soldats appelés “dragons” chez les protestants, aux frais de ces derniers, leur faisant subir toutes sortes d’horreurs, jusqu’à ce qu’ils se convertissent. Cette pratique, instaurée par Louvois, n’aurait été qu’en partie cachée au Roi, ainsi que le nombre de conversion exagéré pour toujours obtenir l’aval de Louis XIV. En 1685, Louis XIV révoque l’édit de Nantes qui autorisait la “Religion Prétendue Réformée” (RPR) en France. L’exil des protestants s’intensifie, ils fuient aux Provinces-Unies (Pays-Bas) et en Allemagne.

Après plus d’un demi-siècle de rayonnement, le royaume sombre peu à peu. Afin d’assurer la succession au trône, le roi décide de légitimer ses enfants bâtards, qu’il a notamment conçus avec Madame de Montespan. La mort du Grand Dauphin, en 1711, suivie de celle de son petit-fils, le duc de Bourgogne l’affecte profondément et complique la situation. De plus, le roi est suivi pour divers problèmes de santé. En effet, les carnets tenus par les médecins de Louis XIV relatent tous les ennuis que le monarque subit : d’une fistule annale à un trou dans le palais, d’une fièvre qui faillit l’emporter à la gangrène qui l’achève.

Après plusieurs jours d’agonie, Louis XIV s’éteint en 1715 à l’âge de 76 ans. Le monarque absolu comptabilise 72 ans de règne. Après une exposition de sa dépouille pendant neuf jours, celle-ci est transportée jusqu’à la basilique Saint-Denis. C’est finalement son arrière-petit-fils de cinq ans, le duc d’Anjou, qui accède au trône sous le nom de Louis XV et sous la régence du duc d’Orléans.

source : Wikipédia