Natsume Sōseki (夏目 漱 石?, 9 février 1867 à Edo – 9 décembre 1916 à Tokyo) est un auteur japonais de romans et de nouvelles, représentatif de la transition du Japon vers la modernité, pendant l’ère Meiji.
Natsume Kinnosuke (夏目 金之助?) est né le 9 février 1867 dans le quartier d’Ushigome à Edo (aujourd’hui Tokyo) dans l’arrondissement actuel de Shinjuku. Sa naissance précède d’un an le début de l’ère Meiji (1868-1912), une modernisation du Japon. Il est un enfant non désiré pour sa mère alors âgée de 40 ans et pour son père de 53 ans. Ces derniers ayant déjà cinq enfants, Sōseki est confié à l’âge de deux ans à un couple de serviteurs, Shiobara Masanosuke et sa femme. Il restera avec eux jusqu’à leur divorce, alors qu’il est âgé de neuf ans1. À son retour dans sa famille, il est bien accueilli par sa mère mais rejeté par son père. Sa mère meurt en 1881, alors qu’il est âgé de 14 ans, tout comme ses deux frères ainés en 1887.
Il prendra comme nom de plume, en 1888 « Sōseki » (littéralement : « se rincer la bouche avec une pierre »). Il s’agit des deux premiers caractères d’une expression chinoise des Anecdotes contemporaines et nouveaux propos de Liu Yiqing : shù shí zhěn liú (漱石枕流, en japonais : sōsekichinryū) signifiant littéralement : « Se rincer la bouche avec une pierre et faire de la rivière son oreiller. » Selon l’anecdote, il s’agissait d’une erreur de Sun Zijing, qui, en parlant avec Wang Wuzi, avait inversé deux caractères de la phrase « prendre une pierre pour oreiller et se rincer la bouche avec l’eau de la rivière » (枕石漱流). Wang Wuzi, voyant l’erreur, lui demanda comment on pouvait se rincer la bouche avec une pierre et faire de la rivière son oreiller, et Sun Zijing lui répondit « si quelqu’un veut faire de la rivière son oreiller, c’est qu’il veut se laver les oreilles, et s’il veut se rincer la bouche avec une pierre, c’est qu’il veut se brosser les dents ». Le sens de cette expression a donc évolué jusqu’à signifier quelqu’un d’obstiné, qui refuse de reconnaître ses erreurs, quitte à inventer des arguments tirés par les cheveux.