Ville de Mostaganem (Algérie).

Mostaganem (en arabe : مستغانم Mustaġānam Écouter ou Mustaġānim Écouter ; prononcé localement, Mestghalim, en tamazight : Mestɣalim – ⵎⴻⵙⵜⵖⴰⵍⵉⵎ ) est une commune algérienne de la wilaya de Mostaganem dont elle est le chef-lieu. C’est une ville portuaire de la Méditerranée, située au nord-ouest de l’Algérie, en bordure du golfe de Mostaganem, à 80,7 km à l’est d’Oran et à 363 km à l’ouest d’Alger. Elle est l’une des plus importantes villes de l’Ouest algérien et du littoral algérien.

Considérée en Algérie comme la « capitale du Dahra » — Mostaganem est parfois surnommée la « ville des Mimosas » —. L’agglomération de Mostaganem s’étend en outre de la commune du même nom, sur les communes de Mazagran et de Sayada et comprend une population de 162 885 habitants en 2008. Elle est également une ville culturelle et artistique importante, foyer de la tariqa El-Alaouiya, implantée dans plusieurs pays et dotée d’un riche patrimoine et d’une création artistique active notamment dans la musique chaâbi.


Mostaganem, est parmi les villes patrimoniales de l’Algérie, qui sont organisées partiellement ou dans leur totalité, autour de sites historiques et de vieux quartiers, La conception de ces sites historiques est souvent considérée comme une vraie leçon d’architecture, témoins de l’histoire, des traditions et de la culture du pays.

La région de Mostaganem était peuplée depuis la période préhistorique, lorsque les premiers humains s’y sont installés . Le site de Majdoub, date de la période du premier âge de pierre. Les premiers vestiges de présence humaine dans la région remontent à environ 30 000 av. J.-C.

La ville de Mostaganem a été fondée à l’époque phénicienne sous le nom de Murustaga, et elle se présentait sous la forme d’un port et d’un terminal maritime reliant l’Est et l’Ouest, et elle produisait du blé et de l’orge, ainsi que de l’huile d’olive et du liège.

La présence phénicienne dans la région de Mostaganem était plus marquée dans le port de Kiza, situé dans la commune de Sidi Belattar à 26 km à l’est de Mostaganem et qui faisait partie du royaume de Numidie. Ce site archéologique dispose des vestiges dont des céramiques remontant aux périodes phénicienne et romaine.

La ville fut reconstruite par les Romains qui lui donnèrent, au temps de Gallien (260-268), le nom de Cartenna. Le site semble avoir été occupé durant le haut Moyen Âge. Selon une hypothèse largement répandue, il est supposé qu’au cours du IIIe siècle après J.-C., l’Afrique septentrionale fut ravagée par des tremblements de terre dévastateurs. De nombreuses villes, notamment celles situées sur le littoral, furent submergées. Murustaga ne fut pas épargnée par cette catastrophe naturelle. L’apparence abrupte de la côte de Mostaganem peut être attribuée en partie à ces événements.

La région de Mostaganem était le foyer des tribus berbères Zénètes des Maghraoua pendant le Moyen Âge, elle faisait partie des villes de cette confédération dont le territoire est le Dahra. Selon Aboulféda, la ville servit de port à la confédération.

Mostaganem est mentionnée pour la première fois par Al-Bakri au XIe siècle. Il la décrit comme une ville située « dans le voisinage de la mer » vivant des cultures de son riche terroir, notamment de ses plantations de coton. Elle est dès cette époque entourée d’un rempart.

En 1082, le prince Almoravide : Youssef Ibn Tachfin, y construisit un fort appelé « Bordj El-Mehal », l’ancienne citadelle de Mostaganem. Le nom de Mostaganem ne figure pas dans l’histoire pendant toute la période almohade qui contrôlaient théoriquement le Maghreb central. La décadence des Almohades permit aux Maghraouas de devenir complètement maîtres de la région.

La ville appartint par la suite aux Zianides de Tlemcen et Mérinides de Fès, deux dynasties berbères. Le sultan zianide, Yaghmoracen, avait incorporé le territoire des Maghraouas au royaume qu’il avait fondé. Il confia, le gouvernement de Mostaganem à l’un de ses cousins. En 1334/5 Mostaganem passe au pouvoir des Mérinides, puis redevient dépendante des sultans de Tlemcen. En effet, la ville a présenté sa soumission à Abou Hammou Moussa II. Elle était parmi les ports du sultanat, fréquentés dans le cadre du commerce méditerranéen.

La cité n’a cessé de s’agrandir et de s’orner de monuments, elle acquit la réputation de ville du savoir avec une vie mystique intense, ainsi qu’en témoignent les nombreux sanctuaires. La ville est citée par Al Idrissi : « petite ville située au fond d’un golfe, possède des bazars, des bains, des jardins et beaucoup d’eau. ». Au début du XVIe siècle, Léon l’Africain évoque des tisserands de toile et du mouillage de la côte. Il mentionne que le fleuve passe «à travers la cité», ce qui prouve qu’outre la ville forte de la rive gauche, ou trouvait des quartiers sur la rive droite23. Toutefois, il mentionne un déclin progressif, à l’époque de la visite de l’auteur, la ville comprenait 1500 feux, alors qu’auparavant elle en avait environ 4500, nombre assez considérable pour l’époque.

Durant toute la période du Moyen Âge, les navires européens entretenaient des échanges réguliers avec la ville de Mostaganem. À titre illustratif, au XIVe siècle, un consulat catalan fut établi à Mostaganem. D’un point de vue économique, l’agriculture occupait une place prépondérante, se caractérisant par une stabilité remarquable. Par ailleurs, l’activité de tissage jouait un rôle essentiel, étroitement liée à la production de coton.

En 1511, les Espagnols imposèrent aux habitants de Mostaganem un traité de capitulation. Pour prévenir cette occupation, les Ottomans prennent la ville en 1516. Après plusieurs années de résistance, les habitants firent appel à Khayr ad-Din Barberousse avec l’aide duquel ils infligèrent aux Espagnols une sérieuse défaite lors de la bataille de Mazagran (1558). Mostaganem passa alors sous la domination des Ottomans, elle fut agrandie et fortifiée par Khayr ad-Din. Mostaganem devient alors une rivale d’Oran espagnole, et voit son importance croître. Mostaganem symbolisa, après Tlemcen, une des villes des plus importantes du Beylik de l’Ouest.

Mostaganem et sa région ont abrité de nombreux Maures expulsés d’Espagne, qui ont construit de nombreux quartiers et villages et fondé de grandes exploitations agricoles, le commerce avec l’Espagne (et avant Al-Andalus) était aussi très actif. L’arrivée de ces Andalous, chassés d’Espagne par la Reconquista, va donner un grand élan à l’agriculture et à l’artisanat. En outre, plus de 500 Kouloughlis assuraient la défense de la ville. Presque tous les habitants de la ville étaient des artisans, soit tourneurs, soit tisserands. Les Grenadins s’adonnaient aux travaux de la soie, car ils avaient trouvé une grande quantité de muriers blanc et noir. Le port abritait également un petit commerce de cabotage.

En 1792, les Ottomans font transférer une partie de la population de la ville à Oran, devenue la nouvelle capitale de l’Ouest algérien après sa prise des Espagnols. Mostaganem est l’une des villes de l’époque pré-coloniale dont la population dépassait les 10 000 habitants, à la veille de la colonisation, elle était plus importante qu’Oran.

La ville est tenue dès 1830 par une garnison d’une centaine de Turcs à la solde de la France, ayant à leur tête le caïd Ibrahim. Celui-ci est suspecté, à tort, par le général Desmichels, commandant la place d’Oran depuis avril 1833, de trahison ou de manque d’autorité. Craignant aussi que la ville ne tombe entre les mains de l’émir Abd el-Kader, Desmichels décide de l’occuper par lui-même, et le 28 juillet 1833 une petite expédition de 1 400 soldats français y pénètre. Les habitants, laissés libres de partir avec leurs biens mobiliers, choisissent en majorité le départ. La garnison française s’installe dans chacun des forts de la ville, notamment le quartier de Matemore.

En 1834, les Français autorisent l’émir à déléguer un consul dans la ville. Par le traité de Tafna, l’émir laisse la ville aux Français. En 1848, la commune de Mostaganem est créée avec les annexes de Mazagran, Ouréah et Kharrouba. Le décret du 27 juillet 1848 érige Mostaganem en sous-préfecture.

La ville s’agrandit à mesure que la colonisation peuple l’immédiat arrière-pays et que le développement des communications la met en relation avec les régions de l’intérieur. La ville va connaître de nombreux changements. Le percement de rues et de boulevards, sur le modèle des villes européennes, provoque ainsi la disparition de nombreux vestiges et monuments.

C’est du balcon de l’hôtel de ville de Mostaganem, en juin 1958, que le général de Gaulle prononce pour la seule et unique fois: « Vive l’Algérie française ».

Le dernier des maires français, au nombre de vingt au total, ayant administré la ville avant l’Indépendance de l’Algérie est Lucien Laugier, en exercice de 1953 à 1960.

Pendant la décennie qui a suivi l’indépendance, l’urbanisation de la ville a été relativement lente. Seuls quelques projets structurants ont été réalisés tels que le siège de la wilaya, dotée d’une architecture arabo-mauresque.

Dans les années 1970, Mostaganem a bénéficié d’un programme de planification urbaine qui a tracé les grandes orientations de son expansion urbaine. Salamandre, une station balnéaire au sud-ouest du centre-ville, est devenue un quartier de l’agglomération. Au sud, l’extension de l’urbanisation créa une jonction avec Mazagran.

Au nord-est vers Kharouba, de grands projets structurants ont vu le jour tels le nouveau pôle universitaire, des cités universitaires et le nouvel hôpital. La partie donnant sur la mer est dominée par l’habitat individuel et semi-collectif. L’espace bâti de Mostaganem s’est accru à un rythme annuel de 7,34 % entre 1977 et 2000, la superficie bâtie de la ville étant multipliée par 1,5.

Source : Wikipédia.

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