Le Miracle eucharistique de Bolsena (Italie, 1263).

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Le miracle eucharistique de Bolsena est un miracle eucharistique qui aurait eu lieu à Bolsena, Italie, en 1263, lorsque, pendant le canon de la messe, l’hostie consacrée se serait transformée en chair et en sang, et aurait laissé des traces de sang sur le corporal (pièce de tissu sur lequel reposent l’hostie et le calice).

Ce miracle aurait participé à décider le pape Urbain IV à instituer la Fête-Dieu (également appelée fête du Corpus Christi).


Des documents du XIIIe siècle situeraient le miracle de Bolsena bien avant sa datation traditionnelle de 1263.

En 1664 est retrouvé un minuscule rouleau dans une cachette à l’intérieur du tabernacle de marbre contenant le reliquaire du corporal, sur lequel est écrit en latin « Le Sang du Christ a été répandu sur ce corporal qui doit être gardé avec le plus grand soin ». L’analyse paléographique de l’écriture indique qu’elle serait du notaire Serafino, actif entre 1211 et 1215. Le quatrième concile du Latran (1215), demandait une plus grande attention envers l’Eucharistie et les reliques. L’écriture de la bandelette, et celle d’une seconde bandelette (retrouvée en 1917 lors d’une reconnaissance “photographique”) avec l’écriture latine « Relique du Sang du Christ », auraient été rédigées entre décembre 1215 et mai 1216.

Le plus ancien récit du miracle serait une représentation sacrée (“sacra rappresentazione”, représentation théâtrale) du miracle datée entre 1290 et 1344. Elle est connue d’après un manuscrit constitué en avril 1405 par Beltramo de Léonard, disciplinaire de la confrérie Saint François d’Orvieto, contenant 37 de ces représentations. Selon ce récit, un “prêtre lointain d’Alta Magna” qui “parlait une langue étrangère” avait des doutes sur la présence réelle. Sur le chemin du retour d’un pèlerinage à Rome, il fait étape à Bolsena et lors de la célébration de la messe, durant la consécration, l’hostie se transforme en chair dont le sang tache le corporal. Le prêtre s’enfuit à l’issue de la messe, les prêtres de Bolsena récupèrent les reliques et un pèlerin en informe l’évêque d’Orvieto. L’évêque s’entretient avec le pape puis se rend à Bolsena pour récupérer les reliques et rentre en direction d’Orvieto. Il rencontre une procession venue d’Orvieto au pont de Rio Chiaro.

Bien que la légende du miracle la situe de son vivant, le pape Urbain IV n’en fait pas mention dans la bulle de 1264 par laquelle il a établi la fête du Corpus Christi, possiblement par prudence. Les biographes contemporains d’Urbain IV se taisent : les Rerum Italicarum scriptores (en) (vol. III, pt. l, 400ff), compilées par Muratori (1672-1750), et Thierricus Vallicoloris, qui, dans sa vie du pape en vers latins, décrit en détail tous les événements du séjour du pontife à Orvieto, à aucun moment ne fait allusion à un miracle à Bolsena.

En 1337-1338 est réalisé, par l’orfèvre siennois Ugolino di Vieri, le reliquaire du corporal. Celui-ci représente, sur 8 des 24 panneaux émaillés, l’histoire du miracle. La messe se déroule en présence de fidèles (panneau 1) ; un tonsuré (peut-être le prêtre lui-même) informe le pape et la curie du miracle (panneau 2) ; le pape charge l’évêque d’Orvieto de récupérer les reliques (panneau 3) ; l’évêque procède à la reconnaissance du miracle et récupère les reliques (panneau 4) ; l’évêque rapportant les reliques avec le clergé et le peuple rencontre le pape venant de Bolsena sur le pont de Rio Chiario et lui montre les reliques (panneau 5 et 6, épisode non présent dans la “sacra rappresentazione”) ; le pape montre les reliques à la curie et aux habitants d’Orvieto (panneau 7, scène inédite) ; le pape dicte un texte (probablement la bulle Transiturus) à un dominicain (panneau 8, scène inédite).

Dans le bref Etsi devota du 13 février 1344, Clément VI, évoquant ce sujet, emploie uniquement les mots propter quoddam miraculum (« à cause d’un certain miracle »).

Le 3 août 1362, le notaire Cecco Pietri est payé pour retranscrire l’histoire du miracle (écrite avant 1344) déjà existante dans la cathédrale d’Orvieto, en vue de l’exposer à l’entrée de la Chapelle du Corporal3. Aucune trace n’a été retrouvé de ce parchemin, dont l’existence est attestée par d’autres documents de l’époque.

Le Cathalogus (rédigé entre 1369 et 1372) de Pietro de’ Natali mentionne également ce miracle6, indiquant 1263 comme date du prodige, Viterbe comme lieu (référence à la présence de la curie et à la mémoire d’Urbain IV), et décrivant le miracle comme cause motivante de l’institution de la Fête-Dieu.

Le bref Quamvis Cum de Grégoire XI, daté du 25 juin 1377, raconte brièvement le miracle : à Bolsena, durant la consécration, le prêtre ayant des doutes voit l’hostie se transformer en chair et en sang, tachant le corporal. Le récit du miracle serait codifié ultérieurement.

Source : Wikipédia.

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