Henri IV (roi d’Angleterre).

Henri IV, né le 15 avril 1367 et mort le 20 mars 1413, est roi d’Angleterre de 1399 à sa mort. Il est également seigneur d’Irlande de 1399 à 1413, et revendique les prétentions de son grand-père Édouard III sur le trône de France, en pleine guerre de Cent Ans. Il voit le jour au château de Bolingbroke dans le Lincolnshire, ce qui lui vaut son autre nom, Henri de Bolingbroke.

Son père, Jean de Gand, troisième fils d’Édouard III, jouit d’une influence considérable pendant le règne de son cousin Richard II, qu’Henri finit par renverser. Henri inaugure le règne de la maison de Lancastre, une branche cadette des Plantagenêt qui se maintient sur le trône jusqu’en 1461. Il est le premier roi d’Angleterre ayant la langue anglaise comme langue maternelle depuis l’invasion de Guillaume le Conquérant.


Henri IV est couronné en l’abbaye de Westminster à Londres le 13 octobre 1399 par Thomas Arundel, archevêque de Cantorbéry. Lors de son  intronisation, il s’adresse pour la première fois aux nobles en anglais depuis 1066. Il passe la majeure partie de son règne à réprimer des rébellions de nobles ou des complots. Pendant l’hiver 1400-1401, il reçoit la visite de l’empereur byzantin Manuel II Paléologue ; Henri lui donne 3 000 marks pour se défendre contre les attaques de l’Empire ottoman, notamment lors du siège de Constantinople, finalement levé en 1402.

La destinée exacte de Richard après sa destitution n’est pas très claire. Il reste dans la tour de Londres avant d’être emmené au château de Pontefract en octobre 1399. Bien que le roi Henri lui ait, dans un premier temps, promis la vie, il change rapidement d’avis lorsqu’il découvre en décembre 1399 un complot organisé par les anciens favoris de Richard, mécontents d’avoir été privés de leurs titres, visant à l’assassiner et à restaurer Richard au pouvoir. Les conjurés s’enfuient vers les marches galloises mais sont appréhendés par les autorités locales. Ils sont tous exécutés en janvier 1400.

Bien qu’il l’ait anticipé, ce complot montre les risques qu’encourt Henri s’il laisse Richard en vie. Richard meurt en captivité aux alentours du 14 février 1400, bien que de sérieux doutes planent quant à la date exacte et la cause réelle de sa mort. Le corps est emmené dans la cathédrale Saint-Paul le 17 février, avant d’être enterré dans l’église de Kings Langley le 6 mars. Des rumeurs selon lesquelles Richard serait toujours en vie persistent un temps, mais ne gagnent jamais vraiment de crédit en Angleterre. En Écosse, un homme identifié comme Richard est logé dans le château de Stirling par le duc d’Albany Robert Stuart et se dit être un personnage important, responsable de plusieurs intrigues lollards et contre la dynastie des Lancastre en Angleterre. Il est décrit comme un mendiant au moment de sa mort en 1419. Il est toutefois enterré comme un roi dans le monastère dominicain de Stirling.

Début 1400, au pays de Galles, de nombreuses personnes comme Owain Glyndŵr se voient demander pour la première fois vers qui va leur loyauté. Les Gallois étaient traditionnellement des soutiens du roi Richard, qui avait succédé à son père, le Prince Noir, comme prince de Galles en 1376. Avec la déposition de Richard, les possibilités d’avancement qui leur avaient été offertes se voient soudainement considérablement réduites, ce qui amène de nombreux Gallois à s’interroger sur leur futur. L’agitation éclate en janvier 1400 le long de la frontière. La révolte part d’une simple querelle entre Owain Glyndŵr et son voisin anglais. Owain Glyndŵr entre en conflit avec Reginald Grey, 3e baron Grey de Ruthyn. Ce dernier use de son  influence et de son amitié auprès du roi pour obtenir gain de cause. Grey parvient également à dissimuler la convocation royale enjoignant Glyndŵr à rejoindre la campagne du roi contre l’Écosse en août 1400. En ne répondant pas à l’ordre royal, il se rend donc coupable de trahison. Il s’ensuit que le roi Henri IV déclare Glyndŵr traître et ordonne la confiscation de ses terres. Cela ne laisse d’autre choix à Glyndŵr qu’à s’enfuir et à entrer en rébellion ouverte.

En septembre 1400, Owain Glyndŵr, autoproclamé prince de Galles, mène une révolte contre Henri IV dans le Pays de Galles et les marches galloises. Glyndŵr mène une guérilla efficace contre les troupes d’Henri. Il enregistre sa première victoire significative à bataille de Mynydd Hyddgen en juin 1401. Bien que le roi accorde son pardon à la majorité des rebelles, les Gallois s’emparent du château de Conwy. Edmond Mortimer, proche parent de Richard II (son neveu Edmond était l’héritier de Richard en 1399), est capturé par Glyndŵr à la bataille de Bryn Glas en 1402. Henri refuse de payer sa rançon et Mortimer s’allie avec Glyndŵr. À partir de 1403, la révolte devient véritablement nationale et touche tout le pays de Galles. Glyndŵr passe à l’offensive à l’ouest et au sud. Il devient souverain effectif du pays de Galles en 1404, date de son couronnement à Harlech. Il reçoit le soutien des Français et des Bretons ainsi que des nobles anglais en révolte contre Henri IV. La résistance anglaise se réduit désormais à quelques châteaux, villes fortifiées et manoirs isolés.

Néanmoins, la révolte s’essouffle à partir de 1405 à la suite des victoires anglaises à Grosmont et à Pwll Melyn. Les Français retirent l’essentiel de leurs troupes en 1406. Aberystwyth et Harlech sont respectivement reprises en 1408 et 1409. La famille de Glyndŵr est capturée à Harlech et  emprisonnée à la tour de Londres. Glyndŵr est chassé de ses places fortes et perd ses plus brillants tacticiens lors d’un raid suicidaire en 1410. Glyndŵr est mentionné pour la dernière fois dans la région de Snowdonia en 1412. Il meurt aux alentours de 1416. L’autorité du roi d’Angleterre sur le pays de Galles à ce moment-là est alors fermement rétablie.

En février 1405, Northumberland, Mortimer et Glyndŵr scellent une alliance : l’Endenture tripartite, dans laquelle ils prévoient le partage du royaume au détriment d’Henri IV. À Glyndŵr revient le pays de Galles ainsi que les marches galloises ; Northumberland reçoit le Northamptonshire, le Norfolk, le Warwickshire et le Leicestershire, tandis que la famille des Mortimer conserve le reste de l’Angleterre. Le 27 mai 1405, l’archevêque d’York Richard le Scrope conduit une révolte contre le roi Henri IV aux côtés du comte de Norfolk, du comte de Northumberland et de Lord Bardolf. La rébellion est vouée à l’échec dès le départ car Northumberland échoue à capturer Ralph Neville, un solide partisan du roi. Northumberland et Bardolf s’enfuient précipitamment en Écosse. Scrope et Norfolk sont conviés le 29 mai à déposer les armes par Neville, qui leur annonce que leurs demandes seront accordées. Une fois leur armée dispersée, ils sont capturés. Norfolk et Scrope sont emmenés au château de Pontefract en attendant le roi, qui arrive le 3 juin.

Le Lord Chief Justice William Gascoigne refuse de les condamner à mort sans procès. Thomas Beaufort est chargé par le roi de les condamner à mort et ils sont exécutés le 8 juin pour trahison. Le pape Innocent VII excommunia tous ceux qui étaient impliqués dans l’exécution de Scrope. Henri IV fut cependant pardonné par Grégoire XII en 1407. En février 1408, Northumberland et Bardolf envahissent l’Angleterre depuis l’Écosse. À la bataille de Bramham Moor, ils furent tués au cours des combats. Peu de leurs soldats purent s’échapper et retournèrent en Écosse. Le pouvoir des Percy fut fortement affaibli et le nord de l’Angleterre devint le domaine de leurs rivaux politiques, la famille des Neville, dont le chef Ralph Neville était devenu comte de Westmorland. Les Percy retrouvèrent leur lustre passé à la mort d’Henri IV en 1413 lorsque Henry Percy, petit-fils du premier comte, reçoit l’autorisation d’Henri V de revenir en Angleterre. Il reprend le titre de comte de Northumberland en 1416.

Le pouvoir échappe peu à peu à Henri, malade. À partir de janvier 1410, aidé par ses oncles Henri et Thomas Beaufort — fils légitimés de Jean de Gand — Henri, prince de Galles dirige de fait le pays. Thomas Arundel est écarté rapidement du conseil par les partisans du prince de Galles. Les opinions en politique étrangère et locale du prince de Galles diffèrent de celles du roi, qui le renvoie du conseil le 30 novembre 1411. Le prince était en effet partisan d’une alliance anglo-bourguignonne dans le cadre de la guerre civile en France. La querelle entre le père et le fils est uniquement d’ordre politique, bien qu’il soit probable que les Beaufort aient argumenté pour l’abdication d’Henri IV, tandis que leurs adversaires se sont certainement efforcés de diffamer le prince. Pendant quelques mois, Thomas de Lancastre est maître de l’Angleterre. Le 23 septembre 1412, le roi et son fils aîné parviennent à se réconcilier, et le prince Henri réintègre le conseil royal.

Ses contemporains ont suggéré que le roi était atteint de la lèpre. Il souffre de plusieurs attaques : en juin 1405, en avril 1406, en juin 1408, durant l’hiver 1408-1409, en décembre 1412 et la dernière qui lui est fatale en mars 1413. Le roi semble avoir été également atteint de paranoïa, jugeant sa maladie comme une punition divine pour avoir fait exécuter l’archevêque d’York en 1405. Le roi Henri mourut le 20 mars 1413 (peut-être de la lèpre). Une prophétie avait affirmé quelques années plus tôt que le roi mourrait à Jérusalem. La cour, tout comme le roi, pensait qu’il mourrait en croisade. En fait, Henri rendit son dernier soupir dans la chambre de Jérusalem, située à l’intérieur de l’abbaye de Westminster à Londres. Il est enterré à la cathédrale de Canterbury (Cantorbéry en français).

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.