Arne Garborg, écrivain.

Arne Garborg (Aadne Eivindsson Garborg), né le 25 janvier 1851 à Thime, aujourd’hui Time dans la plaine littorale du Rogaland en Norvège et mort à Asker, près d’Oslo le 14 janvier 1924, est un écrivain norvégien.

Ce fils de fermier piétiste, héritier de Aasmund Olafson Vinje pour la défense d’une langue paysanne, est devenu le premier véritable maître du néo-norvégien. Dialecticien redoutable, le journaliste devenu romancier, dramaturge, poète lyrique s’est imposé dans le champ littéraire norvégien comme une figure incontournable, une « conscience exigeante devenue baromètre de la vie intellectuelle et morale », ainsi que l’affirme vingt ans après sa disparition le spécialiste français de littérature scandinave Jean Lescoffier. Son enterrement a donné lieu à de graves funérailles nationales.


Fils de fermier piétiste de la plaine côtière de Jaeren au sud de la Norvège, près de Stavanger, qui se suicide en 1870 et donnera ses traits au  personnage d’Enok Hove dans le roman Fred (1892), Arne vit dans la plaine de Jaeren, une contrée qui, malgré sa proximité avec Stavanger, est encore marquée par la vie paysanne isolée et pauvre de Norvège. À l’âge de 16 ans, il quitte la ferme familiale pour poursuivre ses études au collège. À vingt ans, il est déjà instituteur, mais il ressent l’appel de la vie intellectuelle. Aussi décide-t-il de partir en 1872 à Christiana pour passer son baccalauréat. Il y lie des relations amicales avec les cercles littéraires, d’abord avec Henrik Ibsen puis avec Bjørnstjerne Bjørnson. Au terme de son parcours universitaire, l’étudiant s’engage vers le journalisme radical. En 1876, il travaille au journal Aftenbladet.

Fort de cet apprentissage, il fonde en 1877 le journal Fedraheimen qu’il anime jusqu’en 1882. En 1878 parait son premier recueil d’articles : Ein fritankjar (Un libre-penseur). Il prêche la tolérance dans des romans à succès : Un libre penseur paru en 1878 marque son opposition à l’orthodoxie ecclésiastique qui n’a fait que se renforcer stérilement depuis le milieu du siècle.

Avant les années 1880, il fréquente la bohème de Kristiania et publie deux romans qui font scandale : le premier sur les étudiants et la bureaucratie  affiche franchement ses opinions politiques, le second sur les hommes et la morale sexuelle répond au séisme osloïte de l’affaire Hans Jaeger.

Étudiants paysans, roman publié en 1883 lui permet la description d’une vie malheureuse de bureaucrate, mais il y marque surtout son opposition  politique aux partis de la droite danophile encore dominante qui, déjà fragilisée mais trop confiante, joue l’alliance avec la couronne suédoise.

Il séjourne à Paris de 1884 à 1885, émerveillé par la littérature française et le courant naturaliste. Il s’installe ensuite momentanément à Dresde. La  victoire de la gauche aux élections de 1884 lui a valu un poste au ministère, mais il le perd quand il choisit la liberté et l’amour libre dans l’intense discussion sur la morale sexuelle, engendré par l’affaire Jaeger et la censure bourgeoise. Son roman Hommes dévoile avec clarté sa position dès 1886 et fait rebondir le débat. Lors des incessants rebondissements littéraires de l’affaire Jaeger, en particulier l’affaire de la publication Albertine, en 1886, il soutient publiquement l’auteur Christian Krohg.

L’écrivain est vilipendé comme anarchiste, le défenseur des langues paysannes et du premier landsmål reconnu pourtant officiellement, est désormais honni de la bonne société et se retire en 1887 dans les montagnes du Kolbotn. Il y écrit de puissantes satires politiques, des pièces de théâtre comme Intransigeants ainsi que de nombreuses lettres et articles.

Au terme de sa vie après son retour à Christiana, Arne Garborg fait figure de patriarche de la littérature norvégienne. Soutenu par l’obédience  néoromantique qu’il a rejoint au cours des années 1890, cet héritier des créateurs du landsmål en est même l’animateur de la branche la plus vivante depuis la mort de Bjørnstjerne Bjørnson. Il faut ajouter que les bégaiements et les incohérences d’une faction plus jeune, dirigée de façon éphémère et chaotique par Knut Hamsun, lui ont laissé le champ libre, ainsi qu’aux écrivains et journalistes influencés par Nils Kjaer.

Son journal posthume reflète les combats et les contradictions d’une âme généreuse et tourmentée.

Source : Wikipédia.

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