Zastava, fabricant d’armes et d’automobiles.

Zastava (serbo-croate : Застава / Zastava) était une entreprise d’État yougoslave, qui regroupait plusieurs entités industrielles différentes, et qui a été transformée en holding afin de privatiser chaque branche :

  • automobile – Zavodi Crevna Zastava, créée en 1953, constructeur automobile yougoslave, devenu Застава Аутомобили (Zastava Automobili), filiale du géant italien Fiat Group Automobiles SpA,
    fabricant d’armes Zastava Arms,
  • constructeur de camions Zastava Kamioni très lié à Iveco, la branche de poids lourds du groupe Fiat.
  • constructeur d’autobus, dépendant de Zastava Kamioni, sous licence Fiat Bus puis Iveco,

les autres activités industrielles ont été vendues après la fin de la guerre des Balkans.


Les premiers véhicules automobiles fabriqués dans l’usine d’État de Kragujevac, alors spécialisée dans l’armement, furent quatre-cents camions Ford, à la fin des années 1930, à la suite d’une commande de l’armée yougoslave. L’usine portait alors le nom de “Vojno-Tehnicki Zavod” (Usine Technique des Armées). Quelques camions de la même série ont encore été fabriqués en 1941.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’usine fut rebaptisée Zavodi Crvena Zastava – Usine Drapeau Rouge.

Au début des années 1950, des contacts furent pris avec Willys-Overland, alors propriété de Chrysler, pour construire des Jeeps Willys, mais la  tentative échoua et cent soixante-deux exemplaires seulement furent assemblés.

Un appel d’offres international est alors engagé en 1953 pour trouver le constructeur qui puisse céder une licence pour produire localement la voiture destinée à motoriser la Yougoslavie. Les produits des constructeurs suivants ont été analysés et testés : l’américain Willys, les britanniques Rover et Austin, les français Renault et Delahaye et les italiens Alfa Romeo et Fiat. C’est Fiat qui l’a emporté en totalisant 100 points, devant Renault et Alfa Romeo.

Des négociations sont alors engagées avec le constructeur italien Fiat SpA et le 12 août 1954, le gouvernement yougoslave du maréchal Tito et les dirigeants italiens de Fiat S.p.A. signent un accord de coopération technique et financier qui permettra à Zastava de construire, sous licence Fiat,  certains produits de la marque italienne. L’assemblage des modèles Fiat Campagnola et Fiat 1400 commence dans les semaines qui suivent et la construction d’une nouvelle usine sur le site de Kragujevac, sur les plans Fiat et avec son aide financière, est engagée. En 1955, Zastava achètera les licences pour les Fiat 1100 et Fiat 600. En 1954, 55 Fiat 1400 ont été  assemblées, en 1955, 805 et en 1956, 1.069. La production locale n’a vraiment débuté qu’en 1955, auparavant, Zastava n’assurait que l’assemblage des véhicules en CKD.

Le 18 octobre 1955, Zastava lance la Z-600, qui sera ensuite surnommée fica, copie conforme de la Fiat 600-D italienne. Zastava en déclinera plusieurs modèles dérivés: les Z-750, 750-M, 750-S et enfin la Z-850. La fabrication de ce modèle au succès incontestable, se poursuivra jusqu’au 18 novembre 1985, date à laquelle les chaînes d’assemblage seront transférées chez Tofas, en Turquie et fabriquées sous licence. 923 487 exemplaires auront été fabriqués à Kragujevac.

En 1955, première année complète d’activité de ce nouveau constructeur automobile, la production de Zastava ne sera que de mille quarante quatre exemplaires.

En 1961, Zastava lance les Fiat 1300/1500 dans ses versions berline et break. Ces modèles que les automobilistes ont élus « meilleures voitures jamais fabriquées sur le sol yougoslave », resteront en fabrication jusqu’au 20 décembre 1979 et seront produits à 201 160 exemplaires.

L’année 1965 est une année très importante pour le constructeur  yougoslave, en effet il est autorisé par Fiat à exporter ses fabrications, sous licence : six mille voitures prendront la direction de la Pologne.

1968 sera l’année du renouvellement des accords de support technique et de licence avec Fiat. Fiat prendra une participation financière dans son associé et lui garantira l’assistance pour accroître sa capacité de production de 85 000 à 130 000 véhicules par an. À cette occasion, la branche camions de Zastava devient une société indépendante Zastava Kamioni, qui noue de nouveaux liens avec Fiat V.I.. Un accord de cession de licence est conclu pour un camion de quatre tonnes, l’OM 40, remplaçant de l’OM Leoncino.

Le 16 mai 1971, Zastava est fier de lancer le premier modèle à la conception duquel il a directement participé : la Z 101. C’est un modèle dérivé de la Fiat 128 qui dispose d’un hayon arrière, à la différence de la Fiat qui a un coffre classique. Plus de 1 500 000 exemplaires seront fabriqués. Elle s’appellera ensuite Skala 55.

Le 15 décembre 1975, Zastava fête la sortie de sa millionième voiture particulière sous licence Fiat.

À la suite d’une étude de marché, lors du lancement du nouveau modèle Z 102, Zastava décide de diffuser ses produits sous la marque YUGO. On verra donc la Z-102, modèle dérivé de la Fiat 127 avec une carrosserie différente, s’appeler Yugo 45. Cette voiture connaîtra un énorme succès, même aux États-Unis où elle sera considérée comme un jouet (vu sa taille) utile certes, puisque ce sont 145 511 exemplaires qui y seront vendus.

Le 19 février 1987, Zastava lance la Z 103 – Yugo Florida, une berline à la ligne moderne. D’abord équipée du nouveau moteur de la Fiat Tipo de 1 372 cm3, elle recevra ensuite l’ancien moteur Fiat de 1 116 cm3 de la Z 101, puis un de 1 581 cm3 et un diesel de 1 714 cm3 en provenance de Fiat Italie. La fabrication de ce nouveau modèle rencontra de grosses difficultés au démarrage et il faudra attendre plus de deux ans avant qu’il ne soit fabriqué en série.

En 1988, Zastava démarre la fabrication de la Fiat Uno pour son marché intérieur. Elle restera en production jusqu’en 1994. Ce modèle ne connaîtra pas le succès rencontré dans le reste de l’Europe, en raison de la  concurrence interne avec la Yugo 45, affichée à un prix très inférieur. Seulement 2 620 exemplaires seront assemblés.

1989 sera une grande année pour le constructeur yougoslave. Le 20 septembre, il fêtera la sortie de sa 3 500 000e voiture. La production de l’année 1989 sera de 180 950 unités auxquelles il faut ajouter la production et l’assemblage sous licence, à l’étranger, de 42 614 exemplaires, et la production de 4 827 camions par Zastava Kamioni.

En 1990, vu le succès remporté par les modèles à la conception desquels Zastava a pris part, Z 101, Z 102, et Z 103, Zastava lance l’étude de la Z 104, un modèle dérivé de la Yugo Florida, mais à cinq portes. Ce nouveau projet ne verra jamais le jour, la Yougoslavie et surtout la Serbie étant frappées d’embargo par l’ONU en 1991, verront leur économie étranglée sans aucune possibilité de recours, à la suite des déclarations de guerre à ses voisins Bosnie-Herzégovine, Croatie et Slovénie.

En 1992 la production de Zastava tombe à 24 000 automobiles, soit de dixième de son potentiel. En 1993, seulement sept-cents véhicules sortent de l’usine de Kragujevac.

Dans l’espoir de créer une société mixte, Zastava entame des discussions avec des constructeurs, français Renault et PSA, asiatique Daewoo, mais elle se concentre sur les négociations avec le Groupe PSA.

En 1997, la production redémarre légèrement pour atteindre les 11 124 automobiles, neuf-cents véhicules commerciaux et deux-cents camions.

Juste avant la signature du contrat de coopération avec le Groupe PSA pour fabriquer un nouveau modèle de marque Peugeot en 1999, les deux  bombardements par l’OTAN de l’usine de Kragujevac, des 9 et 12 avril, détruisent quasi intégralement l’outil de production.

Le gouvernement serbe décide alors de reconstruire, du moins ce qu’il peut, et la production peut reprendre dès le début de l’année 2000 avec 12 782 voitures fabriquées avec l’implantation de moteurs Peugeot dans les modèles existants; vu que le Groupe PSA avait refusé de reprendre le contrat de coopération développé avant le bombardement.

Décembre 2003, la dernière Fiat 128-Z assemblée sort de l’usine. Désormais ce ne seront que des modèles en CKD qui seront exportés chez El Nasr en Égypte, et qui seront assemblés à la cadence de trois mille exemplaires par an.

L’année 2004 voit l’intensification des négociations entre la direction de Zastava, le gouvernement serbe et Fiat Auto, au sujet de la dette que Zastava a accumulée envers le constructeur italien, qui remonte à plus de dix ans et qui dépasse 75 millions US$. Après d’âpres tractations, Fiat accepte  d’effacer plus de 75 % de cette somme et de ne récupérer que dix millions €, à verser avant tout nouvel accord de transfert de technologie. En effet, Zastava veut fabriquer sous licence la dernière Fiat Punto II de 1999, pour le marché local, à 16 000 exemplaires par an. Le dernier versement de la somme convenue est effectué le 22 juin 2006, et Fiat fait livrer par sa filiale robotique COMAU, l’outillage nécessaire à l’équipement de la ligne d’assemblage de la Punto. En attendant la mise en fabrication locale du modèle, c’est Fiat Auto Italie qui exporte 1 334 Punto vers la Serbie. Bien que le site yougoslave produise en 2008 sa 3 500 000e unité, la production 2006 n’a été que de 10 250 automobiles.

Source : Wikipédia.

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