Yitzhak Rabin, homme d’état.

Yitzhak Rabin (en hébreu : יִצְחָק רַבִּין, né Rubitzov à Jérusalem le 1er mars 1922 et mort assassiné à Tel Aviv le 4 novembre 1995, est un militaire et homme d’État israélien, Premier ministre de 1974 à 1977 puis de 1992 à sa mort.

En 1941, il s’engage au sein du Palmach, structure sioniste formée de commandos armés par les Britanniques, et devient l’un des premiers officiers de cette structure en 1947. Il est aussi l’un des plus jeunes commandants de brigade de la jeune armée israélienne, créée en 1948. Il participe à la guerre israélo-arabe de 1948-1949, puis atteint le grade de général de brigade en 1954 et est l’un des commandants du front contre les Égyptiens lors de la guerre de 1956.

En tant que général de division en 1957, il est commandant des forces armées dans le nord d’Israël. Il exerce la fonction de chef d’État-Major de Tsahal à compter de 1964. Au moment de la guerre des Six Jours, il conduit les forces israéliennes à la victoire contre les forces égyptiennes, syriennes et jordaniennes. En 1967, il est l’un des premiers Israéliens à se trouver le long du mur des Lamentations.

Il quitte ensuite l’armée, est nommé ambassadeur aux États-Unis en 1968 puis se lance ensuite en politique, à compter de 1973, devenant une figure du Parti travailliste. Il exerce la fonction de ministre de la Défense de 1984 à 1990 puis de 1992 à 1995, et celle de Premier ministre d’Israël de 1974 à 1977 puis de 1992 à son assassinat en 1995 par un extrémiste religieux juif.

En 1994, il reçoit le prix Nobel de la paix, notamment pour son rôle actif dans la signature l’année précédente des accords d’Oslo.


Yitzhak Rabin naît à Jérusalem le 1er mars 1922 sous le mandat britannique mais il grandit à Tel Aviv dès l’âge d’un an. Ses parents sont Nehemiah Rubitzov (1886 – 1971) et Rosa (née Cohen; 1890 – 1937), des émigrants de la troisième Aliyah, faisant suite aux nombreux pogroms s’étant déroulés dans l’Empire russe. Son père est né dans un shtetl de l’oblast de Kiev (Ukraine). A l’âge de 18 ans, dans le cadre de la politique volontaire du mouvement sioniste d’ avoir des noms hébreux en lieu et place des anciens noms juifs européens, il change son nom en Rabin, émigre d’abord aux États-Unis comme plus d’un million de Juifs résidant alors dans les pays composant l’Empire russe, puis plus tard, il quitte les États-Unis afin de se rendre en Palestine mandataire . Sa mère, Rosa Cohen, est née à Mahiliow en Biélorussie. Son père est rabbin mais l’envoie néanmoins dans une école catholique à Gomel. En 1919, celle-ci part pour la Palestine mandataire et s’installe dans un Kibboutz proche de Galilée, où ses parents la rejoignent en 1920. Nehemiah Rubitzov et Rosa Cohen se rencontrent à Jerusalem en 1920.

Yitzhak Rabin poursuit son cursus scolaire à l’adolescence dans un lycée agricole jusqu’en 1940, se destinant à devenir ingénieur agricole spécialisé dans l’irrigation. En 1941, il rejoint dans les premiers le Palmach, unité militaire sioniste destinée à combattre avec les Britanniques les forces armées de l’Axe, qui étaient alors présentes sur le territoire égyptien, et suit notamment les formations d’abord de soldat puis de sous-officier au kibboutz Ramat-Yohanan. Il devient ensuite officier au sein du Palmach en 1947, avant l’indépendance et la création de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948. Il se marie en 1948 avec Leah Schlossberg.

Au cours de la guerre israélo-arabe de 1948-1949, Yitzhak Rabin commande la brigade Harel du Palmach. Jusqu’au mois de juin 1948, celle-ci est  déployée le long de la route entre Sha’ar Ha Gai (Bab al-Oued) et Jérusalem. Il participe à l’opération Maccabée et à l’opération Yoram contre Latroun, puis à l’opération Dani puis à des opérations dans le Néguev.

En 1964, il est nommé chef d’État-Major de l’armée israélienne par le Premier ministre Levi Eshkol qui, peu expérimenté militairement, choisit de lui laisser une grande liberté d’action.

Sous son commandement, l’armée de défense d’Israël est victorieuse de l’Égypte, de la Syrie et de la Jordanie lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Après la prise de la vieille ville de Jérusalem, Rabin est l’un des premiers à la visiter. Il prononce le 28 juin 1967 un discours célèbre à l’Université  hébraïque sur le Mont Scopus.

Yitzhak Rabin quitte Tsahal après la guerre des Six Jours puis devient ambassadeur aux États-Unis en 1968. En 1973, il est élu député travailliste à la Knesset. Il rejoint le gouvernement en tant que ministre du Travail puis est élu dirigeant de son parti politique. Il succède le 2 juin 1974 à Golda Meir à la tête du gouvernement, en tant que Premier ministre.

Yitzhak Rabin est à nouveau élu Premier ministre en juillet 1992 mais dès le mois d’octobre, à la suite du crash du vol 1862 El Al sur le quartier néerlandais de Bijlmermeer (banlieue d’Amsterdam), il doit faire face à une crise diplomatique majeure.

Le mandat d’Yitzhak Rabin prend une dimension historique lorsqu’il signe les accords d’Oslo en 1993, créant ainsi l’Autorité palestinienne et cédant pour la première fois un contrôle partiel de certaines zones de la bande de Gaza et de la Cisjordanie aux Palestiniens. Sous son mandat, Yasser Arafat renonce officiellement au recours à la violence et reconnaît Israël dans une lettre officielle. Y.Rabin reconnaît en retour l’OLP le 9 septembre 1993.

Yitzhak Rabin signe également le traité de paix israélo-jordanien en 1994.

Le prix Nobel de la paix est décerné en 1994 aux dirigeants politiques qui ont permis les accords d’Oslo : Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat.

Ces accords, qui lui attirent la sympathie d’une partie de la population, lui suscitent par ailleurs la haine des militants d’extrême-droite. Si certains le célèbrent comme un héros de la paix, d’autres le perçoivent comme un traître ayant renoncé à une part de terre promise au peuple juif dans la Torah.

Le gouvernement Rabin se maintient toutefois grâce aux députés arabes israéliens de la Knesset.

Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, âgé de 73 ans, est touché par deux balles tirées à bout portant dans son dos. Ce meurtre intervient après qu’il a prononcé un discours lors d’une manifestation pour la paix sur la place des rois d’Israël, à Tel Aviv, aujourd’hui rebaptisée place Yitzhak Rabin. Mortellement blessé, Yitzhak Rabin meurt sur la table d’opération de l’hôpital Ichilov de Tel Aviv quelques heures plus tard. Son assassin est Yigal Amir, juif extrémiste religieux, étudiant en droit et opposé aux accords d’Oslo, conclus en 1993 avec les Palestiniens. La date de cet assassinat est commémorée sur la place où il fut tué et qui porte désormais son nom, tout comme un grand nombre de rues et d’associations israéliennes.

Le processus de paix israélo-palestinien a été grandement freiné à la suite de l’assassinat de Rabin. Ce meurtre eut également pour conséquence un élargissement de la fracture dans la société israélienne entre les religieux et les laïcs.

Dix ans après son assassinat, deux cent mille Israéliens se sont rassemblés le 5 novembre 2005 à Tel Aviv sur la place Yitzhak Rabin, désormais symbole de paix. De nombreuses personnalités étaient présentes comme le président israélien Moshe Katsav, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, l’ancien président américain Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton, alors sénatrice de l’État de New York.

Source : Wikipédia.

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