Golda Meir, femme d’état.

Golda Meir (en hébreu : גּוֹלְדָּה מֵאִיר, connue aussi sous le nom de Golda Meirson), née Golda Mabovitch à Kiev le 3 mai 1898 et morte à Jérusalem le 8 décembre 1978, est une femme d’État. Elle a participé à la création de l’État d’Israël, a été ministre des Affaires étrangères, ainsi que la quatrième Première ministre d’Israël du 17 mars 1969 au 11 avril 1974.

En raison de sa fermeté et de ses victoires sur le plan militaire, elle avait gagné le surnom de « Dame de fer » de la politique israélienne avant que ce qualificatif ne soit employé pour Margaret Thatcher, Première ministre du Royaume-Uni. Pendant sa vie politique, Golda Meir avait gagné les surnoms de « meilleur homme du gouvernement » (par Ben Gourion) et de « grand-mère d’Israël » par la presse populaire.

Elle a été la première femme à devenir Premier ministre en Israël et la troisième femme dans le monde à ce niveau de responsabilité (seules Sirimavo Bandaranaike au Sri Lanka et Indira Gandhi en Inde l’ont précédée).


Golda Meir, carte maximum, Belgique.

Golda Mabovitch naît à Kiev en Ukraine au cœur de l’Empire russe, dans une famille nombreuse juive non pratiquante mais traditionaliste. Elle est le septième des huit enfants de Blume Neiditch et de Moshe Mabovitch (ou Mabowitz), modeste menuisier et ébéniste qui milite dans des cercles sionistes-socialistes clandestins. Fuyant les pogroms et la zone de résidence imposée par le tsar à ses sujets juifs, son père choisit d’émigrer vers les États-Unis en 1903 et de s’installer dans le Wisconsin, à Milwaukee, où sa famille le rejoint en 1906. Elle y reçoit une éducation juive, aide sa mère dans la petite épicerie qu’elle tient dans un des quartiers populeux de la ville tandis que son père est devenu cheminot.

À l’âge de 14 ans, alors qu’elle veut poursuivre des études supérieures pour devenir enseignante, elle quitte la maison de ses parents qui souhaitent la marier à un homme plus âgé. Elle rejoint sa sœur Sheyna à Denver et y rencontre Morris Meyerson (nom anglicisé en Meirson), un jeune peintre d’affiches qu’elle épouse le 24 décembre 1917.

Suivant sa sœur qui l’a précédée dans son engagement sioniste, sa vie militante commence à 18 ans dans des réunions politiques, au cours desquelles elle prend la parole pour défendre un sionisme socialiste. Elle organise des marches de protestation et rejoint le mouvement marxiste Poale Zion.

Le 9 juillet 1917, son père devient citoyen américain sous le nom de Morris Mabowehz. Elle obtient cette citoyenneté par filiation. Le 23 mai 1921, Golda, son mari et sa sœur Sheyna font leur alya : ils embarquent à bord du SS Pocahontas et émigrent vers la Palestine alors sous mandat britannique.

À leur arrivée, ils rejoignent le kibboutz Merhavia et leur vie est faite d’arbres à planter, de cuisine et de travaux de la ferme. Golda commence alors à s’affirmer en tant que leader. Elle est notamment choisie par son kibboutz comme représentante auprès du syndicat de la Histadrout (embryon du futur parti travailliste) jusqu’en 1924, date à laquelle son mari et elle-même choisissent de quitter le kibboutz pour déménager à Tel Aviv, puis à Jérusalem. Ils y ont deux enfants : Menahem né en 1924 et Sarah née en 1926.

Lorsque Golda doit retourner avec ses enfants à Tel Aviv en 1928 pour y devenir secrétaire générale des Moetzeth Poaloth (le Conseil ouvrier féminin de la Histadrout), son époux reste seul à Jérusalem jusqu’à sa mort en 1951, le couple étant séparé depuis 1940 mais n’ayant jamais divorcé. Elle gagne progressivement en influence au sein du Comité central de la Histadrout qui compose une forme de gouvernement de l’ombre, dans l’attente de la création de l’État d’Israël. En 1930, elle est une des  fondatrices avec David Ben Gourion du parti Mapaï.

En 1938, elle est nommée « observateur juif de Palestine » à la conférence d’Évian et en 1940, elle devient directrice du département politique de la Histadrout.

En 1946, le pouvoir britannique arrête de nombreux leaders politiques sionistes de Palestine, mais Golda Meir y échappe et prend alors en charge l’organisation. Elle négocie avec les Britanniques tout en restant en contact avec le mouvement de guérilla.

Le 14 mai 1948, Golda Meir est parmi les 24 personnalités (et parmi les deux femmes) qui signent la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël. Le lendemain, Golda Meir reçoit le premier passeport israélien édité pour se rendre aux États-Unis et y collecter des fonds.

À son retour, elle devient la première ambassadrice israélienne en Union soviétique (l’accueil triomphal qu’elle reçut à cette occasion des Juifs soviétiques porta ombrage à Joseph Staline, dont les sentiments antisémites furent ravivés), poste qu’elle quitte en 1949 pour rejoindre la Knesset, le parlement israélien, où elle siégera jusqu’en 1974.

De 1949 à 1956, elle est ministre du Travail. En 1956, elle reçoit le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement de David Ben Gourion, qui dit d’elle qu’elle est « le seul homme de son cabinet ». Il lui fait changer son nom de famille pour un nom hébreu, Meir (abréviation de son nom marital Meirson), qui désigne un « éclat brillant ».

En 1965, elle quitte le gouvernement, fatiguée par l’exercice de ses responsabilités. Elle est rapidement rappelée aux affaires pour prendre la fonction de secrétaire générale du parti travailliste pendant huit mois, avant de se retirer à nouveau le 1er août 1968.

À la mort soudaine de Levi Eshkol le 26 février 1969, le parti la choisit pour devenir Premier ministre.

L’état d’esprit des Israéliens pendant le mandat de Golda Meir est une confiance totale, notamment liée à la victoire écrasante et aux conquêtes de la guerre des Six Jours de 1967. Golda Meir n’a jamais jugé nécessaire de rechercher des compromis avec les Palestiniens. À ce sujet, on lui attribue cette phrase : « Nous pourrons sans doute un jour vous pardonner d’avoir tué nos enfants. Mais il nous sera beaucoup plus difficile de vous pardonner de nous avoir contraints à tuer les vôtres. La Paix viendra quand les Arabes aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous haïssent ». L’authenticité de ces propos a toutefois été mise en cause par une enquête fouillée du quotidien israélien Haaretz en 2015.

Elle nie l’existence d’un peuple palestinien en affirmant le 15 juin 1969 : « Il n’y a jamais rien eu de tel puisque les Palestiniens n’ont jamais existé » ; ainsi que le 8 mars 1969 : « Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre ». Elle exprime son point de vue lors d’un entretien pour la télévision américaine en 1973 : il n’y a jamais eu d’État palestinien, c’est la Société des Nations qui a découpé artificiellement la Syrie en mandat français (Syrie et Liban actuels) et mandat anglais, et les Britanniques qui découpèrent ensuite leur territoire entre rive droite (Transjordanie) et rive gauche (Palestine) du Jourdain. Selon Golda Meir, les Arabes de Palestine ne diffèrent en aucun point (religieux, culturel, ethnique, historique) des Arabes de Jordanie, la distinction venant du découpage britannique de 1922. Son argumentation était donc qu’un « peuple palestinien » est une invention politique destinée à contester la souveraineté d’Israël et que leur situation de réfugiés vient de la politique délibérée des États arabes de refuser leur intégration pour les instrumentaliser contre Israël.

Son mandat est marqué par des troubles au sein de la coalition au pouvoir et par un manque de direction. Cela se traduit par la mauvaise utilisation des informations transmises par le Mossad qui permet le succès initial de l’attaque surprise par les armées arabes le jour du Yom Kippour 1973. À l’issue de la guerre du Kippour, Golda Meir démissionne le 11 avril 1974 et Yitzhak Rabin lui succède. Elle prend sa retraite politique et se retire principalement au kibboutz Revivim dans la maison de sa fille Sarah.

À l’automne 1978, elle est hospitalisée à l’hôpital Hadassah de Jérusalem où elle meurt à l’âge de 80 ans d’un probable lymphome de faible malignité compliqué à la fin de métastases osseuses et hépatiques. Le diagnostic de maladie de Waldenström a été évoqué Le 12 décembre 1978, Golda Meir est inhumée dans le carré des « Grands de la nation » du mont Herzl à Jérusalem.

Source : Wikipédia.

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