Ville de Salers (Cantal).

Salers  est une commune française située dans le département du Cantal en région Auvergne-Rhône-Alpes. Les habitants de Salers sont appelés les Sagraniers (il est parfois noté les Salersois ou Salernois).

Les origines de Salers ne sont pas connues à ce jour. Durant plusieurs siècles, les barons de Salers ont dit avoir des origines italiennes, en se basant sur la ressemblance qui existait entre le nom de Salers (Salèrn en dialecte occitan local) et Salerne, ainsi que sur la possession par les deux villes de reliques de saint Mathieu, saint patron commun aux deux. Une seconde hypothèse ferait descendre les barons de Salers des vicomtes de Murat, plus crédible, elle n’en souffre pas moins également d’un manque de sources.

Au XIe siècle, le pouvoir des seigneurs de Salers s’étendait sur la petite cité rassemblée autour d’un donjon, enserrée entre les paroisses de Saint-Paul et de Saint-Bonnet. La Maison de Salers participa à plusieurs croisades : le baron Séverin de Salers partit en 1095 à la première croisade, et un de ses descendants, Helme de Salers, prit part à la septième croisade en 1250 aux côtés de Saint Louis. À la suite de querelles familiales, la seigneurie fut partagée au XIVe siècle avec la famille Pesteil, plusieurs procédures amputèrent le primat de la Maison de Salers sur son fief.

Salers, carte maximum, 22/06/1974.

À partir de 1428, la ville de Salers se fortifie dans sa partie haute. Les portes du Beffroi et de la Martille faisaient partie de ce système de défense (qui comportait à l’origine quatre portes, une vers le chemin des Loups, une vers l’actuelle salle des fêtes). La fortification était due à la lassitude des bourgeois d’être systématiquement pillés lors des incursions des routiers

anglais commandés par Rodrigue de Villandrando. Ces murailles ne servirent jamais à leur fonction première mais furent salutaires un siècle plus tard. Elles furent néanmoins l’objet d’un procès, à l’initiative du baron de Salers, Jean II, invoquant le crime de lèse-seigneurie, qu’il perdit au profit des bourgeois de Salers, la couronne de France ordonnant que chaque bourgeois paya autant de muraille qu’il ne disposait d’arpents de terre.

Salers, essais de couleur.

À partir de 1550, la notoriété de Salers grandit grâce à la récupération par la ville du bailliage des monts d’Auvergne, retiré de Crèvecœur à Saint-Martin-Valmeroux, un tribunal royal qui fait s’installer de nombreuses familles aisées. C’est à cette époque que sont construites la plupart des demeures de pierre de lave qui entourent l’actuelle place Tyssandier d’Escous. La ville de Salers, essentiellement bourgeoise, va ainsi donner naissance à une noblesse de robe.

La fin du XVIe siècle est marquée par les guerres de religion, Salers n’est pas épargnée et c’est lors de la nuit du 1er février 1586 que les huguenots vont tenter de prendre la cité. L’assaut sera repoussé et coûtera la vie à dix-neuf des membres des familles d’épée de Salers. La ville fut dédiée par la suite au Saint-Esprit. On peut admirer un tableau commémoratif dans l’église paroissiale Saint-Matthieu en face de la célèbre mise au tombeau polychrome des années 1495, offert par Géraud Vitalis, alors prêtre communaliste de la paroisse, pour la reconstruction de l’église.

En 1666, le baron François de Salers fut destitué de son titre par la Haute Cour de justice de Clermont, pour avoir fait mettre à mort un de ses ennemis sur ses terres, sans avoir eu recours aux procédures royales. Le château fut alors rasé, selon l’expression « à trois pieds du sol », et les droits de la baronnie rachetés par son gendre, de la famille de Scorailles, qui tint cette charge jusqu’à la Révolution française.

C’est après la Seconde Guerre mondiale que furent entrepris les grands travaux de modernisation de la commune, alors que M. Feniès était maire. Le couvent des Sœurs de la Compagnie de Notre-Dame [archive] fut rasé pour permettre l’édification du collège communal. La Halle de la place de la mairie fut remodelée et on y installa la statue de Ernest Tyssandier d’Escous. La place Géraud-Maigne fut créée à la suite du démembrement d’un pâté de maisons qui était au milieu, et l’esplanade de Barrouze perdit sa fontaine pour permettre de moderniser l’espace.

Devenue chef-lieu de canton après la réorganisation révolutionnaire, Salers ne garda qu’une influence locale après la fermeture du bailliage et le recentrage du pouvoir judiciaire local sur Mauriac, sa notoriété se cantonnant à la commercialisation de ses produits agricoles comme les bovins et leurs dérivés (fourrures), les fromages et le développement du tourisme culturel dont l’apogée fut à la fin des années 1980 et au début des années 1990, avec les travaux de Gérard Delangle et de Yves Krier, metteur en scène, sur les Fêtes Renaissance et la collaboration d’André Mahé pour son coup de pinceau.

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Sources : Wikipédia, YouTube.