Stanisław Ignacy Witkiewicz, dramaturge, philosophe et peintre.

Stanisław Ignacy Witkiewicz, dit Witkacy (contraction de WITKiewicz ignACY ou comme les noms latins polonisés: Horatius-Horacy), est un dramaturge, philosophe, pamphlétaire, peintre, photographe et romancier polonais, né le 24 février 1885 à Varsovie et mort le 18 septembre 1939 à Jeziory Wielkie, en Polésie (aujourd’hui Velyki Ozera en Ukraine).

Il a touché par son immense curiosité d’homme de la Renaissance tous les domaines intellectuels et artistiques du xxe siècle. Il fut membre du premier groupe polonais avant-gardiste, formisme, auteur de la théorie esthétique de la Forme Pure, créateur de l’Entreprise Portraitiste.


Né en 1885 à Varsovie de petite noblesse terrienne, fils de Stanisław  Witkiewicz, du clan Nieczuja, Witkiewicz passe son enfance et son adolescence à Zakopane, dans les Tatras, et reçoit une éducation très libérale. En 1910, il écrit un long roman, qui reste inédit de son vivant. Quatre ans plus tard, sa fiancée se suicide. Bouleversé, il part avec Bronisław Malinowski en Nouvelle-Guinée. À la déclaration de la Première Guerre mondiale, il s’engage dans l’armée du Tsar. La Pologne est alors en grande partie sous domination russe. Il revient ensuite dans son pays et développe sa théorie de la forme pure. Violemment contesté par ses contemporains, il écrit entre 1918 et 1926 plus de trente pièces, dont plusieurs ont été jouées à cette époque, et il peint de nombreuses toiles.

Il s’est rendu célèbre par ses excentricités, sa consommation de peyotl ou encore son mauvais caractère. Le 18 septembre 1939, il se suicide en se tranchant les veines de la gorge dans un champ du village de Jeziory Wielkie en Polésie (aujourd’hui en Ukraine), alors qu’il fuyait la progression des armées soviétiques qui avaient envahi la Pologne la veille.

Il ne commence à être plus largement reconnu qu’à la fin des années 1950, grâce aux mises en scène de Tadeusz Kantor et au livre collectif qui lui fut consacré en 1957. Son théâtre complet ne sera publié qu’en 1962, en Pologne. « Aujourd’hui il est considéré, non seulement comme la personnalité la plus marquante de l’entre-deux-guerres polonais, mais aussi comme l’écrivain qui a ouvert aux lettres polonaises le chemin de la modernité. À ce titre, il fait partie d’un trio comprenant également Bruno Schulz et Witold Gombrowicz », souligne Anna Fiałkiewicz-Saignes.

Tout comme les avant-gardistes de son époque, Witkacy n’était pas vraiment désireux de conquérir la notoriété du grand public. Il fut méconnu et ignoré de son vivant : une dizaine de ses pièces seulement (sur la trentaine que comportait son œuvre) furent jouées avant la guerre. Ses œuvres ne rencontrèrent aucun succès ; la critique l’éreinta, lui reprochant d’écrire des pièces absurdes et incompréhensibles, de se complaire dans un non-sens gratuit et de se moquer du public. Il contre-attaqua par des articles polémiques défendant le seul théâtre possible à ses yeux : celui de la « forme pure ». Il connut néanmoins une certaine notoriété en Bohême polonaise, et entretint des relations épistolaires suivies avec des  philosophes polonais, britanniques et allemands. Les Cordonniers (Szewcy) et La Mère (Matka) marquent le sommet de son œuvre dramatique.

Son appartenance à un idéal théâtral qui le conduisit à une dramaturgie neuve le rapproche de l’écrivain symboliste Maeterlinck ou d’Ibsen par certains thèmes.

La « théorie de la Forme Pure » de Witkacy a influencé le théâtre de Tadeusz Kantor.

« Non content de réinventer le théâtre, ce peintre, qui se voulait avant tout philosophe, entreprit de changer le roman au moment même où un peu partout en Europe des œuvres originales voient le jour. Elles incarnent toutes une nouvelle idée du roman. […] Nés du sentiment de crise culturelle provoquée par la modernisation, organisés autour de la question de la place et du sens de l’art dans le monde moderne, tentés par la métaphysique en même temps que travaillés par une suspicion profonde à l’égard du langage, les romans de Witkiewicz participent bien au débat européen sur le roman caractéristique des années 1910-1920. Mais, à des questions européennes, Witkiewicz donne des réponses qui lui sont propres, plus violentes (parce que périphériques ?) dans leur discours comme dans leur forme. Elles minent la forme romanesque de l’intérieur et l’amènent à éprouver ses propres limites », souligne Anna Fiałkiewicz-Saignes.

En 1927, il publie L’Adieu à l’automne (Pożegnanie jesieni) et, en 1930, L’Inassouvissement (Nienasycenie), romans de facture très originale où la psychologie et la philosophie prennent la plus grande part, mais dont l’intrigue politico-sociale est aussi une satire féroce de la Pologne nationaliste et populiste de l’entre-deux guerres.

D’une manière générale, il est considéré comme un auteur particulièrement difficile. Il réunit en lui un grand nombre de tendances communes aux différentes avant-gardes de l’époque. Il produisit de nombreux drames, romans, articles et essais philosophiques.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.