L’île de Capri (Italie).
Capri est une île italienne située dans la baie de Naples en mer Tyrrhénienne, en face de la péninsule de Sorrente.
Pour sa beauté, elle est un lieu de villégiature dès l’époque romaine. L’île présente de nombreux points d’intérêt : la Marina Piccola, le belvédère de Tragara, la grotte bleue (Grotta Azzurra), la Villa San Michele, la Villa Malaparte, ainsi que les ruines de plusieurs villas impériales romaines.
La préhistoire de Capri est un des chapitres les plus intéressants de celle d’Italie. Elle est surtout utile à la connaissance des plus anciennes vicissitudes géologiques de l’île : depuis le temps où, à l’origine elle appartenait à la Tyrrhénie, plus tard submergée, jusqu’à son détachement de la terre ferme, sa formation et sa civilisation. Les premiers à découvrir la préhistoire de Capri furent les romains. Les architectes et les esclaves employés aux premières constructions impériales avaient fait, en creusant les fondations de grands édifices, une découverte singulière : des os gigantesques d’animaux primordiaux et des armes inconnues en pierre, comme ceux que pouvaient utiliser les héros de la légende et du mythe. Ces os et ces armes furent montrés à Auguste et l’empereur, qui n’aimait pas être, chez lui, entouré d’œuvres d’art rares et précieuses, voulut au contraire conserver dans sa villa de Capri ces étranges et exceptionnels monuments des origines de l’île. C’est ainsi que le premier musée de paléontologie et de paléo-ethnologie se constitua dans la maison d’Auguste. Suétone nous le raconte comme une des choses les plus singulières de la vie et du caractère de l’empereur, soulignant l’intérêt de naturaliste porté par celui-ci à la découverte. Et rapporté comme suit par lui “ …qualia sunt Capreis immanium belluarum ferarumque membra praegrandia, quae dicuntur gigantum ossa, et arma heroum…),,(“Il s’intéressa de manière, particulière de choses singulières par leur ancienneté et rareté, les armes des héros…). D’autres os gigantesques et d’autres armes en pierre, enfouis et entremêlés dans le limon desséché d’un ancien bassin lacustre. Il s’agissait d’os d’animaux disparus, tels que l’Elephas primigenius (mammouth) le Rhinoceros Merckii, l’Ursus spelaeus et d’armes d’attaque et de défense, tels que les pointes de silex et de quartzite taillées et affilées, triangulaires ou amygdaloïdes, de type chelléen et moustérien, instruments de l’art primitif de la guerre. Ce fut un médecin naturaliste, Ignazio Cerio, qui reconnut et recueillit, dans les tranchées de fondation, les nouveaux et précieux monuments de la vie paléozoïque de Capri, remontant de milliers d’années dans la préhistoire.