Isabelle de Charrière, femme de lettres.

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Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken, surnommée dans sa jeunesse Belle de Zuylen, par mariage Isabelle de Charrière, née le 20  octobre 1740 au château de Zuylen à Oud-Zuilen près d’Utrecht (Pays-Bas) et morte au Pontet à Colombier dans le canton de Neuchâtel appartenant alors à la Prusse le 27 décembre 1805, est une femme de lettres néerlando-suisse d’expression française. Également compositrice, on lui doit des pièces pour pianoforte, orchestre à cordes et plusieurs mélodies.


Née dans une famille de la haute noblesse néerlandaise, Belle van Zuylen, d’une vive intelligence, d’une grande curiosité intellectuelle et d’idées peu conformistes, révèle très tôt un tempérament d’écrivaine (lire Le Noble). Ses parents ayant accepté de mettre à sa disposition les maîtres qu’elle demandait, elle possède des connaissances plus vastes que la plupart de ses contemporaines, parlant plusieurs langues (anglais, allemand, italien et latin), s’adonnant aux mathématiques et à la physique, et lisant les classiques, mais c’est en français, langue de la noblesse de l’Europe du XVIIIe siècle, qu’elle va écrire : elle entre, à l’âge de vingt-deux ans, en littérature avec la publication anonyme de Le Noble (1763), une satire ironique des préjugés de son milieu social.

Elle épouse, à l’âge de 30 ans, l’ancien précepteur de son frère Willem René, Charles-Emmanuel de Charrière de Penthaz, né à Colombier et entame véritablement sa carrière d’écrivaine à partir de 1784, produisant une abondante correspondance, des pamphlets, des contes, des romans, dont les plus notables sont les Lettres neuchâteloises (1784), Lettres de Mistriss Henley publiées par son amie (1784), Lettres écrites de Lausanne (1785), Caliste (1787) et Trois femmes (1796), des pièces de théâtre, des écrits politiques et des opéras (livrets et peut-être musique).

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Alexandrine Tinne, exploratrice.

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Alexandrine Pieternella Françoise Tinne (appellée Alexine) (17 octobre 1835 à La Haye – 1er août 1869 dans le Fezzan) est une photographe et une exploratrice néerlandaise en Afrique et la première femme européenne à tenter de traverser le Sahara.


Alexine est la fille de Philippe Fréderic Tinne, un marchand hollandais qui s’était installé en Angleterre durant les guerres napoléoniennes avant de retourner dans son pays natal, et de sa seconde épouse, la baronne  Henriette van Capellen, fille du célèbre vice-amiral Theodorus Frederik van Capellen, une famille d’aristocrate proche de la famille royale.

La jeune Alexine est éduquée à la maison et montre un certain talent pour le piano. Son père meurt alors qu’elle n’a que neuf ans. À la suite de ce décès, la jeune Alexine âgée de 10 ans devient l’une des plus riches héritières des Pays-Bas.

Sa mère et elle commencent alors à voyager, en Norvège, en Italie, puis au Moyen-Orient et, en 1856, en Égypte, vers les sites antiques. Elle décide ensuite de se lancer, toujours avec sa mère, dans l’un des grands défis géographiques de l’époque, l’exploration des sources du Nil, et ce à partir de Gondokoro.

Elle commence également à faire preuve d’un talent pour la photographie, et réalise par exemple, en 1860, une vingtaine de photos de La Haye, selon le procédé du collodion humide.

Elle entreprend une seconde expédition en Égypte à partir du 9 janvier 1862 avec sa mère et sa tante. Après un court séjour à Khartoum, le groupe remonte le Nil Blanc jusqu’à Gondokoro, et explore une partie du Sobat, avant de retourner à Khartoum en novembre. Elle cartographie ces portions du Nil, et se livre aussi à de la botanique et de l’ethnographie. Les caravanes mises en place pour ces voyages sont imposantes, comportant un grand nombre de porteurs, avec des bêtes de somme. En février 1863, Theodor von Heuglin et le Dr Hermann Steudner se joignent au groupe pour une nouvelle campagne vers le fleuve des Gazelles Bahr el-Ghazal. Cette expédition a un destin tragique car Mme Tinne mère et le Dr Steudner meurent en avril de la fièvre, et la tante d’Alexine en juillet, sur le retour vers Khartoum. Alexine Tinne, affectée par ces morts, revient au Caire en passant par Suakin, emportant avec elle, les corps de ses parents.

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Luitzen Egbertus Jan Brouwer, mathématicien.

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Luitzen Egbertus Jan Brouwer (né le 27 février 1881 à Overschie et mort le 2 décembre 1966 à Blaricum) est un mathématicien néerlandais.


Aîné de trois enfants, ce fils du maître d’école Egbertus Luitzens Brouwer et de Henderika Poutsma, témoigne dès son plus jeune âge d’une intelligence exceptionnelle. À 16 ans seulement, le jeune prodige s’inscrit à l’université d’Amsterdam pour y étudier les mathématiques, sans pour autant négliger ses lectures de chevet, celles des philosophes Emmanuel Kant et Arthur Schopenhauer. N’étant guère sociable, du fait de ses capacités fulgurantes, toujours en avance de plusieurs années sur son cursus scolaire, le jeune homme confirme à l’âge de 17 ans sa foi au sein de la Fraternité  remontrante, ce qui achève de prouver son individualisme opiniâtre. Pour Bertus — c’est ainsi qu’il signa sa profession de foi solennelle —, seuls prévalent le moi, celui que nous connaissons, et Dieu, celui que nous ressentons. Les autres ne méritent que dédain, pour reprendre ses propres mots. À l’université, le jeune Brouwer se montre influencé par les mouvements néoromantiques qui condamnent alors le progrès scientifique dans une défense du retour à la nature. Ces idées l’amènent à rédiger un écrit de jeunesse qu’il publie en 1905 : Leven, Kunst en Mystiek. Deux professeurs l’influencent fortement : d’une part son directeur de thèse, Diederik Korteweg, d’autre part Gerrit Mannoury (1867-1956), à la fois mathématicien et philosophe, qui a encouragé aux Pays-Bas l’étude des fondements des mathématiques. Sur le plan sentimental, il sait réviser son jugement dès lors qu’il épouse ses idéaux rousseauistes. Car, bien qu’ouvertement misogyne, Brouwer se marie en 1904 avec Élisabeth de Holl, une riche pharmacienne divorcée, de onze ans son aînée. Lize ne lui donnera aucun enfant (même si elle a déjà une fille de son précédent mariage), mais son aide économique permet à Brouwer de vivre à l’écart de la cacophonie de la société, tandis qu’il travaille sur ses recherches doctorales. Le 19 février 1907, Il décroche à l’université d’Amsterdam le titre de docteur, grâce à sa thèse intitulée Over de grondslagen der wiskunden.

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