Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, poète.

Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz (en lituanien : Oskaras Milašius, en polonais: Oskar Władysław Miłosz herbu Lubicz), plus connu sous son nom de plume O. V. de L. Milosz, né à Czéréia en Russie impériale le 28 mai 1877 et mort à Fontainebleau le 2 mars 1939, est un poète lituanien de langue française. Il fut également romancier, dramaturge, métaphysicien, diplomate et traducteur.

Sa poésie évoque le passage du temps, la souffrance, l’amour. La nostalgie de l’enfance et le souvenir retiennent le poète qui vers la fin de sa vie évolue vers la méditation religieuse.

Ses ouvrages portent généralement le nom « O. V. de L. Milosz ». Pour le nom complet, plusieurs formes sont en concurrence. « Oskar Władysław de Lubicz Miłosz » est la forme internationale retenue par la BNF, dont le  catalogue cite aussi « Oscar Vladislas de Lubicz Milosz », « Oscar Venceslas de Lubic.z Milosz », « Oscar Wladysław… », et la possibilité d’un trait d’union entre « Lubicz » et « Milosz ». Il est le grand oncle du prix Nobel Czesław Miłosz.


Fils de Vladislas de Lubicz-Milosz et de Marie Rosalie Rosenthal, Oscar Vladislas de Lubicz Milosz naît en « Lituanie historique » en 1877,  aujourd’hui la Biélorussie, territoire qui avait autrefois fait partie du grand-duché de Lituanie. Il est donc de nationalité russe à la naissance. Son enfance a lieu dans un domaine à Čareja (Czereïa), maintenant localisée en Biélorussie. La demeure est décrite comme une « maison de bois en forme de U de la fin du XVIIIe siècle». Il arrive à Paris comme interne au Lycée Janson-de-Sailly. Il poursuivra ses études à l’École du Louvre (1889-1896) et l’École des Langues Orientales (1896-1899). Ses premiers poèmes paraissent dans le recueil du Poème des Décadences en 1899.

Le nom Lubicz est d’origine polonaise, nom dont les armoiries proviennent du roi Lech le Blanc de Pologne, légué à Budzilas Lubicz vers la fin  du XIIe siècle. L’information provient du certificat de noblesse émis en 1825 pour le grand-père de Milosz, Arthur. Jacques Buge dans son ouvrage Milosz en quête du divin6 reproduit la traduction de ce certificat par Milosz lui-même (datée du 4 novembre 1910 à Paris).

Désormais, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz ne cessera plus d’écrire : poésie, roman, théâtre, traductions, essais politiques et métaphysiques. « Milosz, c’est le plus beau don que l’Europe ait fait à la France », dira le poète français Paul Fort. Francis de Miomandre publie en 1902 la première étude consacrée au poète : « Un poète de l’évocation : O. W. Milosz » dans l’Ermitage. Jacques Buge dans son étude Milosz en quête du divin ajoute qu’André Gide surnommait Miomandre « le parmentier de Milosz 8». Entre 1906 et 1914, Milosz voyage à travers toute l’Europe (Russie, Angleterre, Autriche, Pologne, Allemagne, Italie, Espagne, Tunisie et Maroc). Son premier et seul roman paraît en 1910 : L’Amoureuse Initiation chez Bernard Grasset. En 1914, il perd la fortune héritée de son père, noble polonais, et est mobilisé dans les divisions russes de l’armée française.

En 1919, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz devient le premier représentant à Paris de la Lituanie ayant retrouvé son indépendance. Venez, je vous conduirai en esprit vers une contrée étrange, vaporeuse, voilée,  murmurante… C’est Lietuva, la Lituanie, la terre de Gedymin et Jagellon. Conférence ou poème ? Les diplomates de l’entre-deux-guerres avaient vite remarqué ces rapports de la délégation lituanienne, rédigés dans un français remarquable.

Ruiné par la révolution russe de 1917, Milosz travaillera à la Légation de Lituanie. Il apprend le lituanien, transcrit les contes et daïnos (poésie ou chanson populaire des pays baltes), se passionne pour la culture de son pays et se dépense sans compter pour le faire connaître. Le poste de vice-ministre des Affaires étrangères de Lituanie lui est offert en 1921, poste qu’il refuse10 en évoquant dans une correspondance le sentiment d’être étranger à la Lituanie qu’il ne connaît plus comme avant. Néanmoins, en novembre la même année, il devient Chargé d’Affaires de Lituanie à Bruxelles jusqu’en 1925. Son travail le fait déplacer à travers toute l’Europe pour des conférences, spécialement à partir de l’adhésion de la Lituanie à la Société des Nations en septembre 1921. Ses contributions lui valent en 1927 d’être fait membre de l’Académie Diplomatique Internationale.

En 1928, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz est fait Grand-officier de l’Ordre du Grand-duc Gediminas, qui vient d’être créé. Plus tard, dans les années 1930, il découvre Fontainebleau et ses jardins. C’est là qu’il accueillera, durant l’été 1931, son petit-cousin Czeslaw Milosz, futur nobélisé de littérature en 1980, qui dira de lui qu’il a « littéralement changé ma vie en me forçant à chercher une réponse aux questions que soulève sa méditation entourée de mystère, ce qui, pour lui, était l’essence même de la poésie.»

En 1931, il reçoit la Légion d’honneur, des mains de Philippe Berthelot. En mai de cette même année, il prend la nationalité française. En 1936, il est fait docteur honoris causa de l’université de Kaunas, en Lituanie.

Certains chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle entre 1917 et 1921, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz aurait intégré la Société de la Fraternité des Veilleurs12, une société secrète à caractère ésotérique. Cependant, Alexandra Charbonnier, dans Milosz l’étoile au front, explore également la possibilité d’une adhésion à la filiation rosicrucienne de France. Elle se base sur des initiales (R.C) que Milosz laisse dans ses correspondances puis à un certain symbole de croix accompagnant sa signature. L’œuvre de Milosz est également traversé de maints symboles rosicruciens (en plus d’alchimique, kabbalistique et maçonnique).

En 1938, Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz acquiert une modeste maison à Fontainebleau, non loin du parc où il apprivoisait les oiseaux en leur sifflant un air de Wagner. Il meurt brutalement le 2 mars 1939 à 10 heures du soir et repose au cimetière de Fontainebleau. Sur la pierre tombale figurent ces quelques mots de lui : « Nous entrons dans la seconde innocence, dans la joie, méritée, reconquise, consciente ».

Source : Wikipédia.

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