Ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne).

Fontainebleau est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, à 57 kilomètres au sud-est de Paris.

Ses habitants sont appelés les Bellifontains (par étymologie incorrecte, c’est-à-dire étymologie populaire), bien que le gentilé historique des habitants de Fontainebleau soit Fontainebleaudiens.


En 2012, un village gaulois qui daterait d’entre trente et deux-cent-cinquante ans avant notre ère est mis au jour lors de l’entretien d’une des places du château de Fontainebleau, l’occupation du site se poursuivant au moins jusqu’après l’époque carolingienne, mais la première mention du château lui-même date de 1137 : il s’agit alors d’un château fort utilisé comme rendez-vous de chasse en forêt de « Bieria » (c’est ainsi qu’était nommée la Forêt de Fontainebleau, peut-être du ixe siècle jusqu’à une époque récente – Jean-Baptiste Colbert utilisa encore ce nom dans un document daté de 1664 – parce qu’une bande de guerriers danois menée par un certain « Bier » y séjourna, commettant des exactions dans la région, peut-être pendant ou après le quatrième siège de Paris par les vikings, en 885-887).

Une chapelle est intégrée au château-fort et consacrée en 1169 par Thomas Becket, archevêque de Canterbury, alors en exil en France.

Saint Louis, qui apprécie beaucoup le lieu, l’appelle « ses déserts », fait construire à côté du château-fort un couvent-hôpital, tenu par des moines.

Philippe le Bel naît au château en 1268 et y meurt en 1314.

Philippe VI y scelle un traité avec Jean Ier de Bohême : ce dernier, honorant le contrat, combat les Anglais à la bataille de Crécy, et y perd la vie.

Toutefois, le lieu ne fut guère qu’un hameau jusqu’en 1528, date à laquelle François Ier, de retour en France après avoir passé une année en captivité en Espagne (après sa défaite à Pavie en 1525), décide d’y construire un palais inspiré de ceux qu’il a vu en Italie, et fait appel à des artistes italiens de renom : le château-fort disparaît – il en reste le donjon, remanié, massive construction de forme carrée, qui borde la « Cour ovale ».

La ville – ainsi qu’Avon – tira bien vite parti des visites répétées de la Cour et des rois, accueillant rapidement restaurants et auberges dont les chambres sont louées à prix d’or.

Lorsque la Cour n’est pas à Fontainebleau, la ville continue de vivre grâce à des travaux constants d’embellissement, du château et de la cité : ouvriers et artistes y vivent toute l’année.

Après François Ier, un autre de ses grands bienfaiteurs fut Henri IV : à partir de 1594 il y séjourna chaque année, faisant embellir et agrandir le château, creuser le grand canal, tracer des routes et des sentiers dans la forêt pour faciliter les déplacements, surtout lors des journées de chasses…

Le futur François II naît à Fontainebleau en 1544, le futur Henri III en 1551, le futur Louis XIII en 1601, ainsi que plusieurs princesses et hauts personnages, dont Louis Victoire Lux de Montmorin-Saint-Hérem, qui finira assassiné à Paris lors des massacres de septembre en 1792.

Fontainebleau, épreuve d’artiste signée. (timbre non émis).

La ville fit les délices d’Élisabeth-Charlotte de Bavière – la Princesse Palatine –, et comptait près de 7 000 habitants au xviie siècle. Elle abrite alors une trentaine d’hôtels particuliers bâtis pour de grands seigneurs, à l’exemple de celui du « Grand Ferrare » – dont il ne reste aujourd’hui que le portail d’entrée –, résidence d’Hippolyte d’Este.

En 1661, un cheval emballé renversa et traîna sur plusieurs dizaines de mètres et à vive allure son cavalier, un de ses pieds pris dans un étrier. Le sieur Dauberon invoqua Notre-Dame, son cheval s’arrêta net. En 1690 une première chapelle est bâtie sur le lieu du miracle – nommée « Notre-Dame de Bon Secours », un pèlerinage annuel y est instauré –, rasée en 1793 par des révolutionnaires, rebâtie en 1821 à l’initiative de Marie-Thérèse de France. Le pèlerinage existe toujours.

Le 18 octobre 1685, Louis XIV signe l’édit de Fontainebleau, plus connu sous la désignation de « révocation de l’édit de Nantes », qui poussa à l’exil de nombreux protestants, mais mis fin à de constantes tensions dans le royaume entre catholiques et réformés.

Il fit aussi réaliser un ensemble exceptionnel de bassins et jets d’eau, dont il ne reste que de vagues traces, dans la « grande prairie » qui longe en partie le « grand canal ».

Le 5 septembre 1725, Louis XV et Marie Leszczynska se marient au château.

Les habitants ayant toujours bénéficié de la royauté, qui les fit s’enrichir, la Révolution n’a pas laissée ici de souvenirs notables, exceptée la destruction de la chapelle.

L’Empire va réveiller cette ville assoupie : Napoléon Ier s’installe au château et le fait rénover. De vieux hôtels particuliers sont restaurés aussi, et certains sont transformés en hôtels de tourisme, comme « l’Aigle Noir ». Des casernes sont bâties pour abriter les régiments de hussards de la Garde impériale, et est également créée une école militaire, qui sera ensuite délocalisée à Saint-Cyr-l’École puis à Coëtquidant (Guer).

Le 29 octobre 1807, Manuel Godoy, chancelier du roi d’Espagne Charles IV, et Napoléon signent le traité de Fontainebleau, qui autorise le passage des troupes françaises par le territoire espagnol afin d’envahir le Portugal.

Le 20 juin 1812, le pape Pie VII arrive au château : il excommunia l’empereur le 10 juin 1809, fut arrêté dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809 et placé sous surveillance à Savone, avant d’être conduit à Fontainebleau. Il est accompagné du médecin- chirurgien Balthazard Claraz, et resta volontairement enfermé les dix-neuf mois que dura sa captivité : du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814 le pape n’est jamais sorti de son appartement.

Le 20 avril 1814, Napoléon, peu après sa première abdication, fait ses adieux à sa garde, — les célèbres grognards —, dans la cour du Cheval blanc – devenue depuis « Cour des Adieux » – : le moment fut, selon les témoins, très émouvant. Deux enfants de la ville le suivront lors de ses deux exils : Les frères Archambault.

Après la chute du Premier Empire, le château fut encore habité en pointillés par Napoléon III, de 1856 à 1869 : les 15 et 16 décembre 1856 il y accueil le prince royal de Prusse, futur Guillaume Ier.

En 1845 est bâtie en ville une prison, qui fermera en janvier 1990.

Au total, 34 souverains, de Louis VI le Gros à Napoléon III, ont séjourné à Fontainebleau au cours de sept siècles. Du xvie au xviiie siècle, tous les rois, de François Ier à Louis XV, y ont effectué des travaux importants (démolition – reconstruction – agrandissement – embellissement) d’où le caractère un peu « hétérogène », mais néanmoins harmonieux, de l’architecture du château.

Aujourd’hui, la ville et son château sont visités toute l’année par des touristes venus du monde entier…

La ville est desservie par le chemin de fer depuis 1849 (ligne Paris – Lyon), avec la mise en service de la gare de Fontainebleau – Avon.
Du 29 juin au 1er juillet 1895 fut organisé à Fontainebleau un grand concours national de manœuvres de pompes à incendie avec manœuvres d’ambulances et de secours aux blessés. Ce concours a attiré 140 compagnies. À cette occasion avait lieu l’assemblée générale de l’Union départementale des Sapeurs-Pompiers de Seine-et-Marne.

Le 8 mai 1913, le roi Alphonse XIII d’Espagne est en visite officielle à Paris. Il est reçu à Fontainebleau par le président de la République, Raymond Poincaré qui lui fait notamment visiter le château. Le roi, sans abdiquer, s’exile en France et arrive dans la commune voisine d’Avon avec sa famille et s’installe à l’Hôtel « Le Savoy ».

Troupes américaines et char près de Fontainebleau lors de la Libération.
En juillet et août 1946, la ville accueille la conférence franco-vietnamienne de Fontainebleau pour trouver une solution au conflit indochinois : ce sera un échec.

Fontainebleau, fidèle à sa tradition militaire, resta longtemps une ville de garnison : elle fut le siège de l’état-major des forces alliées en Centre-Europe (Allied Force Centre, AFCENT), des forces terrestres (LANDCENT) et forces aériennes (AIRCENT) de l’OTAN de 1949 à 1967.

La ville accueille actuellement une grande école d’affaires qui lui donne une renommée internationale : l’INSEAD, ainsi qu’une annexe de l’École des mines de Paris.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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