Norbert Wiener, mathématicien.
Norbert Wiener (né le 26 novembre 1894 à Columbia (Missouri), États-Unis, mort le 18 mars 1964 à Stockholm, Suède) est un mathématicien américain, théoricien et chercheur en mathématiques appliquées, surtout connu comme le père fondateur de la cybernétique.
Il est un pionnier dans l’étude de la stochastique et du bruit, contribuant ainsi par ses travaux à l’électrotechnique, les télécommunications et les systèmes de contrôle. En fondant la cybernétique, Wiener introduit en science la notion de feedback (rétroaction), notion qui a des implications dans les domaines de l’ingénierie, des contrôles de système, l’informatique, la biologie, la psychologie, la philosophie et l’organisation de la société.
Il expose ses théories sur la cybernétique dans son livre Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine, parution qui bouscule durablement jusqu’au scandale, le monde des idées, traversant la pensée scientifique et philosophique de la deuxième moitié du XXe siècle, dont il est à ce titre, un des grands penseurs.
Norbert Wiener, aîné des enfants de Leo Wiener, historien et linguiste américain originaire d’une famille juive polonaise et de Bertha Kahn, naît à Colombia dans le Missouri. Son père, professeur de langues slaves à Harvard, a été le condisciple de Louis-Lazare Zamenhof à Varsovie. Ses parents sont « socialistes, humanistes et végétariens ». Le jeune Norbert reste durablement marqué par les tracts et documents (dont il disait qu’ils étaient « à se faire dresser les cheveux sur la tête ») contre la vivisection et la cruauté envers les animaux ; il est resté végétarien toute sa vie.
Né de parents juifs non pratiquants, il adopte toute sa vie durant une posture agnostique, semblable à celle de son père.
Enfant prodige, Norbert sait lire à un an et demi et est instruit à la maison. Son père y applique des méthodes d’éducation qu’il a lui-même inventées, très critique à son égard9, lui imposant un travail acharné, le faisant lire la plus grande partie des livres de la bibliothèque de la maison, ce qui lui occasionne une sévère myopie au point d’être obligé d’arrêter de lire pendant six mois10. Il fait à sept ans un bref séjour à l’école avant de terminer ses études primaires à la maison, toujours sous la pression intellectuelle et la surveillance autoritaire de son père.
Âgé de sept ans en 1903, il intègre le lycée d’Ayer jusqu’à l’obtention de son diplôme d’études secondaires (équivalant au baccalauréat) en 1906.