Les roses.

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La rose est la fleur des rosiers, arbustes du genre Rosa et de la famille des Rosaceae. La rose des jardins se caractérise avant tout par la multiplication de ses pétales imbriqués qui lui donne sa forme caractéristique.

Appréciée pour sa beauté et sa senteur, célébrée depuis l’Antiquité par de nombreux poètes et écrivains ainsi que des peintres pour ses couleurs qui vont du blanc pur au pourpre foncé en passant par le jaune et toutes les nuances intermédiaires, et pour son parfum, elle est devenue la « reine des fleurs » dans le monde occidental (la pivoine lui dispute ce titre en Chine), présente dans presque tous les jardins et dans de nombreux bouquets.

 

La rose est l’une des plantes les plus cultivées au monde et elle occupe la première place dans le marché des fleurs. Mais on oublie souvent que les rosiers sont aussi des plantes sauvages (le plus connu en Europe est l’églantier) aux fleurs simples à cinq pétales, qui sont devenus à la mode, pour leur aspect plus naturel, depuis quelques décennies sous le nom de « roses botaniques ».

Les rosiers cultivés sont le résultat de plusieurs millénaires de transformations d’abord empiriques, puis dès la fin du XVIIIe siècle, méthodiques, en particulier par l’hybridation. Les variétés sont innombrables, on estime à plus de 3 000 le nombre de cultivars disponibles actuellement dans le monde1. L’existence des roses remonte bien avant l’antiquité, preuve en est les fossiles retrouvés dans l’ouest américain et datés de plus de 40 millions d’années.

Les poètes Hésiode, Archiloque de Paros au VIe siècle av. J.-C., Anacréon de Téos la chantaient déjà. Puis Théophraste, au IVe siècle av. J.-C., parle le premier de la culture de la rose dans son ouvrage Des odeurs et Histoire des plantes, où, au Livre I, il parle du rosier comme d’un sous-arbrisseau. Au Livre II, il écrit qu’elles se reproduisent par fragments de tige ; au Livre IV, comparant ses boutons à ceux des grenades ; au Livre VI de Histoire des plantes, où il le définit comme sous-arbrisseau et « plante buissonnante » et lie le parfum des roses à leur terroir8 et au Livre IX, pour mettre la couleur du laurier-rose en comparaison avec celle de la rose. Il comprend toutes les roses sous la dénomination de « sauvage ».

Les roses sont cultivées en Chine et en Perse depuis cinq mille ans et en Grèce depuis l’âge du bronze. Littérature et poésie antiques se réfèrent souvent à la rose, sans qu’il soit aisé d’en définir l’espèce ou la variété avec certitude.

Hérodote rapporte que le roi Midas au VIe siècle av. J.-C., lorsqu’il a été chassé de Lydie par les armées perses, a emporté ses roses dans son exil en Macédoine. Et le naturaliste grec, Théophraste, décrit une rose à nombreux pétales, une forme de Rosa canina, cultivée dans les jardins. Il décrit des roses rouges, roses et blanches, et note l’intensité du parfum de la rose de Cyrène.

Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle décrit vingt sortes de rosiers nommées par le nom de leur lieu de provenance. Leurs descriptions permettent des suggestions d’identification.

Au Moyen Âge comme pour la période antique, la rose est extrêmement présente dans la société laïque et religieuse, mais les données permettent rarement une identification précise : au VIe siècle, les couvents cultivent des roses, le roi Childebert Ier possède une roseraie (des roses de Paradis d’après l’évêque Fortunat) dans son domaine vers Saint-Germain-des-Prés. Et au VIIIe siècle, le Capitulaire De Villis de Charlemagne cite les roses parmi les plantes à cultiver. Au XIIe siècle à la veille des croisades, Albert le Grand note comme rosiers cultivés Rosa rubiginosa, Rosa canina, Rosa arvensis et Rosa × alba.

Pendant cette première phase de domestication et d’utilisation des rosiers indigènes, les rosiers sont multipliés par drageons et boutures. Les introductions de nouveaux taxons étaient limitées aux grands axes commerciaux, de proche en proche : de la Chine orientale à la Chine centrale, de l’Orient au Proche-Orient et du Proche-Orient à l’Europe. Les mutations ont certainement joué un rôle important, par exemple le caractère moussu de R. centifolia ou l’intensité des coloris de R. gallica, la transformation d’étamines en pétales (duplicature).

Thibaud IV, comte de Champagne et roi de Navarre revient en 1240 d’une croisade qui ne lui a pas permis d’atteindre les Lieux Saints mais il rapporte Rosa gallica officinalis qu’il fait cultiver à Provins, d’où son nom de « rose de Provins ».

Puis ce sont les rosiers de Damas qui sont rapportés des croisades. D’après les botanistes, ils seraient de deux sortes, les précoces à floraison unique, hybrides de Rosa gallica × Rosa phoenicia et les remontants à floraison de printemps et d’automne, hybrides de Rosa gallica × Rosa moschata. Selon des études génétiques récentes, ces deux types de rosiers auraient la même généalogie : un premier croisement entre Rosa moschata femelle et Rosa gallica mâle aurait donné un hybride qui se serait croisé en tant que femelle avec Rosa fedtschenkoana mâle. Les deux sortes de rosiers seraient simplement des lignées différentes issues de ces croisements.

À la fin du XVIe siècle, d’une part Rosa foetida est importée de Perse en Europe, et d’autre part les rosiers d’Europe arrivent en Amérique du Nord où existent Rosa virginiana, Rosa carolina et Rosa setigera. Jusque-là, les mutations et les hybridations sont spontanées. Ainsi, au XVIIe siècle, une mutation de Rosa gallica fait apparaître les « roses à cent feuilles », Rosa ×centifolia, dont une autre mutation au XVIIIe siècle donne les « rosiers mousseux » (Rosa moschata). A noter que cette origine de Rosa ×centifolia est en contradiction avec les interprétations des écrits antiques qui laissent supposer quelle existait déjà.

Dans l’Histoire générale des plantes de John Gerard, publiée en 1633, ne sont mentionnées que dix-huit sortes de roses, rouges, roses et blanches (Rosa × alba) et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il n’existait en Europe et dans le pourtour méditerranéen qu’une trentaine d’espèces.

Entre 1803 et 1814, Joséphine de Beauharnais envoie des botanistes à travers le monde pour enrichir la collection de sa roseraie de la Malmaison qui rassemble plus de 242 cultivars dont 167 roses galliques. Malgré le blocus, le pépiniériste John Kennedy traversait la Manche pour la fournir en roses. Sa roseraie comprenait des gallica, des moschata et des damascena mais aussi des chinensis et de nouvelles espèces. Les collections de la Malmaison ont été un trésor pour les pépiniéristes français. Leur catalogue de 1791 comportait 25 espèces, celui de 1829 en comptait 2562 dont beaucoup sans grand intérêt ont rapidement disparu.

Au XIXe siècle, le croisement des rosiers de Chine, de Bourbon, Portland et Noisette permet la création des rosiers « modernes ». C’est en 1858 qu’a lieu, grâce à un passionné des roses, le pasteur Hole, la première exposition nationale des roses d’Angleterre. En 1867, Jean-Baptiste Guillot crée ‘La France’, le premier buisson à grandes fleurs ou « hybride de thé ». C’est l’époque ou les hybrides perpétuels remontants connaissent en France un grand succès, avec notamment les créations du rosiériste lyonnais Jean Liabaud.

Dans le même temps, de Rosa multiflora, rosier liane rapporté du Japon au XVIIIe siècle, sont créés par hybridation les nombreux rosiers buissons à fleurs groupées, les « floribundas ».

La Société française des roses est fondée à Lyon (considérée comme la capitale des roses), en 1886. Elle édite encore sa revue, Les Amis des roses.

Le XXe siècle voit la gloire des rosiers buissons à grandes fleurs avec les créations de Georges Delbard, de Meilland (Peace ou ‘Madame Meilland’), de Griffith Buck. Puis David Austin, en croisant les galliques (notamment ‘Belle Isis’) et les Damas à des roses modernes crée les « rosiers anglais » qui allient les formes des roses anciennes (très doubles, en forme de coupe ou de rosette) à la « floribondité » des roses modernes. La première qu’il obtient est ‘Constance Spry’ en 1961. Les roses anglaises sont le plus souvent parfumées, fleurissent longtemps dans une large gamme de couleurs et font de bonnes fleurs à couper.

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Sources : Wikipédia, youTube.