Les plantes carnivores.

Une plante carnivore est une plante capable d’attirer et de capturer des proies (insectes, acariens et autres petits invertébrés essentiellement) puis de les assimiler, entièrement ou en partie, afin de subvenir (partiellement) à ses propres besoins. Il existe un peu plus de 700 espèces de plantes  carnivores au sens strict connues au début du XXIe siècle, mais en moyenne trois espèces de plantes carnivores sont découvertes ou décrites chaque année depuis l’an 2000.


En 1763, Arthur Dobbs, alors gouverneur de la Caroline du Nord, attire pour la première fois l’attention du public et des scientifiques européens sur une plante qu’il appelle « attrape-mouches sensible ». C’est à lui qu’on doit l’appellation « plante carnivore ».

Des spécimens vivants sont envoyés en 1768 en Angleterre où le  botaniste John Ellis est le premier à soupçonner son mode de nutrition. Il lui donne la dénomination officielle de l’espèce, la Dionée attrape-mouche et adresse à Carl von Linné un spécimen desséché et une description détaillée de la plante. Mais le naturaliste suédois, doutant de son carnivorisme, préfère classer le phénomène en « miraculum Naturae », le considérant comme extraordinaire et accidentel. Il nomme la plante « Venus flytrap » (« Vénus attrape-mouche ») en s’inspirant de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté dans la mythologie romaine.

La carnivorité de la « Vénus attrape-mouche » n’est démontrée par Charles Darwin que vers 1865 et il écrit à propos du mécanisme de capture de cette plante, dans son traité Les plantes insectivores, que la dionée est « l’une des plantes les plus merveilleuses au monde ».

Les plantes carnivores se distinguent du reste du règne végétal par leur capacité à attirer, capturer et digérer leurs proies. Une plante capable uniquement de capture, éventuellement de dégradation, mais incapable d’assimiler sa proie, est qualifiée précarnivore, en référence à sa potentielle évolution vers la carnivorité. Les bactéries aidant à l’assimilation sont qualifiées de protocarnivores. Chez les plantes carnivores, le régime carnivore est apparu six fois dans cinq ordres différents au cours de l’évolution.

Si un grand nombre d’espèces de plantes carnivores se situent dans des régions tropicales, on peut néanmoins trouver des spécimens sous presque toutes les latitudes. Ces plantes poussent la plupart du temps dans des sols pauvres en azote et en phosphore, comme dans les tourbières. La carnivorie est une adaptation à des environnements pauvres et qui leur confère un avantage écologique leur permettant de les coloniser. L’apparition et la spécialisation de la carnivorie est un exemple riche en écologie évolutive, au même titre, sinon plus, que l’apparition progressive de l’œil (voir Richard Dawkins, Stephen Jay Gould).

La qualification de « plantes insectivores » ou « plantes entomophages » n’est pas toujours valable : si elle précise le régime alimentaire majoritaire d’un grand nombre de plantes carnivores, certaines ne se nourrissent pas du tout d’insectes (c’est le cas notamment des Utriculaires, qui ciblent des protozoaires ou de certaines espèces de népenthès qui consomment des geckos, des scinques, des oisillons et des souris). De plus, il est toujours possible que des arachnides, des mollusques (petites limaces), voire des vertébrés soient victimes de pièges réputés « insectivores ».

Les pièges sont, dans la plupart des cas, des feuilles modifiées. La diversité morphologique et fonctionnelle de ces pièges est remarquable. L’outre de capture des Utriculaires, l’urne des Népenthès, les mâchoires des Dionées, les poils gluants des Rossolis, etc. sont des adaptations indépendantes à la fonction carnivore.

Le régime insectivore des népenthès est constitué à 80 % de fourmis. Ces plantes émettent des composés volatils (acides gras, terpènes, benzénoïdes) qui donnent une odeur mielleuse attirant les insectes, leurrant les phéromones sexuelles des coléoptères ou les phéromones de recrutement ou de trace chez les fourmis.

La nutrition carbonée et la production de sucres se font par la voie classique de la photosynthèse, comme chez la plupart des végétaux dit supérieurs. Les plantes carnivores fixent ainsi le dioxyde de carbone de l’air, en présence de lumière, et absorbent l’eau et sels minéraux par leurs racines. Les proies qu’elles capturent ne sont, bien souvent, que des sources complémentaires d’azote et de phosphore.

Les pièges des plantes carnivores sont caractérisés par leur mobilité et leur rapidité pour quelques-unes. S’ils sont mobiles ils sont dits « actifs », s’ils ne le sont pas, on parle de pièges « passifs ». Certains mouvements sont visibles à l’œil nu, comme la fermeture du piège de la Dionée attrape-mouche.

Source : Wikipédia.

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