Le mélèze commun.

Le Mélèze d’Europe, ou Mélèze commun (Larix decidua) est une espèce d’arbre du genre Larix et de la famille des Pinaceae. Il est parfois appelé Pin de Briançon.


L’arbre atteint une taille comprise entre 30 et 40 mètres de haut. L’écorce du mélèze est grisâtre, crevassée, et très épaisse sur les vieux arbres.

Les mélèzes sont les seuls conifères d’Europe qui perdent leurs aiguilles en hiver. Alors que les épicéas, les pins et les sapins les conservent en hiver, les aiguilles de mélèze, comme les feuilles des feuillus, roussissent en automne et chutent en hiver. Ces aiguilles sont peu coriaces, insérées en rosette sur les rameaux courts ou isolément sur les rameaux longs. Elles se concentrent par touffes composées de 35 à 40 aiguilles le long des rameaux.

De mars à juillet, le mélèze commence par fabriquer les cônes mâle et femelle, ensuite les aiguilles poussent et quand le cône femelle est pollinisé, les branches du mélèze croissent.

Les cônes mâles sont nombreux, petits et jaunâtres ; à maturité, ils pendent au-dessous des rameaux. Les cônes femelles, rose vif lorsqu’ils sont jeunes, sont bruns à maturité, relativement petits (de 20 à 35 mm2), de forme ovoïde, en position dressée, à écailles minces, ils restent longtemps attachés sur l’arbre.

L’été fini, les cônes libèrent leurs graines brunes (3 à 4 mm). Ils sont souvent aidés dans la dissémination des graines par les écureuils, les pics (pic épeiche ou pic vert) ou encore les becs-croisés.

C’est une espèce pionnière (elle se développe sur des sols pauvres qu’elle contribue à enrichir). Les plus grandes formations naturelles se situent en Europe centrale. Le mélèze croît dans les Alpes entre 1400 et 2 400 mètres et entre 300 et 1 500 mètres dans l’est de l’Europe. En France, on le trouve surtout dans le Briançonnais, le Queyras, l’Ubaye, le Dévoluy, le Mercantour, introduit en dehors des Alpes où il est endémique ; il s’accompagne du pin sylvestre en dessous de 1 400 mètres en adret, du pin cembro au-dessus de 2 000 mètres en ubac et de l’épicéa, et çà et là du sorbier des oiseaux et de l’érable champêtre.

Mais cette espèce montagnarde a été implantée en plaine par l’homme afin de profiter de ses avantages économiques (bois) et écologiques (espèce pionnière capable d’améliorer les sols) (voir le paragraphe “Utilisation”). Ainsi, il n’est pas rare de le rencontrer en France dans le Limousin ou en Bretagne et dans les Ardennes belges; il est abondant dans les plaines et collines du nord de l’Allemagne, au Pays de Galles et en Écosse au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark et dans les pays d’Europe centrale. Il a commencé à être cultivé en Grande-Bretagne en 1629.

Le mélèze se plait dans le froid et, en tant qu’espèce pionnière, il a tendance à coloniser de nouveaux territoires si les conditions y sont propices. Dans les montagnes où le pastoralisme a détruit toute végétation plus grande que la pelouse alpine, le mélèze revient peu à peu, et ouvre la voie aux autres conifères. Souvent sur le versant nord des montagnes (en ubac), il aime avoir les pieds au frais et la tête au soleil.

Le mélèze d’Europe est relativement indifférent à la composition chimique des sols, et se rencontre aussi bien sur des substrats acides que sur du calcaire. Il ne supporte par contre pas les sols compacts et hydromorphes et s’accommode volontiers de secteurs rocailleux pourvu qu’ils soient bien drainés, comme les sites abrupts des versants montagneux.

Le mélèze est très tolérant à ce point de vue : il prospère aussi bien dans l’humide vallée de Chamonix que dans le sec Briançonnais; mais une trop grande pluviosité lui est défavorable, en facilitant son infestation par le chancre du mélèze Lachnellula willkommii : d’où son absence dans les Préalpes du nord (trop humides) et sa préférence pour le climat subalpin (air sec et ensoleillé). Inversement, il semble limité en direction du midi par les sécheresses d’été trop prononcées (alimentation en eau insuffisante lorsque l’arbre est feuillé).

Le mélèze tolère des variations thermiques brusques et accentuées (fréquentes à l’étage subalpin où l’on note facilement des écarts journaliers s’étendant sur 30 à 50 °C). Il admet des minima fort bas et des maxima très élevés (ces derniers à condition d’une alimentation en eau suffisante).

Le mélèze supporte sans dommage les vents les plus violents (rareté des chablis dans les mélézins).

En France, les mélèzes sont largement répandus dans les Alpes du sud, où ils doivent leur développement au pastoralisme, qui durant des siècles a façonné les alpages. En effet, le mélézin est caractérisé par la richesse de son sous-bois.

Sa présence en Suisse, où il représente environ 4 % de l’ensemble des arbres du pays, se limite principalement au Valais, aux vallées tessinoises et aux Grisons (Engadine, Münstertal, Poschiavo). Bien qu’il soit capable de grandir à toute altitude, dans ce pays, près de 3 individus sur 4 (73 %) croissent au-dessus de 1 400 mètres, généralement sur des pentes raides. Les plus gros mélèzes d’Europe sont situés sur l’alpage de Balavaud (Isérables) en Valais, qui regroupe 250 mélèzes âgés de 300 à plus de 800 ans et mesurant de 10 à 12 m de circonférence.

L’importance, au regard des conditions écologiques, des mélèzes provient du surpâturage antérieur à 1830-1850. Les peuplements de mélèzes étaient alors très lâches et l’érosion intense. La constitution de boisements productifs est la conséquence directe d’un fort exode.

Cependant, les conditions qui ont favorisé le mélèze, d’abord des boisements très clairs, surpaturés et érodés, puis une émigration brutale, sont historiques. Dès lors, la régénération du mélèze est complexe, car il est intéressant de conserver à la fois un peuplement riche, une limitation de l’érosion et une essence pionnière dont l’extension est écologiquement anormale. N’étant pas une formation climacique, le mélézin exige une intervention constante et active, faute de quoi il disparaîtrait au profit d’autres associations végétales plus stables, mais d’un intérêt écologique bien moindre.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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