L’armée en terre cuite de Qin Shi Huang.
L’armée de terre cuite (兵马俑, bīngmǎ yǒng, « figurines de guerriers et de chevaux enterrés avec les morts »), ou armée d’argile, est un ensemble de près de huit mille statues de soldats et chevaux en terre cuite, représentant les troupes de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine. Elles représentent une forme d’art funéraire, car elles ont été enterrées dans les fosses du mausolée de l’empereur Qin, à proximité de la ville de Xi’an, dans le Shaanxi, en 210–209 av. J.-C. Cette « armée enterrée », dont les statues ont quasiment toutes un visage différent, était destinée à protéger l’empereur défunt.
Ces statues, qui datent de la fin du IIIe siècle av. J.-C., ont été découvertes en mars 1974 dans le Xian de Xiyang par des agriculteurs. Leur taille varie suivant leur grade au sein de cette armée, celles figurant les généraux étant les plus grandes. Elles représentent des fantassins, des cavaliers, des chevaux et des chars. En 2007, les archéologues qui fouillent le site ont estimé que les trois fosses dans lesquelles repose l’armée de terre cuite contiennent plus de huit mille soldats, cent trente chars tirés par cinq cent vingt chevaux, auxquels il faut rajouter les cent cinquante chevaux montés par des cavaliers. La plus grande partie de ces statues est enterrée dans la fosse No 1, qui se situe à côté du mausolée de l’empereur Qin. En plus des soldats, on trouve dans ces fosses des statues de civils, dont des membres de l’administration, des acrobates et des musiciens.
Selon Sima Qian, le premier empereur a été enterré avec des palais, des tours, des fonctionnaires, des objets précieux et autres merveilles. Selon ce texte, à l’intérieur du tombeau, 100 rivières ont été reproduites et leur écoulement a été simulé à l’aide de mercure. Toujours selon le contenu du Shiji, le plafond est décoré avec une reproduction de la voûte céleste et au sol se trouve une carte en relief de l’empire de Qin Shi Huang. Concernant ces palais, tours, fonctionnaires et autres merveilles, quelques traductions du passage décrivant l’intérieur du tombeau utilisent les mots « modèles » ou « imitations », mais aucun de ces mots n’est utilisé dans le texte original, qui ne fait aucune mention de l’armée en terre cuite.
Des tests effectués à l’époque moderne sur des échantillons du sol du tumulus abritant le tombeau ont révélé des concentrations exceptionnellement hautes de mercure, ce qui tend à confirmer les écrits de Sima Qian.