Ville de Vyborg (Russie).

Vyborg (en russe : Выборг ; en finnois : Viipuri ; en suédois : Viborg) est une ville de l’oblast de Léningrad, en Russie, et le chef-lieu administratif du raïon de Vyborg. Sa population s’élevait à 80 896 habitants en 2013 et à 74 054 habitants en 2021.

La ville hanséatique est à la frontière entre les mondes slavo-russe et finno-scandinaves. Elle a changé plusieurs fois de domination, devenant soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis russe.


La région était habitée par des Caréliens qui seront progressivement dominés par la République de Novgorod et la Suède. L’histoire de Vyborg liée à celle du fief de Viipuri et de son château de Vyborg bâti en 1293 par le maréchal suédois Torkel Knutsson pendant la troisième croisade de Finlande une période cruciale des conflits entre Suède et la République de Novgorod sur la domination de la Finlande. Durant la guerre russo-suédoise de 1495-1497, le prince Ivan III fit mettre le siège devant la ville à partir du 13 octobre 1495, mais la ville, alors suédoise, résista aux assauts moscovites avec une ténacité que l’historiographie s’est plu à célébrer. L’année suivante, les armées russes envahissent la Finlande jusqu’à Hämeenlinna et dévastent les régions traversées. En 1497, une trêve est conclue entre la Suède et la Russie.

Au traité de Nystad en 1721, la Suède finit par perdre la forteresse et la ville au profit de la Russie qui fait de Vyborg le chef-lieu du gouvernement de Vyborg jusqu’en 1812. Au XIXe siècle, alors qu’elle fait partie du Grand-Duché de Finlande, lui-même partie de l’Empire russe, la ville se développe comme le centre administratif, portuaire et commercial. En 1856, l’inauguration du canal de Saimaa est bénéfique pour l’économie locale et ouvre les espaces lacustres de la Finlande vers la mer.

La ville de Vyborg a donné son nom à la route qui la relie à Saint-Pétersbourg et de cette route, au faubourg pétersbourgeois industriel de Vyborgskaïa où, en février 1917, pendant la révolution russe, des dizaines de milliers d’ouvrières et d’ouvriers manifestent contre les rationnements puis se mettent en grève générale : la répression fait une centaine de morts et provoque des mutineries.

Profitant de la chute du tsarisme et de l’instauration de la république russe en février 1917, la Finlande déclare son indépendance. La guerre civile russe se traduit en Finlande par une guerre civile finlandaise : Viipuri (nom finnois de Vyborg) est d’abord tenue par les Gardes rouges finlandais qui y font régner la terreur rouge contre les bourgeois et les militaires de la ville, puis est reprise par la Garde blanche le 29 avril 1918 qui, à son tour, fait régner la terreur blanche, assassinant de 360 à 420 civils accusés d’être des bolcheviks : c’est le massacre de Vyborg qui s’accompagne d’un nettoyage ethnique contre une partie des Suédois, des Russes, des Allemands, des Juifs finlandais, des Tatars de Carélie et des Roms.

Dans la période d’entre-deux-guerres, Viipuri est la seconde ville de Finlande et le siège de la province de Viipuri. En 1939, elle compte 75 000 habitants.

En 1939, l’Union soviétique alors liée à l’Allemagne nazie par le pacte germano-soviétique, attaque la Finlande : c’est la guerre d’hiver. Viipuri étant à portée de l’artillerie soviétique, plus de 70 000 habitants sont évacués de la ville vers la Finlande occidentale. La guerre d’hiver se conclut en 1940 par le traité de Moscou (12 mars 1940) qui stipule que la Finlande doit céder à l’URSS Viipuri et l’isthme de Carélie après l’avoir vidé de ses habitants. Le 31 mars 1940, ces territoires sont intégrés dans la République socialiste soviétique carélo-finnoise. Comme la ville de Viipuri était encore gérée par les Finlandais, le reste de la population finlandaise soit 10 000 habitants doit être évacué hâtivement avant son absorption par l’URSS. Ainsi, pratiquement toute la population finlandaise de Viipuri a été évacuée et réinstallée dans d’autres lieux en Finlande. Viipuri est renommée Vyborg et devient le chef-lieu administratif du raïon de Vyborg.

Les réfugiés de la Carélie deviennent une force politique bruyante et leur désir de réintégrer leurs foyers est l’un des motifs qui pousseront la Finlande, comme la Roumanie à deux mille kilomètres plus au sud, à participer à l’attaque allemande contre l’URSS en juin 1941 : c’est la guerre de Continuation.

Le 29 août 1941, Viipuri est libérée par les troupes finlandaises et aussitôt le gouvernement finlandais la réintègre officiellement avec les autres régions cédées lors du traité de Moscou. Au début, l’armée finlandaise ne permet pas aux civils de revenir à Viipuri, car 3807 bâtiments sur 6287 avaient été détruits. Les premiers civils reviennent à partir de septembre 1941 et à la fin de l’année Viipuri a une population de 9700 habitants et en 1942, elle est de 16 000 habitants.

Environ 70 % des personnes évacuées de la Carélie finlandaise y retournent pour reconstruire leurs habitations détruites.

Les habitants seront à nouveau évacués en 1944, après l’offensive de Carélie de l’Armée rouge, qui se déroule en même temps que la bataille de Normandie. Au moment de cette offensive soviétique, Viipuri compte environ 28 000 habitants, qui sont évacués le 19 juin 1944 tandis que la défense de Viipuri est assurée par la 20e brigade. Le lendemain, la ville passe sous le contrôle de l’armée rouge, mais l’armée finlandaise arrête l’avance soviétique à la bataille de Tali-Ihantala, la plus grande bataille menée par l’un des pays nordiques, qui se déroule au nord de Viipuri (Vyborg). La ville est très endommagée et de nombreux édifices historiques, telle la cathédrale luthérienne, sont détruits. Le 19 septembre 1944, l’armistice de Moscou oblige la Finlande à céder davantage de territoires qu’elle ne l’avait fait par le traité de 1940 : outre la Carélie occidentale avec Viipuri, elle doit aussi céder les régions de Petsamo et de Salla, renonçant à son accès à l’océan Arctique.

Après la guerre, l’oblast de Léningrad englobe la partie méridionale de la région de Vyborg, transférée en novembre 1944 par la République socialiste soviétique carélo-finnoise. En 1947, par le traité de paix de Paris, la Finlande renonce à toute prétention sur les territoires cédés par l’armistice de Moscou, s’oblige à payer une indemnité de 300 millions de dollars à l’URSS, et lui laisse pour 50 ans l’usage de la presqu’île de Porkkala pour y établir une base militaire.

Pendant la période soviétique, Vyborg est repeuplée par des personnes venant de toute l’URSS, dont beaucoup de familles de militaires et de garde-frontières, vu sa proximité de la frontière finlandaise. Les bases aéronavales de Pribylovo et de Vechtchevo sont situées à proximité.

Source : Wikipédia.

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