Ville de Szczecin (Pologne).

Szczecin en allemand : Stettin, anciennement Stetin ou Stettin en français) est la septième plus grande ville de Pologne, le chef-lieu de la voïvodie de Poméranie-Occidentale ainsi que la troisième plus grande ville portuaire de ce pays.

La ville se situe dans l’extrême nord-ouest de la Pologne sur les deux rives de l’Oder, tout près de son entrée dans la lagune de Szczecin à Trzebież près de Police. L’archipel qui se trouve entre deux bras de l’Oder est une zone industrielle et portuaire.

Stettin était la capitale du duché de Poméranie. Dès le premier quart du XVIIIe siècle, la ville était connue en France sous le nom allemand Stettin, et faisait alors partie de la Poméranie prussienne.


Szczecin a une histoire parmi les plus colorées d’Europe. En effet, par le passé, cette ville a appartenu à de nombreux États et territoires, dont la Pologne, la Prusse, le Danemark, la Suède et l’Allemagne. Allemande jusqu’en 1945 (province de Poméranie de l’État libre de Prusse), elle est polonaise depuis les accords de Potsdam (1945).

La première mention de la ville date du VIIIe siècle ; ce n’est alors qu’un petit village peuplé de tribus d’origine slave, qui y pratiquent le commerce et la pêche. Ces tribus sont intégrées dans le nouveau royaume polonais créé autour de 970, mais en 1005, la population, désireuse de conserver ses croyances païennes, se révolte contre la christianisation menée par le roi Mieszko Ier. Celui-ci, soucieux de ne pas s’aliéner la région, accorde une certaine autonomie à Szczecin et à son territoire, en particulier dans les domaines religieux et économique. Cette acceptation du fait païen par la royauté polonaise provoque de l’émoi dans le Saint-Empire romain germanique qui y voit avant tout une opération à but économique.

Szczecin obtient le statut de ville en 1243 des mains de Barnim Ier le Bon. La ville, qui se peuple majoritairement d’Allemands et prend le nom de Stettin, se voit accorder en 1309 le statut de capitale du duché de Poméranie,  gouverné par la dynastie slave des Griffon (en allemand : Greifen). Le château de Stettin est alors le siège des ducs de Poméranie. Entre 1243 et 1630, Stettin connaît un fort développement et devient une importante ville marchande avec l’apparition d’une classe bourgeoise. La ville rejoint la ligue de la Hanse et noue une relation privilégiée avec Francfort-sur-l’Oder.

La dynastie des Griffon perd Stettin au profit du royaume de Suède en 1631. La paix de Westphalie attribue officiellement Stettin à la Suède en 1648. L’économie de la ville, désormais coupée de ses liens avec la Hanse, se met à stagner. La Prusse, profitant de la faiblesse relative des autorités suédoises, leur déclare la guerre en 1713 et parvient à prendre la ville. Les Suédois, sans vouloir admettre leur défaite, s’en retirent sept ans plus tard.

La ville, qui était déjà peuplée d’Allemands, appartient à la Prusse de 1720 à 1945 (et donc à l’Allemagne lorsque celle-ci réalise son unité à partir du 18 janvier 1871). Elle est la ville de naissance de la princesse d’Anhalt-Zerbst, la future Grande Catherine de Russie. À la suite de la révocation de l’édit de  Nantes en 1685, les autorités prussiennes accueillent à Stettin des milliers de huguenots d’origine française qui s’y établissent et contribuent à son développement. Celle-ci redevient ainsi l’une des villes les plus riches et les plus importantes de la mer Baltique. Une forte immigration venue de toute l’Allemagne permet ensuite au commerce de Stettin de compter parmi les plus dynamiques de Prusse.

En 1806, durant la campagne napoléonienne de Prusse et de Pologne, la garnison prussienne en place dans la forteresse de Stettin capitule face un faible nombre de hussards français à la suite d’une manœuvre de déception, lors de l’épisode de la reddition de la forteresse de Stettin.

Le premier réseau de chemin de fer entre Stettin et Berlin est construit en 1843. D’autres réseaux, dont ceux reliant la ville aux mines de Silésie, suivent. La population croît rapidement et la ville est épargnée par la Première Guerre mondiale.

Après 1918, l’économie de la ville sombre avec la création de la Deuxième République polonaise qui ôte à Stettin l’accès aux vastes territoires agricoles de la Poméranie et de la Grande-Pologne. L’importance de la ville diminue au profit de Rostock et surtout de Hambourg.

En 1938, lors de la nuit de Cristal, la synagogue de Stettin est détruite. La communauté juive de la ville est ensuite massacrée, notamment au camp d’extermination de Bełżec.

La Seconde Guerre mondiale détruit 65 % de la ville, et le 26 avril 1945 les Soviétiques entrent dans la ville. La conférence de Yalta, qui s’est tenue deux mois auparavant, laisse Stettin à l’Allemagne, car la nouvelle frontière de Pologne doit être située près de la ville de Kolberg, aujourd’hui Kołobrzeg, 75 kilomètres au nord-est de Stettin, et les Polonais doivent recevoir Königsberg, l’actuelle Kaliningrad. Cependant, Staline change d’avis, jugeant important de disposer d’un port sur la Baltique utilisable tout au long de l’année, y compris en hiver. Lors de la conférence de Potsdam, en juillet, il fait donc attribuer Königsberg à l’URSS et transférer Stettin à la Pologne. La ville prend le nom polonais de Szczecin. Les Allemands, majoritaires depuis sept siècles, en sont expulsés et remplacés par des Polonais.

Après la fin de la guerre, la population allemande est totalement expulsée, provoquant des milliers de morts. Les Polonais sont encouragés à s’établir dans la région. Ils viennent en masse, surtout ceux qui ont été chassés des territoires annexés par l’Union soviétique. Szczecin conserve une petite minorité allemande jusqu’en 1960.

Devenue capitale de la Poméranie-Occidentale, Szczecin est rebâtie et les communistes prennent le contrôle du développement de la ville. Les syndicats de Szczecin se révoltent en 1970 contre les dirigeants  communistes. Soutenus par leurs collègues de Gdańsk et de Silésie, ils réussissent à incendier la centrale du Parti communiste. En 1980, le syndicat Solidarność provoque une révolte similaire. La Pologne devient une démocratie de type occidental en 1989, ce qui permet à Szczecin un développement rapide et l’entrée dans l’économie de marché.

Depuis le 18 septembre 1999, la ville abrite un corps de l’OTAN, le Multinational Corps Northeast, principalement composé de soldats danois, allemands et polonais. Il s’agit d’un centre de commandement important pour l’organisation, qui a indiqué vouloir le renforcer à l’avenir.

Aujourd’hui, Szczecin est une ville moderne, orientée vers la coopération avec d’autres ports de l’Union européenne. C’est aussi un centre  scientifique, industriel et culturel, ainsi qu’une plaque tournante du transport.

Source : Wikipédia.

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