Pierre Ier le Grand. Tsar de Russie.

Pierre Ier (en russe : Пётр Алексеевич Романов, Piotr Alekseïevitch Romanov), plus connu sous le nom de Pierre le Grand (en russe : Пётр Великий, Piotr Vyélikiy), né le 30 mai 1672 (9 juin dans le calendrier grégorien) à Moscou et mort le 28 janvier 1725 (8 février dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg, devient tsar de Russie en 1682 et reçoit le titre d’empereur de toutes les Russies en 1721.

Fils du tsar Alexis Ier (1629-1676), il règne conjointement avec son demi-frère Ivan V durant la première partie de son règne (1682-1696). À la mort de celui-ci, il se lance dans un grand tour de l’Europe durant lequel il se rend compte du grave retard de son pays sur le reste du continent. Il va alors s’efforcer de rapprocher son pays des mœurs occidentales, quitte à sacrifier une partie des traditions de sa terre natale. Par sa volonté d’écraser la noblesse et le clergé, il reste dans les mémoires comme un grand modernisateur, faisant entrer la Russie dans l’âge de l’absolutisme.

En politique extérieure, Pierre se lance dans la longue grande guerre du Nord (1700-1721) durant laquelle il est opposé à l’Empire  suédois de Charles XII. Après plusieurs revers comme à la bataille de Narva, il réussit finalement à écraser l’armée suédoise à la bataille de Poltava (1709). Après cette victoire, il faut encore douze ans de combat pour que la Suède signe le traité de Nystad. La Russie gagne avec celle-ci un accès à la mer Baltique en annexant l’Ingrie, l’Estonie et la Livonie. Pierre se fait alors proclamer « grand », « père de la patrie » et « imperator ».

Pierre joua ainsi un grand rôle dans la construction d’un État russe moderne en déplaçant sa capitale de Moscou à Saint-Pétersbourg, ville qu’il fonda en 1703. Sa politique expansionniste et ses réformes ont fait de la Russie une puissance européenne.


François Le Fort, profitant de son goût pour les jeux militaires, forma avec cinquante de ses jeunes compagnons une compagnie qui fut le noyau du fameux régiment Préobrajensky ; un autre groupe fut le noyau du régiment Semionovsky. Lorsqu’il reprend définitivement le pouvoir, en 1694, ils  deviennent ses collaborateurs les plus dévoués et Lefort est son favori, auquel succède Menchikov à la mort du Suisse en 1699.

Devenu seul souverain, le jeune géant (il mesurait deux mètres) allait mener les réformes qui transformeraient la Russie et en feraient une grande puissance européenne, une fenêtre ouverte sur l’Occident pour arracher son pays de la pesanteur de ce qu’il appelait la « barbarie asiatique ».

Au printemps 1695, Pierre envoie une armée contre les Tatars de Crimée pour détourner l’attention des Turcs et se dirige vers la forteresse d’Azov qui, située sur le Don à 16 km de la mer d’Azov, offre un accès indirect à la mer Noire. Cependant il ne parvient pas à prendre la ville. Il se décide alors à construire une flotte, installant un chantier naval à Voronej, situé sur un affluent du Don, et associe tout le pays à cette œuvre nationale : c’est la création officielle de la Marine impériale russe. La ville est prise l’année suivante, en juin, et Pierre Ier fonde la première base navale russe à Taganrog en septembre 1698. Celle-ci est commandée de 1698 à 1702 par l’amiral Fédor Golovine et le vice-amiral Cornelius Cruys (en) en devint le premier gouverneur en 1711.

Par le traité de Constantinople (1700), qui met fin à la guerre russo-turque de 1686-1700, les Russes se voient reconnaître par la Sublime Porte la possession d’Azov et de la base de Taganrog, et obtiennent en outre le droit de conserver et d’avoir un ministre permanent dans l’Empire ottoman. Cette campagne marqua la première offensive militaire réussie par l’armée russe sur un sol étranger depuis plusieurs siècles, et établit la Russie comme étant un pays important dans la diplomatie européenne. Toutefois, le contrôle de la seule mer d’Azov ne lui offrait pas une voie suffisante pour le commerce, tandis que la paix avec le sultan Moustapha II permet à Pierre de se tourner vers la mer Baltique.

La Russie, alliée au Danemark et à la Pologne, entre en guerre contre la Suède du jeune Charles XII en 1700. Les Suédois s’étant emparés de territoires russes des rivages de la mer Baltique cinquante ans auparavant, Pierre voulait laver ce qui était pour lui un affront. De plus, la région occupée constituait un obstacle pour le tsar qui rêvait de faire de la Russie une puissance navale.

Monument dédié à Pierre le Grand par Mark Antokolski à Taganrog.
L’armée russe non préparée à la guerre devait faire face à une importante armée suédoise professionnalisée, commandée par un roi jeune et volontaire, Charles XII, qui se révéla brillant stratège : la guerre fut plus longue et plus dure que ne le prévoyait Pierre.

La première tentative pour s’emparer de la côte baltique se termina par la bataille de Narva en 1700, au cours de laquelle 8 000 Suédois battirent 38 000 Russes. Charles attaqua alors Pierre et son allié, le roi Auguste II de Pologne. Pendant les huit années qui suivirent, les Suédois ravagèrent la Pologne et la Saxe et forcèrent Auguste à abandonner son trône polonais. Finalement en 1708, Charles envahit la Russie afin de prendre Moscou et de détrôner Pierre.

Dans le même temps, Pierre engagea une nouvelle campagne dans les pays baltes contre un nombre réduit de soldats suédois. Il conquit alors les terres de l’actuelle Estonie et l’embouchure du fleuve Néva, où il fonda la ville de Saint-Pétersbourg en 1703, ainsi que la forteresse Pierre-et-Paul qui y est sise, conçue par l’architecte suisse Domenico Trezzini (voir ci-dessous). Il en profita pour fortifier l’île de Kotline dans le golfe de Finlande, à 20 km de Saint-Pétersbourg (la forteresse sera rebaptisée Kronstadt). Pensant qu’il pourrait battre Pierre à tout moment, Charles ignora ces campagnes.

Après l’avoir rencontré en Russie en 1708, Charles battit Pierre à  Golovtchine le 3 juillet 1708, mais essuya sa première défaite à la bataille de Lesnaïa le 28 septembre 1708, lorsque Pierre écrasa l’aile gauche de l’armée suédoise qui s’en allait rejoindre l’armée principale de Charles à Riga. En raison de cette défaite, Charles fut forcé d’abandonner sa marche sur Moscou. Ne pouvant plus avancer vers l’est, Charles envahit l’Ukraine, appelée alors Petite Russie.

Pierre utilisa la technique de la terre brûlée qui eut comme conséquence l’impossibilité pour l’armée suédoise de se ravitailler. L’armée suédoise souffrit considérablement de l’hiver particulièrement froid de 1708-09, mais reprit la campagne ukrainienne pendant l’été 1709, espérant forcer Pierre à abdiquer.

Lorsque Charles eut repris la campagne, il trouva Pierre beaucoup plus belliqueux et les deux armées se livrèrent bataille à Poltava, le 27 juin 1709. Les années de labeur de Pierre pour améliorer l’armée russe furent récompensées lorsqu’il infligea une défaite écrasante aux Suédois, causant près de 10 000 morts et capturant la plupart des soldats restants dans l’armée ennemie. Aidé de diplomates autrichiens et français, Charles s’enfuit alors dans l’Empire ottoman, neutre jusqu’alors, et demanda de l’aide au sultan Ahmet III pour une nouvelle campagne. Convaincu par le roi de Suède, celui-ci déclara la guerre à Saint-Pétersbourg le 20 novembre 1710, déclenchant la guerre russo-turque de 1710-1711.

Dirigées par Boris Cheremetiev, les troupes russes, auxquelles s’étaient jointes les troupes moldaves de Dimitrie Cantemir, qui avait fait défection au sultan, furent défaites à Stănileşti en juillet 1711. Le traité du Pruth (23 juillet 1711) entérina la victoire de Constantinople : la Russie lui concédait les ports d’Azov et de Taganrog dont elle s’était emparée en 1697. En échange, Pierre Ier obtint d’Ahmet III qu’il s’abstienne d’ingérence dans le conflit entre la Russie et le roi de Suède. En 1714, le sultan expulsa Charles XII de Suède de son empire.

Au nord, les armées de Pierre conquirent la province suédoise de Livonie (la moitié nord de la Lettonie et de l’Estonie méridionale actuelles) et  attaquèrent à nouveau les Suédois dans leur province de Finlande. Charles refusait toujours de signer un traité de paix et ce fut sa mort en 1718 qui permit l’arrêt des hostilités. Sa sœur Ulrique-Éléonore lui succéda et en 1721, le traité de Nystad mit fin à la « grande guerre du Nord » et les côtes de la mer Baltique qui vont jusqu’à la frontière finlandaise et qui appartenaient alors à la Suède furent cédées à la Russie.

En 1722, la descendance de Pierre le Grand ne comporte plus que trois filles, dont deux nées hors mariage, une petite-fille et un seul petit-fils. L’empereur qui a fait tuer son fils Alexis promulgue une lo1 selon laquelle le souverain régnant devait désigner lui-même son successeur, à l’encontre de la tradition russe qui voulait que la succession légale soit le fils aîné. Il réussit à marier Anna Petrovna, sa fille née hors mariage de sa seconde femme et alors âgée de 16 ans et demi, avec Charles-Frédéric de Holstein-Gottorp, qui avait échoué à prendre la succession de son oncle Charles XII de Suède à sa mort en 1718, et avait alors quitté la Suède, devenant commandant des troupes de la Garde à Saint-Pétersbourg. Le contrat de mariage stipulait qu’Anna et Charles-Frédéric devaient abandonner toute prétention au trône de Russie, et Pierre obtient à la suite de cette clause [réf. nécessaire] le droit de nommer son successeur. De ce mariage naquit le futur Pierre III de Russie en 1728 ; Anna mourut peu après, à l’âge de 20 ans.

Cependant, frappé d’une nouvelle crise d’urémie, le tsar meurt en janvier 1725 à 52 ans sans avoir désigné d’héritier. La garde proclame impératrice Martha Skavronskaïa, que l’empereur avait fait couronner impératrice l’année précédente et qui monte sur le trône en tant que Catherine Ire de Russie. Elle meurt deux ans plus tard laissant le trône au fils du défunt tsarévitch et de la défunte Charlotte de Brunswick-Wolfenbüttel, Pierre II de Russie.

Trop jeune pour gouverner, celui-ci laisse d’abord les rênes du pouvoir à la famille Dolgoroukov — qui prend le contre-pied de la politique de Pierre le Grand et de Catherine Ire — avant de s’emparer du pouvoir et de poursuivre l’œuvre de Pierre, en étant notamment conseillé par Menchikov, qui avait été nommé chef du gouvernement par Catherine Ire. À la mort de Pierre II, sa cousine Anna Ivanovna , fille du tsar Ivan V de Russie, demi-frère de Pierre le Grand, s’empare du pouvoir.

Source : Wikipédia.

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