Palma le Vieux, peintre.

Palma le Vieux (ou Palma l’Ancien), en italien Palma il Vecchio, est le nom donné par les historiens de l’art qui fut l’élève du Titien.


Il nait à Serina près de Bergame, une dépendance de la République de Venise, mais sa carrière connue se déroule à Venise ou à proximité. Son vrai nom est Jacomo Nigretti de Lavalle ; il est le fils d’Antonio appelé Tonolo. Giorgio Vasari l’appelle Il Palma. Nigretto (Negretto) est le surnom de Comino de Lavalle, arrière-grand-père de Palma, fils d’un Giovanni dit Nigro (Nègre) de la famille Ruggeri. De la Valle n’est pas vraiment un nom de famille, mais indique le quartier où la famille a vécu ou habité à Serina.

Issu d’une famille très modeste de bergers, comme nombre de ses  concitoyens, il reste peu à Serina, quitte la région de Bergame et vient s’établir à Venise qui représente à cette époque le pivot artistique et économique de l’Italie du Nord où il apparait pour la première fois en 1510 comme témoin dans un acte notarié, mais où il était probablement déjà depuis un certain temps. Il est peut-être l’apprenti d’Andrea Previtali, également originaire de Bergame, et qui y revint en 1511.

Les premières œuvres de Palma montrent l’influence de Giovanni Bellini, le maître de Previtali et alors le « doyen » de la peinture vénitienne, mais Palma suit le nouveau style et les nouveaux sujets définis par Giorgione et Titien. Après la mort de Bellini et de Giorgione, et l’éloignement de Venise de Sebastiano del Piombo, Lorenzo Lotto et Previtali, Palma se retrouve rapidement, après Le Titien, le peintre phare de la cité, très demandé  jusqu’à sa mort prématurée à l’âge de 48 (selon Vasari ; sa date de naissance est calculée à partir de celle-ci).

Sa manière de peindre est apprise des maîtres vénitiens de la fin  du XVe siècle, notamment de Vittore Carpaccio et Giovanni Bellini d’abord, puis de Giorgione ; il fréquente Le Titien, qui tombe amoureux de sa fille Violante, et travaille assidûment pour des commandes qui ne manquent jamais.

Ami et concurrent de Lorenzo Lotto, il recherche la complaisance de riches mécènes qui peuvent lui permettre de produire une grande quantité de tableaux, dont beaucoup ne lui ont probablement pas été attribués (Vasari cite deux œuvres et mentionne un chef-d’œuvre actuellement et  habituellement attribué à Giorgione, tandis que Giovanni Battista Cavalcaselle, Roberto Longhi, Gaetano Milanesi et d’autres l’attribuent à Palma le Vieux).

Dans les années 1512-1514, il exécute pour la Scuola di Santa Maria  Maggiore, adjacente au monastère du même nom, une Assomption aérienne et tranquille.

Son chef-d’œuvre est le polyptyque peint en 1522-1524, pour la Scuola dei Bombardieri à Santa Maria in Formosa, mais son œuvre est plutôt liée à l’atmosphère intime des tableaux de dévotion privée dont le cadre est un paysage vaste et harmonieux.

Il peint les nouvelles mythologies pastorales10 et les portraits en buste, souvent de beautés idéalisées qui, alors comme aujourd’hui, étaient  suspectées d’être des portraits des célèbres courtisanes de Venise. Les peintures de sujets mythologiques (Vénus et Cupidon, Cambridge) sont des ouvrages de jeunesse réalisées avant qu’il ne se tourne vers le sujet sacré, à la fois avec des retables et avec ses célèbres Conversation sacrée(la Vierge à l’Enfant avec un groupe de saints et peut-être des donateurs) qu’il développe sous une forme horizontale sur fond de paysage. Ces Conversations Sacrées sont principalement commises pour des particuliers ou des organismes religieux. Cela est évident dans les œuvres elles-mêmes : lorsque la demande émane d’un prieur ou d’un évêque, Palma peint d’une manière purement vénitienne, avec un fond typique de Bellini et la prééminence marquée de la Sainte Famille, tandis qu’au client privé, il donne l’ascension à la divinité, l’intimité au divin, avec une linéarité des contours et un réalisme plus proche de Lotto. Au musée de Capodimonte à Naples, une Conversation sacrée avec les donateurs non seulement rapproche les plans entre la Sainte Famille et le client, mais tous les personnages, à l’exception de la Vierge, appellent les spectateurs à regarder celui qui a commandé l’œuvre, avec la bénédiction de l’Enfant Jésus. L’Assomption de la Vierge conservée aux galeries de l’Académie de Venise est une œuvre admirable pour le calme de tous les personnages et l’atmosphère baignée d’une lumière dorée animée par le rouge intense des vêtements de certains personnages, repris quelques années plus tard par Le Titien avec une autre intention et un mouvement complètement différent. Dans d’autres groupes laïques, quelque chose semble se produire entre les personnages, mais sans que cela soit explicite. Toutes ces peinture sont commandés par de riches Vénitiens pour leurs maisons.

Il peint également des retables verticaux traditionnels pour des églises de Venise et alentours, ou des territoires vénitiens sur le continent. Cependant, il est chargé de peindre un maître-autel à Venise qu’en 1525, pour l’église Sant’Elena (maintenant à la Pinacothèque de Brera, à Milan). Il a  rapidement absorbé les influences d’autres régions d’Italie, copiant parfois des poses de Michel-Ange et étant influencé par l’Italie centrale des années 1515-1520.

Deux faits témoignent qu’il est un peintre confirmé à l’époque : il ne reste de lui qu’une œuvre signée, une Madone conservée à Berlin (ce qui laisse penser que son art était plus que connu) et Vasari le complimente, allant jusqu’à dire « que Léonard de Vinci et Michelangelo Buonarroti eux-mêmes n’auraient pas mieux fait ».

Il a eu un atelier dont on sait peu de choses, et a peut-être enseigné à Bonifazio Veronese, qu’il a certainement influencé, tout comme Giovanni Cariani.

Source : Wikipédia.

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