Giovanni Bellini, peintre.

Giovanni Bellini dit Giambellino et, en vénitien, Zambellin (né à Venise, entre 1425 et 1433 – Venise, 29 novembre 1516), est un peintre italien de la Renaissance, considéré comme le précurseur de l’école vénitienne, dont l’œuvre marque la rupture définitive avec le style gothique, par son attachement à la rigueur géométrique, à travers des peintures qui effacent la différence entre monde sacré et profane.

Fils ou peut-être frère de Iacopo Bellini (1400-1470), Giovanni Bellini incarne avec un talent extraordinaire l’esprit de la Renaissance italienne, mais toujours d’une manière adaptée aux traditions et aux goûts du milieu local.


Giovanni Bellini naît à Venise, ville dans laquelle il révèle petit à petit son art, pour finalement être reconnu comme le plus grand des Bellini.

Oeuvre de Bellini, carte maximum, Vatican, 2008.

La date de naissance de Giovanni Bellini a longtemps fait l’objet de controverses chez les historiens de l’art, les estimations variant entre 1425 et 1440. L’interprétation des rares documents indiquait que Giovanni était le fils de Jacopo et le frère de Gentile Bellini. Or, en 2013, Daniel W. Maze, en retournant aux sources, a avancé l’hypothèse que Giovanni était non pas le fils mais le demi-frère de Jacopo Bellini, fils de Nicolo Bellini, et donc oncle de Gentile. La nouvelle interprétation d’un acte notarié daté de 1440 vient confirmer son hypothèse. D’après lui, Giovanni serait ainsi né entre 1425 et 1428 et aurait été adopté par son demi-frère, Jacopo.

C’est dans l’atelier de Jacopo que Giovanni apprend son métier de peintre. Il fait par la suite connaissance avec le milieu savant et novateur de Padoue, et ce à travers l’art de son beau-frère Andrea Mantegna, qui épouse sa sœur Nicolosia Bellini en 1453, et qui devait le marquer profondément. Plus tard, le coloris de Giovanni est plus profond, plus homogène et joue déjà un grand rôle dans la représentation du relief. Il y a plus d’humanité dans les sentiments exprimés, tendresse, joie ou douleur. La nature est représentée, ce qui est nouveau : souvent les compositions se détachent sur un fond de paysage où l’on reconnaît la campagne ou les collines de Vénétie.

Les premiers ouvrages sont des petits panneaux peints alors qu’il n’a que 21 ans, telle la Pietà, qui groupe, selon un thème fréquent chez les Bellini, les figures de la Vierge, de Saint Jean l’Évangéliste et du Christ au Tombeau. On peut dater de la même année la Transfiguration et le Christ au mont des Oliviers. C’est à 31 ans que Giovanni commence à multiplier les variations sur un thème qu’il ne cessera d’exploiter : celui de la Vierge à l’Enfant.

S’étant fait connaître par ces ouvrages, il se voit confier lors de ses 36 ans, des travaux plus ambitieux. Ainsi, le polyptyque de saint Vincent Ferrier est une des grandes entreprises de Giovanni.

C’est entre 1470 et 1475 que Bellini doit se rendre à Rimini pour peindre le retable de San Francesco qui marque un tournant capital dans sa carrière. Les années suivantes donneront à Bellini l’épanouissement de ses moyens. Cette période est celle de l’équilibre entre la forme et les couleurs, plus belles les unes que les autres.

Un climat spirituel se fait ressentir et une certaine poésie émane du paysage. Son importance est primordiale dans plusieurs panneaux peints entre la 46e et 56e année du peintre, tels le Saint François recevant les stigmates et la lumineuse Transfiguration ; plus tardive est l’Allégorie mystique des Offices.

Vers 1480 et pour une période de 10 ans, Bellini peint pour des églises vénitiennes deux de ses grands retables. Pour exemple, le retable de San Giobbe représente six figures de saints encadrant une Vierge à l’Enfant assise sur un trône au bas duquel jouent trois anges musiciens.

En cette même année, Bellini reprend le thème vénitien de la conversation sacrée avec la Madone des Frari, encore en place à l’église des Frari à Venise, et dans laquelle on retrouve également l’Assomption du Titien.

Vers la fin du siècle, la clientèle de Bellini lui fait peindre de nombreuses madones de petit format. Le thème de la conversation sacrée revient dans plusieurs tableaux.

Repoussé à l’idée de reprendre les formules qui lui avaient assuré le succès, Bellini sait renouveler son inspiration et son langage, tirant profit de ses contacts avec de jeunes peintres tels que Giorgione et Titien. C’est ainsi que le Baptême du Christ lie plus étroitement visages et paysages, les tons chauds prédominent. En 1513 Giovanni Bellini signe le Saint Jérôme lisant avec saint Christophe et saint Louis de Toulouse (Église San Giovanni Grisostomo, Venise), l’influence de Titien s’y affirme, tout comme dans l’Ivresse de Noé.

L’année suivante, Bellini aborde le domaine mythologique avec le Festin des Dieux que Titien a remanié plus tard.

C’est aux dernières années du peintre qu’appartient quelques-uns de ses plus beaux portraits, comme celui du doge de Venise, Leonardo Loredano, et le présumé Pietro de Hampton Court.

Bellini ne fait peut-être pas figure de révolutionnaire, mais le retentissement de son œuvre est capital. Aux autres peintres vénitiens, il enseigne l’épanouissement de la forme, les ressources de la couleur au sens de colorito, le goût de la nature et l’expression du sentiment. Dans son atelier, il forme de nombreux élèves, dont certains vont travailler sur la terre ferme (en dehors de Venise). Dans la première moitié du XVIe siècle, beaucoup de peintres subiront encore l’attrait de sa manière.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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