Nikolaï Aleksandrovitch Semachko, médecin et révolutionnaire.

Nikolaï Aleksandrovitch Semachko (russe : Никола́й Алекса́ндрович Сема́шко), né le 8 septembre 1874 (20 septembre dans le calendrier grégorien) à Livenskaïa et mort le 18 mai 1949 à Moscou est un médecin, révolutionnaire russe et homme politique soviétique. Il est considéré comme le fondateur du système de santé de l’URSS.


Nikolaï Semachko est né le 8 septembre 1874 (20 septembre dans le calendrier grégorien) dans le village de Livenskoïe, dans l’ouiezd d’Eletski du gouvernement d’Orel (aujourd’hui le raïon d’Eletski dans l’oblast de Lipetsk. Son père est Aleksandr Severinovitch Semachko, sa mère Maria Valentinovna Plekhanova, sœur de Gueorgui Plekhanov. Son origine rurale et la proximité dans son enfance avec la paysannerie pauvre auraient marqué ses engagements personnels et politiques.

Il fait ses études secondaires au lycée de garçons d’Eletski, où il participe en classe terminale à un « cercle d’écriture et lecture » progressiste. Il s’inscrit en 1893 à la faculté de médecine de l’université de Moscou (ru). Il rejoint le POSDR en 1893. En 1895, il est arrêté et renvoyé dans son village natal, Livenskoïe, pour activisme, et il est placé sous surveillance policière publique. Il y lit, se forme lui-même et y continue son activité politique.

Il fait de même à Kazan, qu’il a rejoint en 1899 et où il réussit à achever en 1901 ses études à sa faculté de médecine, Il travaille ensuite comme médecin de quartier dans les gouvernements d’Orel et de Samara. Il part en 1904 à Nijni-Novgorod, où il est un membre actif du comité du POSDR. Pendant les évènements révolutionnaires de 1905, il est un des organisateurs de la grève des usines des usines de Sormovo. Il est à nouveau arrêté.

En 1906, il part en exil à Genève, où il rencontre pour la première fois Lénine, ainsi que son beau-père Gueorgui Plekhanov. En août 1907 il est délégué de l’organisation bolchévique en Suisse au congrès de Stuttgart de la deuxième internationale. Il est arrêté par la police suisse à la suite du braquage de la banque de Tiflis, auquel il n’est pas directement lié.

Avec les autres bolchéviques à l’étranger, il déménage en 1908 à Paris, où il devient en 1910 secrétaire du bureau de l’étranger du comité central du POSDR. Il prend part aux travaux de l’école du parti à Longjumeau en 1911. Le 27 mai 1911, alors membre et trésorier du bureau à l’étranger, il « liquide » et quitte cet organe en prenant avec lui la caisse et les livres comptables, ainsi que des documents liés à l’envoi des publications du parti sur le territoire russe.

Il représente le comité du parti à l’étranger à la VIe conférence panrusse du POSDR à Prague en 1911, et y présente un rapport sur les travailleurs des assurances. Il prend part aux mouvements sociaux-démocrates en Serbie et en Bulgarie en 1913 et est ensuite interné pendant la première guerre mondiale. Revenu en septembre 1917 à Moscou, il est choisi comme président de la fraction bolchévique du raïon de Piatnitsk. Il est délégué au 6e congrès du POSDR. Il participe à la préparation du soulèvement armé de Moscou, en organisant les secours médicaux aux insurgés.

Il est ensuite délégué au 10e et du 12e au 16e congrès du PCU.

Il est accusé de concussion en 19355, mais échappe aux procès de Moscou. Il prend ultérieurement part, en juin 1947, aux poursuites engagées à la suite de la campagne antisémite Cosmopolite sans racine contre les professeurs Nina Kliouieva et Grigori Roskine dans le cadre de l’affaire du tribunal d’honneur.

Après la révolution d’Octobre, il est responsable du département médico-sanitaire du soviet de la ville de Moscou. Il défend en 1918, avec le soutien de Lénine le projet d’un organisme unique prenant charge l’ensemble des questions de santé et ayant des compétences réglementaires et devient le 11 juillet 1918 le 1er commissaire du Peuple à la santé de la RSFSR, fonction qu’il occupera jusqu’en janvier 1930.

Il conduit alors la lutte contre les épidémies de grippe espagnole, de typhus et de choléra, et établit les bases du système de santé soviétique, en mettant en place une organisation des soins et de la prévention au niveau des districts, en créant des établissements de protection maternelle et infantile et de protection de la santé des enfants et des adolescents et en mettant en place un réseau d’instituts d’études et de recherche scientifiques en médecine.

En 1927, à la veille la remise en chantier de la collectivisation de  l’agriculture, suspendue durant la NEP entre 1921 et 1927, et qui sera suivie des famines soviétiques de 1931-1933, il propose au cours de la conférence pan-soviétique sur l’alimentation publique la création d’un institut central de l’alimentation, qui piloterait et coordonnerait tous les travaux de recherche scientifiques dans ce domaine. Cet institut, créé en 1930, est aujourd’hui le Centre de recherche fédéral sur l’alimentation, les biotechnologies et la sécurité alimentaire.

De 1930 à 1936 il est au Comité exécutif central panrusse, membre du Praesidium, président de la commission de l’enfance, qui a comme priorités la protection des enfants abandonnés et à la rue et l’organisation de la prévention et les soins dans les établissements médico-sociaux pour enfants.

De 1921 à 1949, il enseigne en tant que professeur, titulaire de la chaire d’hygiène sociale de la faculté de médecine de l’université de Moscou, et à partir de 1930 au 1er institut de médecine de Moscou.

En 1941, la chaire d’organisation de la santé que dirige Nikolaï Semachko, est évacuée à Oufa. En mars 1942 il revient à Moscou et commence à rassembler des éléments sur le rôle des établissements d’enseignement de la médecine en temps de guerre. Après celle-ci, il écrit sur ses conséquences sanitaires, et contribue à la réorganisation de la santé publique dans les territoires libérés.

Il devient membre de l’Académie des sciences médicales de l’URSS en 1944 et de l’Académie russe de l’enseignement en 1945. De 1945 à 1949, il exerce les fonctions de directeur de l’Institut d’hygiène scolaire de l’Académie russe de l’enseignement et en même temps de l’Institut de l’organisation de la santé et d’histoire de la médecine de l’Académie des sciences médicales de l’URSS, qui prendra son nom en 1965. Il est aussi à l’origine de la création de la Bibliothèque centrale de médecine (1918) et de la Maison des savants (1922). Il est de 1927 à 1936 rédacteur en chef de la Grande encyclopédie médicale. Il a également été le premier président du Conseil supérieur de la culture physique et du sport (à partir de 1923) et la société pansoviétique d’hygiène (1940-1949).

Source : Wikipédia.

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