Les oiseaux : le macareux

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Les macareux (Fraterculini) forment une tribu d’oiseaux marins charadriformes de la famille des alcidés. Ils ont tous un plumage noir et blanc et le bec coloré. Ils vivent en colonies dans les régions tempérées fraîches de l’Atlantique Nord et du Pacifique.

Cet oiseau marin, de la taille d’un pigeon, est facile à identifier par sa forme arrondie et ses vives couleurs (chez l’adulte et le petit à partir de trois ans). Il a une assez grande tête avec une queue assez courte et un corps assez rond. Les pattes palmées, relativement courtes, sont rouges en été puis deviennent jaune en hiver. Pour ses 30 centimètres de long, son envergure peut atteindre les 60 cm pour un poids de 500 g. Son plumage est noir sur le dos, le cou, la nuque et sur ses ailes, mais blanc sur le ventre, les joues et le dessus de l’œil. Celui-ci, entouré de rouge se prolonge vers l’arrière par un fin sourcil noir. Le macareux ne se sert pas de ses pattes palmées pour nager, mais de ses ailes.

En période nuptiale , la plupart de son plumage est entièrement noir, sauf le plumage de son ventre, qui est lui, blanc. Les pattes palmées sont de couleur orange. Sauf pendant la période où ils se reproduisent, la face est plus foncée, devenant noire et les côtés gris clair. L’abdomen est gris aussi. Les pattes et les doigts deviennent jaune.

L’œil est entouré de rouge et souligné par un fin sourcil noir se prolongeant vers l’arrière.

Le bec est la partie la plus visible : à peu près triangulaire et volumineux , légèrement crochu , sa pointe est rouge, la base bleu foncé entourée de jaune. Hors période nuptiale, il est plus sombre et plus petit. L’apparition d’une coloration plus vive sur le bec et sur les pattes marque le début de la saison des amours.

Macareux, carte maximum, Paris 12/11/1960.

D’abord couvert d’un duvet brun-noir les trois premières semaines, le jeune poussin se couvre de plumes à un mois. Son bec devient plus long et plus foncé. Pendent son premier hiver il est encore plus petit que l’adulte mais prend son plumage final, plus terne. Son bec reste sombre, long et pointu, et ses pattes deviennent roses. Afin de protéger le poussin du vent, les parents creusent avec leurs pattes et leur bec des terriers dans l’herbe du haut des falaises, parfois jusqu’à 3 mètres de profondeur.

Lors de la parade nuptiale, le bec se décore de couches cornées vivement colorées. Les couples se forment alors. Les partenaires se touchent le bec. Le mâle excité pousse la femelle qui rejoint l’eau où l’accouplement se passe. Le macareux creuse à l’aide de son puissant bec et de ses pattes de profonds terriers (1 à 2 m de long) où il construit et protège son nid.

L’espérance de vie d’un macareux moine est d’environ vingt-cinq ans mais, comme la plupart des espèces à longue durée de vie, il se reproduit peu : il ne pond qu’un seul œuf par an, posé à même la terre au fond du terrier, de fin avril à mai. L’œuf est couvé durant 40 à 43 jours. Le poussin mange des poissons entiers apportés par les parents qui les lui présentent pendus et alignés de chaque côté du bec, ceci durant 6 semaines où les parents ne s’alimentent plus ou presque plus.

Le jeune oiseau doit ensuite jeûner pendant 8 jours, ses parents effectuent alors leur mue et ne peuvent provisoirement plus voler. Affamés, les petits sortent alors du nid, toujours au crépuscule et s’élancent maladroitement du haut de la falaise en agitant leurs petites ailes. C’est un moment où ils sont particulièrement vulnérables, car ils ne sont pas protégés par les parents et ainsi exposés aux prédateurs.

Le poussin est particulièrement vulnérable à la pollution lumineuse. Au premier envol du nid, il s’envole vers les lumières les plus proches au lieu de gagner la mer où il doit apprendre à se nourrir seul. C’est pourquoi les macareux ne survivent aujourd’hui que sur des îles ou lieux isolés (où on les a également chassé ou pillé leurs pontes dans le passé).

La chasse de loisir et le braconnage ont été d’autres causes de disparition et de régression. Ainsi, en 1900, il y avait 10 00 à 15 000 macareux en France mais quelques chasseurs les massacrèrent, n’en laissant que quelques centaines d’individus (contre 20 000 quelques années plus tôt)… Les ornithologues de l’époque se sont donc rassemblés pour créer la Ligue française pour la protection des oiseaux, dont la mission était de protéger les espèces animales et végétales sauvages ainsi que les milieux naturels.

La population de macareux moines, après avoir considérablement diminué au xix ème siècle lorsqu’ils étaient chassés pour leur chair et leurs œufs ou pour le simple plaisir de les tirer au fusil, s’est reconstituée.

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Sources : Wikipédia, YouTube, Espace sciences.