Le Puma.

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Le puma (Puma concolor), également appelé lion de montagne, cougar (Canada), couguar ou cougouar (orthographes françaises), est un mammifère carnivore qui appartient à la famille des félidés.

C’est un animal solitaire qui vit en Amérique. Difficile à observer, il ressemble à un léopard sans taches, ce qui explique que, par abus de langage, on le désigne parfois également sous le terme de « panthère ».


Le pelage du puma est uniforme (concolor signifie « d’une seule couleur »), même si l’on devine parfois des rayures sur ses membres antérieurs. La couleur reste dans les tons fauves et varie du brun roux, dans les régions tropicales, au gris jaune, dans les régions arides. Le dessous du corps est plus clair, allant de la couleur crème au blanc. La longueur des poils dépend du milieu naturel dans lequel l’animal vit : ils sont rudes et courts dans les régions chaudes et longs en régions froides. Les cas d’albinisme sont rares mais les cas de mélanisme sont fréquents. Un unique cas de leucisme (« Puma blanc ») est observé dans les années 2010 à l’état sauvage dans le parc national de Serra dos Órgãos.

Le puma possède une petite tête de forme arrondie munie d’oreilles courtes, rondes et écartées. Le revers de l’oreille est noir. La fourrure du menton est blanchâtre comme celle du museau. La truffe est rose. La couleur des yeux varie du vert au jaune ambré et son champ de vision est très large.

En moyenne, le mâle mesure entre 1 mètre et 2,30 mètres de longueur, le record étant de 2,90 mètres, queue comprise. Celle-ci représente un tiers de la longueur de l’animal. La masse du puma est comprise en moyenne entre 53 et 72 kg pour les mâles ; le plus gros individu connu faisait 120 kg. Sa taille varie de 60 à 76 cm au garrot. La femelle est moins grosse (environ 35 à 48 kg) ; le mâle est de 40 à 60 % plus lourd que la femelle. En outre, il existe une variation géographique de la taille : les plus grands spécimens vivent dans les montagnes Rocheuses et en Patagonie tandis que les plus petits évoluent dans les régions proches de l’équateur. Ainsi, les pumas vivant en région tropicale pèsent deux fois moins que les individus du sud du Chili ou du Canada.

La silhouette du puma est fine et musclée et son postérieur est plus haut que sa tête ce qui lui permet de sauter facilement. Sa longue queue (entre 53 et 81 cm), plus foncée à son extrémité, est l’une des caractéristiques du puma. Enfin, il possède quatre doigts munis de griffes longues, pointues et rétractiles. Ses pieds sont larges, ce qui permet d’avancer aisément dans la neige. Les pattes postérieures plus longues que les antérieures – ces premières étant, proportionnellement à la taille, les plus longues de toutes les espèces de félins8 – sont une adaptation au bond.

Le puma peut courir jusqu’à 72 km/h, mais seulement sur de courtes distances. En outre, il peut franchir jusqu’à 12 mètres en longueur, d’un bond à partir d’une position fixe. Enfin, il est capable de faire des bonds atteignant 4 à 5 mètres de haut, sans élan. C’est un animal qui nage bien mais il ne le fait qu’en cas de menace. Pour les besoins de la chasse ou en cas de menace, il est capable de grimper aux arbres et de faire preuve d’une grande agilité.

Le puma est un animal solitaire. Les mâles et les femelles ne se rencontrent qu’en période d’accouplement (environ deux semaines). L’œstrus dure huit à quatorze jours. Les pumas peuvent se reproduire toute l’année, toutefois, on observe souvent un pic de naissances durant la saison chaude (d’avril à septembre en Amérique du Nord). Le taux de recrutement est de 1,0 à 1,3 petit par femelle en âge de procréer. La maturité sexuelle est atteinte pour les deux sexes dès l’âge de deux ans, parfois dès vingt mois. Cependant, la première reproduction se produit plus probablement lorsque la femelle a pu s’établir sur un territoire.

Après une gestation d’environ trois mois (entre 88 et 96 jours) la femelle met au monde jusqu’à six petits, généralement deux ou trois. La femelle met bas dans une tanière qui peut être des fourrés, une cavité rocheuse ou encore un arbre creux. Les petits restent avec leur mère jusqu’à leur deuxième année. L’intervalle entre deux naissances est de dix-huit à trente mois. À la naissance, les jeunes pèsent de 600 à 800 grammes et ont un pelage brun jaunâtre avec des points noirs ou marron qui disparaissent vers l’âge de 16 mois. Les chatons ouvrent les yeux à dix jours et mangent de la viande à six semaines, mais l’allaitement dure plus de trois mois.

Dans son environnement naturel, un puma vit environ huit à dix ans ; en captivité, sa longévité peut dépasser 25 ans. La proportion respective des mâles et des femelles, adultes, est généralement de deux femelles pour un mâle. La mortalité naturelle des adultes est inférieure à 5 %. La mortalité causée par la chasse sportive peut être particulièrement élevée pour les mâles adultes et subadultes. La mortalité est probablement plus élevée dans les zones de forts conflits intraspécifiques, comme les populations soumises à la chasse (conflits pour acquérir un territoire plus fréquents du fait de la disparition des individus prélevés) et dans les zones à faibles ressources alimentaires.

Les cris du puma diffèrent selon les circonstances : très aigus ou ressemblant à un sifflement en période de rut ; ils peuvent faire aussi penser à un fort ronronnement. Pendant la saison de l’accouplement, les pumas émettent des sortes de miaulements (ou feulements) puissants. Le puma ne rugit pas en raison de l’ossification totale de son appareil hyoïde. Il émet un gémissement aigu pour menacer les intrus osant s’aventurer sur son territoire.

Les pumas sont carnivores, ils attaquent en général les grands mammifères comme les cerfs ou les élans mais aussi des animaux plus petits si nécessaire, jusqu’à pêcher ou se nourrir d’insectes ou de lézards. En moyenne, un puma d’Amérique du Nord consomme un cerf tous les sept à dix jours, parfois plus pour une femelle avec des petits. Enfin, le puma peut tuer des animaux d’élevage (chevaux, moutons, vaches, chèvres, etc.).

Les pumas chassent seuls, à l’aube ou au crépuscule, le jour en montagne. Ils traquent leur proie et l’approchent par derrière. Ils la tuent en mordant la base du crâne, brisant le cou de leur victime. Ils peuvent ainsi s’attaquer à des animaux beaucoup plus gros qu’eux. Ils enterrent ensuite la carcasse ou la recouvrent partiellement afin de la protéger quelques jours des charognards avant de revenir pour s’en nourrir. Les pumas arrachent les poils des carcasses, ce qui est une spécificité de l’espèce. Comme tous les prédateurs, ils changent de proies selon l’abondance de ces dernières. Ainsi, sur une zone où l’on avait réintroduit une espèce de mouflon dit mouflon canadien (Ovis canadensis), on a constaté que les pumas ont augmenté leur prédation sur cette espèce alors que les populations de cervidés (leur nourriture préférée) avaient diminué.

Les mâles adultes occupent un territoire moyen de 250 km2 environ (de 100 à 1 000 km2), qui est marqué par leur urine, leurs déjections ou des traces de leurs griffes sur les troncs, accompagnées d’un marquage odorant ; comme les autres félins, le puma possède des glandes sudoripares au niveau des pelotes digitales et plantaires. Le territoire des femelles est plus restreint (moins de 100 km2 en général), ce qui implique que le territoire d’un mâle recouvre plusieurs territoires de femelles.

Des suivis de jeunes couguars, par radiobalise, dans un habitat relativement fragmenté, en Californie, ont montré qu’ils trouvent assez facilement les corridors biologiques qui leur conviennent et les écoducs leur permettant de traverser une autoroute. La dispersion se fait au moment de l’abandon des petits par la mère en bordure de son domaine vital. Le jeune reste dans un rayon de 300 m à proximité durant 13 à 19 jours et explore ensuite son nouvel environnement dans la direction opposée à celle prise par la mère. L’âge moyen à la dispersion était de 18 mois (extrêmes : 13-21 mois). Les animaux fréquentent facilement les lisières ville-forêt et les corridors biologiques et écoducs, et semblent apprécier l’absence d’éclairage artificiel direct ou indirect, si ce n’est l’absence de pollution lumineuse.

Le puma occupe une grande variété d’habitats. Il se rencontre dans divers écosystèmes tels que les déserts arides, les zones de broussailles semi-arides, les forêts de conifères, les prairies et savanes inondées et les forêts tropicales humides. Il n’est pas présent dans les régions côtières fortement anthropisées et dans les hautes Andes. Le puma se rencontre jusqu’à 5 800 mètres d’altitude.

Avant la colonisation et l’explosion démographique du territoire, le puma occupait tout le continent américain : de la Colombie-Britannique au sud de l’Argentine. Le puma est l’animal terrestre qui occupe l’aire la plus étendue du Nouveau Monde, couvrant près de 110 degrés de latitude. Le puma est également le félin le plus répandu après le chat domestique sur le continent américain.

Le puma est absent des îles (Caraïbes, Antilles), de l’Uruguay ainsi que du centre et de l’est de l’Amérique du Nord. Il était autrefois présent dans les forêts du Grand Nord mais il a disparu à la suite de l’extinction des grands ongulés dans cette région3. Il a été beaucoup chassé aux XIXe et XXe siècles : on recensait en moyenne 350 pumas tués par an en Colombie-Britannique entre 1910 et 1957. Le puma peut occuper une grande variété d’habitats mais l’extension humaine l’a repoussé en montagne, dans une forêt morcelée et considérablement réduite depuis la colonisation européenne, dans les prairies, les déserts et les étendues sauvages du continent américain. On le trouve jusqu’à 5 900 mètres dans la cordillère des Andes.

Le puma est classé en annexe II de la CITES, c’est-à-dire en espèce vulnérable. Les pumas de Floride et d’Amérique centrale appartiennent à l’annexe I et sont menacés d’extinction. La chasse du puma est en général interdite ou réglementée, sauf au Guyana, en Équateur et au Salvador. Les réserves et les parcs naturels tentent de préserver leur habitat (Yosemite, Yellowstone, Río Plátano, Iguazú, etc.). Cependant, certains éleveurs, dont les troupeaux sont menacés, les abattent ou les empoisonnent.

Les activités humaines affectent la population de puma en raison de la fragmentation ou de la disparition de ses habitats, de la pression de la chasse et du dérangement que subit l’espèce. Les pumas sont très discrets, n’attaquent que très rarement l’homme et dépensent beaucoup d’énergie pour le fuir. Ceci peut arriver quand celui-ci s’aventure dans des zones sauvages ou que l’animal se sent menacé. De 1890 à janvier 2004, on a recensé environ 100 attaques de pumas sur des humains en Amérique du Nord (dont 16 mortelles). Sans doute en raison d’une pression plus forte sur leurs territoires, le phénomène semble s’intensifier avec 53 attaques dans les années 1980 dont neuf mortelles en Amérique du Nord.

Le puma peut être apprivoisé. Inscrit à l’annexe ll de la Convention sur le commerce international des espèces de faunes sauvages, il peut donc être commercialisé avec un permis. Des fermiers en adoptent en Argentine et les laissent en liberté sur l’exploitation, où l’animal se révèle joueur et  convivial.

Les efforts que le cougar fait pour ne pas être aperçu par l’homme ont un coût important en termes d’énergie dépensée, et secondairement aussi en termes de chances de survie ; c’est la conclusion d’une étude récente (2015) basée sur le suivi à distance (grâce à des balises GPS) de 30 couguars dans les montagnes de Californie (de 2008 à 2013). Un logiciel spécial a identifié 208 sites vers lesquels ces couguars retournaient plusieurs fois de suite durant plusieurs jours (ce qui est un indice fort qu’ils avaient attaqué une proie dans ce secteur). L’étude a montré que dans les zones de ce territoire un peu plus urbanisées (2 à 9 maisons par hectare), les femelles couguars ont tué 36 % de chevreuils de plus par rapport à celles qui vivaient dans des zones pas ou peu habitées, et qu’elles passaient moins de temps à se nourrir sur chaque carcasse, alors qu’une telle différence n’a pas été constatée chez les mâles). Les auteurs supposent que les femelles doivent dépenser beaucoup plus d’énergie pour à la fois rester discrètes et chasser pour leur progéniture quand elles vivent à proximité de l’homme, et que ceci se paye en termes de « chance de reproduction » (Ainsi, l’une des femelles suivies a perdu trois de ses portées en trois ans, et c’est celle qui vivait dans l’habitat le plus anthropisé).

Le puma fait partie des félins pouvant attaquer l’être humain. Entre 1890 et 1990, 53 attaques de pumas, dont 10 morts ont été répertoriées aux États-Unis et au Canada. Les deux tiers des attaques portaient sur des enfants jusqu’à neuf ans et tous les décès sont survenus sur des jeunes de moins de treize ans. Plus du tiers des incidents ont eu lieu sur l’île de Vancouver, ce qui est peut-être un cas d’apprentissage de prédation. 40 % des attaques ont lieu en été, ce qui est probablement dû aux sorties en nature plus fréquentes de l’homme en cette période. La majorité des attaques avaient lieu dans le dos de la victime. Bien qu’en forte augmentation sur la période étudiée, les tentatives de prédation reçoivent une couverture médiatique importante en comparaison d’autres prédateurs statistiquement plus dangereux pour l’homme, comme les chiens.

Source : Wikipédia.

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