Ville de Saint-Flour (Cantal).

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Saint-Flour est une commune française située dans le département du Cantal en région administrative Auvergne-Rhône-Alpes.

Siège d’un diocèse depuis 1317, la ville fut pressentie pour être la préfecture du Cantal lors de sa création. C’est aujourd’hui une des deux sous-préfectures du département avec Mauriac. La ville rayonne sur un vaste territoire rural et arrive à regrouper tous les services d’une ville de 15 à 30 000 habitants.

Les premières traces d’occupation humaine découvertes dans le secteur de Saint-Flour remontent à la période du néolithique, pour preuves, les nombreux dolmens parsemant la Planèze de Saint‑Flour et ses environs (la Table du Loup, 4000 ans av. J.C. près de Sériers, dolmen de Touls près de Coltines…)

L’existence de pratiques pastorales est attestée par la palynologie au cours du néolithique moyen dans le nord-est du Cantal. Cette présence humaine se confirme sur le plateau du Mont‑Indiciac (Indiciacum, Indiciacus) là où se situa la ville antique de Saint‑Flour, proche de la rivière Ander.

L’histoire de la ville gallo-romaine, Indiciacum ou Indiciacus, demeure mal connue. En 1881, lors de la construction du chemin de fer en ville basse, puis dans le quartier du Bel Air, en 1967, furent mis au jour des vestiges d’une implantation romaine (traces d’une villa romaine, près du Bel Air et au Pré de Pâques). Une urne grise, des crânes et ossements, deux œnochoés (vases), des monnaies, des fragments de murs, des tuiles, des moules à grain, des statuettes furent retrouvés. Ces vestiges ont été datés du Ier siècle av. J.-C., des Ier et IIe siècles. Cela permet de conclure à l’existence d’un vicus – une agglomération secondaire – située en bordure de la voie romaine reliant Augustonemetum (Clermont-Ferrand) et le Gévaudan11. Place de la Halle aux blés dans le centre-ville, des tégulae (tuiles plates), des monnaies romaines, de la céramique à décors ont également été mises au jour.

Le culte de Florus est attesté dès la fin du Xè siècle, des pèlerinages lui sont alors dédiés. Ils ne prendront jamais l’ampleur de ceux de Saint‑Jacques, mais la notoriété du Saint est certainement à l’origine de l’implantation de la Villa Sancti Flori.

En l’absence de documentation locale, l’hypothèse la plus communément admise actuellement est que Florus vécut et s’installa au Ve siècle. Peut‑être s’agit‑il de cet épiscopus Florus de Lodève qui était présent à un concile qui se tint à Arles en l’an 451.

Ville de Saint-flour, carte maximum, 15/06/1963.

Si les miracles qui lui sont attribués furent vraisemblablement inventés tardivement pour renforcer son aura (celle de la ville et pour justifier sa sainteté) en revanche, le culte de Florus est attesté au  Xè siècle dans une grande partie des territoires de langue occitane. Sa sainteté est confirmée par plusieurs bulles papales de son temps. Son culte se renforce au XIè siècle, ce qui contribuera à l’essor de la ville, puis décroit aux XIIè et XIIIè siècle.

La cathédrale du diocèse de la haute-Auvergne est dédiée à Saint‑Pierre et Saint‑Flour. On y trouve un très beau meuble reliquaire censé contenir ses restes même si le culte des reliques n’a plus vraiment cours aujourd’hui.

En 1317, l’immense diocèse de Clermont, couvrant toute l’Auvergne est partagé en deux sur décision du pape Jean XXII, qui redessine à la même époque la carte de plusieurs autres diocèses des pays de langue d’oc. Clermont n’est plus désormais que le siège de l’évêché de la Basse-Auvergne, tandis que Saint-Flour devient celui de la Haute-Auvergne : il comprend le Cantal actuel à l’exception du Mauriacois, de l’Artense et du Cézallier (restés dans le diocèse de Clermont) et le Brivadois situé aujourd’hui dans la Haute-Loire.

Au XIVe siècle, l’enceinte de la ville est revue et améliorée. La partie des faubourgs située contre les murailles est incendiée, afin de dégager un glacis28. Au début des années 1380, les Tuchins ravagent les campagnes autour de Saint-Flour : ce sont souvent des villageois qui ont tout perdu à la suite des déprédations des routiers, et qui se mettent à vivre dans les bois.

En mai 1470, le roi Louis XI a confirmé, d’après son grand maître de France Antoine de Chabannes, les lettres de rémission et d’abolition accordées aux habitants de Saint-Flour.

À côté de la cité épiscopale se développe une ville marchande qui reçoit progressivement les privilèges de s’administrer avec des consuls.

La ville se situe au carrefour de plusieurs importantes voies. Une strata publica, qualifiée de “chemin royal du pont du Colombier” ou “ancien chemin du Languedoc” à l’époque moderne, relie le Gévaudan à Saint-Flour en passant la Truyère au niveau du pont du Colombier (l’actuel terroir “le Pont de l’Échelle”) édifié par le prieur et la communauté des habitants de Saint-Flour en 1273, puis traversant les villages de Charbiac, de Grisols pour atteindre le barri (faubourg) de la Bastide (l’actuel quartier des Tanneries). À partir de Saint-Flour, une strata publica permet de rejoindre Massiac, une autre Brioude puis la Basse-Auvergne et l’île-de-France. Des marchandises ayant transitées par le pont du Colombier sont transportées par des Sanflorains vers les villes du Puy, de la Chaise-Dieu, de Brioude et de Langeac. Par ailleurs, la construction du pont du Colombier fait craindre au seigneur de Mercœur un contournement de ses péages situés à Coren et à Sistrières, ce qui l’amène au prélèvement d’un nouveau péage à Auriac en paroisse de Faverolles vers 1320.

La ville possède sa propre mesure pour les grains, aussi utilisée à Volzac, Paulhac, Valuéjols et en paroisse de Chaudes-Aigues. La ville est un centre d’attraction avec un marché et deux foires, celle de Saint Flour du 30 mai au 1er juin, et celle de l’octave de Toussaint (7 et 8 novembre), qui sont l’occasion pour le seigneur de Mercoeur de prélever un péage à Vendèze. Ces deux foires encadrent la période d’estive dans les montagnes d’Auvergne. Alors qu’à la suite du traité de Brétigny qui cède la “Grande Aquitaine” à l’Angleterre en 1360, Saint-Flour devient une place forte frontalière du royaume de France (clef et frontière du royaume), Thomas de la Marche, seigneur de Nonette et lieutenant du roi Jean II le Bon, accorde deux nouvelles foires à la ville de Saint-Flour le premier juin 1360, celle de saint Laurent (10 août) et celle de saint Blaise (3 février).

À la fin du XIIIe siècle, des marchands Sanflorains sont présents aux foires de Champagne. En 1290, trois Sanflorains et un Aurillacois sont cités parmi douze marchands qui assistaient aux foires de Lagny dans des lettres confirmant Jean Chrétien comme capitaine de la grande compagnie des marchands du Languedoc. En 1296, Guillaume de Rodez, de Saint-Flour vend un cheval à marchand de Gênes à Troyes.

L’occitan restera la langue officielle de la ville jusqu’en 1542, moment où sont rédigés les derniers textes administratifs en cette langue en la ville de Saint-Flour.

Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d’autres dénominations, la commune change de nom pour Fort-Cantal, Fort-Libre et Mont-Flour.

Le territoire de la commune n’a pas varié. La ville a également été de façon éphémère la préfecture du département, entre 1790 et 1795, avant qu’Aurillac ne lui prenne la place. En février 1790, la Foraine de Saint-Flour est érigée en commune.

Son évêché ne se déplaça jamais depuis sa création, mais à la suite de la Révolution, celui du Puy-en-Velay, lui fut attaché, jusqu’à ce que le pape Léon XII et le roi Louis XVIII rétablissent l’évêque du Puy le 27 avril 1823.

La Révolution avait, à Saint-Flour comme dans le reste de la France, bien mérité son nom. Etaient tombés, non seulement des têtes et des murs, mais aussi des façons de vivre. Des institutions que l’on aurait cru inébranlables avaient été, soit rabaissées (administration municipale), soit persécutées ou solidement encadrées au point de changer de visage (service de l’Eglise). Ce fut le rôle du Consulat, devenu bientôt Empire, et quel que soit le jugement que l’on peut porter sur l’origine de son pouvoir, de remettre de l’ordre dans la maison.

Sur le plan « autorité locale » d’abord, dès la loi du 28 pluviose an VIII (17 février 1800), la commune de Saint-Flour, qui avait plus de 5.000 habitants, eut un maire nommé pour trois ans par le Premier Consul. Mais ce n’est qu’en 1831 que ce maire fut choisi, cette fois par le roi, au sein du conseil municipal, et seulement en 1884 qu’il fut élu par ce même conseil.

Quant à l’Eglise, qui avait depuis des siècles pratiquement codirigé Saint-Flour avec (et souvent contre) le pouvoir municipal appuyé sur le pouvoir royal, elle retrouva, avec le Concordat de 1802, une grande influence dans la cité.

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Sources : Wikipédia, YouTube.