Ville de Rijeka (Fiume) (Croatie).

Rijeka, aussi connu sous son nom italien de Fiume, est une ville et une municipalité située dans la baie de Kvarner en Croatie, le chef-lieu du Comitat de Primorje-Gorski Kotar. Au recensement de 2001, la municipalité comptait 144 043 habitants — dont 80,39 % de Croates, 6,21 % de Serbes et 1,92 % d’Italiens — la ville seule, 143 800 habitants. C’est la principale ville portuaire du pays. Rijeka a de plus été choisie comme capitale européenne de la culture pour 2020.


Le site est habité depuis l’Âge de pierre. Une forteresse et un port sur la mer Adriatique sont construits par les peuples celtes ; dans l’Antiquité, la région fait partie du peuplement illyrien. Les Liburniens se sont installés sur la  côte, les Iapydes dans l’arrière-pays. Le port de Liburnia est un repaire des pirates, dérangeant les intérêts romains, donc conquis par les Romains vers l’an 180 av. J.-C. Ils y fondent la ville de Tarsatica, Tergeste (Trsat), avec son château fort surplombant son port.

Les peuples croates s’installent dans la région de Liburnie vers l’an 700. Ils sont vite soumis aux attaques des troupes des royaumes francs du nord-ouest, menées par le margrave Éric de Frioul, qui trouve la mort près de Tarsatica en 799. L’empereur Charlemagne fait ensuite conquérir et détruire la ville. À partir de 925, le territoire de Rijeka fait partie du royaume de Croatie, uni à la Hongrie au xiie siècle. La frontière occidentale avec la marche d’Istrie et le royaume d’Italie se dessine entre Rijeka et Opatija. La ville devient une résidence de la famille Frankopan et de la maison de Walsee.

La ville passe sous la souveraineté des Habsbourg en 1474, quand les seigneurs de Walsee la vendent à l’empereur Frédéric III, après la bataille de Fiume, remportée par le chevalier hongrois André Both de Bajna. Rijeka reste sous la domination de la monarchie de Habsbourg jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1526, elle retourne au royaume de Hongrie, qui reconnaît l’autorité des Habsbourg. Dès le début des temps modernes, elle est une rivale de Venise, possédant le statut de ville libre, et devient officiellement corpus separatum en 1779.

Après les guerres de la Troisième Coalition en 1805, Rijeka échoit au royaume d’Italie par le traité de Presbourg. À partir de 1809, elle fait partie des Provinces illyriennes; initialement comme chef-lieu de la province de Fiume, plus tard comme partie de la Croatie civile. En 1815, le Congrès de Vienne remet la ville à l’empire d’Autriche.

Raoul Chélard écrit dans La Hongrie contemporaine4 que Fiume et son petit territoire possèdent à la fin du XIXe siècle une population de 21 000  habitants, dont 11 000 Italiens, 8 000 Croates, 900 Allemands, 400 Hongrois et une centaine de Juifs.

Après la Première Guerre mondiale et la dissolution de l’Autriche-Hongrie, Rijeka est occupée conjointement par l’armée italienne et un corps interallié. Fin juin 1919, éclatent les Vêpres fiumaines, qui opposent les troupes italiennes (dont le régiment des grenadiers de Sardaigne), à des troupes françaises du corps interallié. De 1919 à 1920, l’écrivain italien Gabriele D’Annunzio occupe la ville (voir Entreprise de Fiume), qui ne faisait pas partie de l’Istrie annexée par l’Italie, et crée l’éphémère Régence italienne du Carnaro, suivie par l’État libre de Fiume. La ville est annexée par l’Italie en 1924 après la signature d’un traité avec la Yougoslavie.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 4 mai 1945, la ville est prise par les troupes yougoslaves de Josip Broz Tito. L’annexion à la Yougoslavie est formalisée par le traité de Paris le 10 février 1947. Les exécutions sommaires de citoyens italiens, militaires et civils (au moins 650 Italiens sont tués immédiatement après la fin de la guerre), forcent la majorité des 40 000 Italiens (environ 70 % de la population résidente avant 1945) à quitter la ville : ils sont appelés en italien Esuli (« exilés »).

Malgré les persécutions du régime de Tito, une petite minorité italienne subsiste encore. Il y a actuellement entre 6 000 et 8 000 Italiens environ. Ils disposent de quatre écoles fondamentales (primaire + collège) et d’un lycée. Le quotidien en langue italienne La Voce del Popolo, fondé originellement en 1885, est publié depuis plus de soixante ans. La majorité de la population est croate.

Source : Wikipédia.

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