Ville de Damas (Syrie).

Damas (en arabe : دمشق / dimašq) est la capitale de la Syrie. Plus grande ville du pays en nombre d’habitants, elle comptait plus de 1 800 000 habitants en 2010, pour une agglomération qui dépasse les 2 600 000 habitants. C’est l’une des villes les plus anciennes continuellement habitées au monde.

Elle possède plusieurs noms en arabe, tels que : « le Cham » (en arabe : الشام, aš-šām) ou encore « la ville du jasmin » (en arabe : مدينة الياسمين, madīnat al-yāsmīn).

De 661 à 750, elle fut la capitale des Omeyyades.


Damas se trouve à environ 80 km de la mer Méditerranée, à l’abri de l’Anti-Liban. Elle se situe sur un plateau à 680 mètres au-dessus du niveau de la mer.

La vieille ville se trouve sur la rive sud de la rivière Barada, qui est presque à sec. À l’intérieur des remparts se trouvent plusieurs monuments comme la mosquée des Omeyyades, le palais Azem ou encore le caravansérail Khan Assad Pacha. Rues ou ruelles couvertes et bordées de boutiques, les souks (souk Al-Hamidié, souk Medhatt Bacha, souk Bzourié) pénètrent la vieille cité, principalement à l’ouest de la mosquée des Omeyyades. Par le tracé de l’ancienne Via Recta on gagne la partie Est où se situent les quartiers  chrétiens, en particulier le quartier de Bab Touma. Ces derniers abritent de nombreuses églises, basiliques et cathédrales de tous les rites présents en Syrie : grec-orthodoxe, grec-catholique (melkite), maronite, syriaque, arménien, chaldéen qui montrent toute la richesse liturgique orientale. À Bab Charki, la chapelle Saint-Paul commémore la fuite de saint Paul caché dans un panier, à ce niveau du mur d’enceinte.

Pour le sud-est, nord et nord-est, elle est entourée de banlieues dont l’histoire remonte au Moyen Âge : Midane, dans le sud-ouest, Sarouja et Imara dans le nord et le nord-ouest. Ces districts se construisent d’abord sur les routes de la ville, près des tombes de personnalités religieuses. Au xixe siècle, les villages se développent sur les pentes du Jabal Qassioun, surplombant la ville. C’est à cette époque qu’apparaît le site du quartier d’As Salihié autour de l’important sanctuaire de Mohiaddine Ibn Arabî. Ces  nouveaux quartiers ont été d’abord colonisés par des soldats kurdes et des réfugiés musulmans des régions européennes de l’Empire ottoman, qui avaient été reconquises par les chrétiens. Aussi prirent-ils les noms d’al-Akrad (les Kurdes) et d’al-Mouhajerine (les migrants). Ces quartiers se situent à environ deux ou trois kilomètres au nord-ouest de la vieille ville.

À la fin du xixe siècle, un centre administratif et commercial moderne a commencé à voir le jour à l’ouest de la vieille ville, autour du Barada, centré sur la zone connue sous le nom de al-Marjah ou la Prairie. Al-Marjah est rapidement devenu le nom de ce qui était initialement la place centrale du Damas moderne, autrement connue sous le nom de place des Martyrs, où a d’ailleurs été édifié l’hôtel de ville. Le palais de justice, le bureau principal de la poste et la gare se trouvaient sur un terrain légèrement plus élevé et plus au sud qui correspond à l’actuelle avenue An-Nasr. Bientôt  européanisé, ce quartier s’est étendu sur la route entre Al-Marjah et As-Salihié. Le centre commercial et administratif de la nouvelle ville s’est progressivement déplacé légèrement vers le nord-ouest en direction de ce domaine. Par la suite, vers le nord, d’autres quartiers se sont développés autour de l’actuelle place Sabeâ-Bahrat’ sur laquelle a été édifiée la Banque centrale de Syrie. À proximité se trouve le ministère de l’Économie.

Au XXe siècle, de nouvelles banlieues se sont développées au nord du Barada, et dans une certaine mesure, au sud, envahissant l’oasis de la Ghouta (de l’arabe الغوطة al-Ghouta qui signifie oasis). Depuis 1955, le nouveau quartier de Yarmouk est devenu une deuxième patrie pour des milliers de réfugiés palestiniens. Les urbanistes ont préféré préserver la Ghouta autant que possible, et à la fin du XXe siècle, quelques-uns des principaux axes de développement ont été percés au nord, dans l’ouest du district de Mezzé et, plus récemment, le long de la vallée du Barada, à Doumar dans le nord-ouest ainsi que sur les pentes de la montagne à Berzé dans le nord-est. Les zones les plus pauvres, souvent construites sans autorisation officielle, se sont surtout développées au sud de la ville  principale.

Damas est entourée, dans sa partie orientale, d’une oasis, la Ghouta, arrosée par le Barada. La petite ville d’Aïn-el-Fijeh avec ses abondantes cascades, située à l’ouest de la vallée du Barada, alimente la capitale en eau potable. La Ghouta de Damas a diminué en taille avec l’expansion rapide de l’habitat et de l’industrie dans la ville et elle est presque à sec. Elle est aussi devenue polluée en raison de la circulation, de l’industrie et des eaux usées.

La ville de Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au IVe millénaire av. J.-C.). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Selon Ibn Battouta :

« La ville de Damas surpasse toutes les autres en beauté et en perfection ; et toute description, si longue qu’elle soit, est toujours trop courte pour ses belles qualités. »

Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du xiie siècle av. J.-C. à 734 av. J.-C., elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. L’archéologie montre une occupation continue de la région depuis le VIIIe millénaire av. J.-C. Damas apparait dans les textes égyptiens et akkadiens au milieu du IIe millénaire : son royaume, vassal de l’Égypte, est situé à la frontière de la zone d’influence hittite. Au début du Ier millénaire, la ville est la capitale d’un des royaumes araméens. Jusqu’à sa disparition le royaume de Damas est un des principaux rivaux de celui d’Israël, avec qui il s’allie parfois contre la menace assyrienne. Après 840, sous Hazaël et son successeur, il atteint son apogée et son influence s’étend d’Israël et de la Transjordanie au nord de la Syrie. Toutefois, sa puissance décline et Damas est conquise par le roi d’Assyrie en 732. Damas disparait des sources  antiques pour plusieurs siècles ; elle est capitale de la Transeuphratène dans l’Empire perse achéménide, elle abrite le trésor de Darius III et le personnel de sa suite lors de la bataille d’Issos.

Plus tard, la ville souffre des conflits entre Diadoques notamment entre Lagides et Séleucides puis est intégrée au royaume de ces derniers : elle devient colonie vers 90 av. J.-C., se dote des éléments caractéristiques de l’urbanisme hellénistique, avant de passer sous le contrôle des Nabatéens puis d’être rattachée à l’Empire romain, sous lequel elle prospère.

Elle fut par ailleurs l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma).

En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle  économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

Les Croisés l’assiégèrent en 1148.

La ville fut saccagée par les Mongols de Tamerlan en 1401. Ibn Khaldoun conduit une délégation de citoyens de Damas auprès de Tamerlan pour éviter la destruction de la ville. Sous le règne des mamelouks, Damas a fut considéré comme la seconde ville du Sultanat après le Caire. Dés sa prise de pouvoir le Sultan Baybars a décidé de grands desseins pour cette cité qui s’est vu affecté à son autorité des gouverneurs situés dans les hautes sphères du pouvoir mamelouk. En effet le maitre de Damas avait pour titre le “Sultan présent”. Ce n’est pas un hasard quand on sait que de nombreux émirs Damascènes ont eu des tentations sécessionistes à plusieurs reprises, ceci est une conséquence logique de l’aspect “Vice-Royale” de cette cité.

Elle fut intégrée à l’Empire ottoman de 1516 à 1918.

À la suite du traité de Versailles (1919) et après la Bataille de Khan  Mayssaloun qui permit l’entrée des troupes du général Mariano Goybet dans la ville Sainte, celle-ci fut placée, avec la Syrie, sous mandat français en 1920, jusqu’à son indépendance en 1946.

Depuis les années 1970, l’exode rural et l’urbanisation intense ont profondément transformé le paysage de la ville qui était autrefois une oasis avec des marécages, de nombreux vergers et de nombreux espaces verts.

En 2012, commencèrent des combats dans Damas et dans sa province, au cours d’une guerre d’invasion par des djihadistes[réf. nécessaire] qui a éclaté le 15 mars 2011. De nombreux Syriens y sont tués ou blessés et une partie du patrimoine de la capitale détruit, dont celui classé par l’UNESCO.

Source : Wikipédia.

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